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Les gangs se sont fédérés sur proposition de la Commission nationale de désarmement, démantèlement et réinsertion

vendredi 4 septembre 2020 par Charles

La Commission nationale de désarmement, démantèlement et réinsertion (CNDDR), formée par le président Jovenel Moïse, a contribué à la formation du "G9 an fanmi e alye", un regroupement des principaux chefs de gangs de la capitale. Le commissaire Jean Rebel Dorcénat a craché le morceau mercredi en participant à l’émission Panel Magik sur Magik 9. M. Dorcénat a confié avoir demandé aux chefs des groupes armés, comme il préfère les appeler, de se regrouper afin de pouvoir faciliter son travail de négociations avec eux. « Ils se sont fédérés parce que nous avons un travail à faire avec eux », a lâché Jean Rebel Dorcénat. Le porte-parole de la CNDDR affirme avoir demandé aux chefs de gang de « s’entendre pour ne plus continuer à s’entretuer ». « S’ils se fédèrent c’est encore mieux. Cela facilite notre travail. Comme ça, nous n’avons plus à nous entretenir avec vingt ou trente hommes chaque jour. Nous pouvons rencontrer un seul qui peut lui-même servir de porte-parole », a fait savoir Jean Rebel Dorcénat.
Visiblement, les bandits sont devenus beaucoup plus puissants après qu’ils se sont fédérés, et ils continuent de commettre des crimes dans les quartiers populaires. C’est à la police de répondre sur cet aspect, croit Jean Rebel Dorcénat, qui se félicite des résultats obtenus en matière de sécurité grâce aux activités de la CNDDR. « Nos négociations ont abouti à beaucoup de choses. N’étaient ces négociations, la situation sécuritaire serait pire. C’est grâce à nos négociations que certaines dérives ont été évitées », explique le porte-parole de la CNDDR.
Quand il rencontre les « messieurs », c’est d’abord dans le but d’empêcher la poursuite de la lutte armée et de voir la stratégie employée pour les aider, avance Jean Rebel Dorcénat, soulignant que la CNDDR n’a pas la mission de réaliser des interventions armées. « Nous sommes là pour les sensibiliser et éviter qu’ils commettent des actes répréhensibles », précise le porte-parole de la CNDDR.
Concernant l’incident enregistré lundi après-midi au Bel-Air, Jean Rebel Dorcénat explique que ces événements sont survenus après que des hommes armés, dont des policiers de la ruelle Mayard ont tué six personnes au niveau de « Bò Lakwa », sous prétexte que ces alliés de Jimmy Chérizier, alias Barbecue, seraient des bandits. En représailles, les hommes de Jimmy Chérizier ont mené une attaque au Bel-Air au cours de laquelle plusieurs maisons ont été incendiées. Il y a eu plusieurs victimes, selon Jean Rebel Dorcénat. Le commissaire n’était pas en mesure d’en préciser le nombre.
Des agents d’unités spécialisées et un blindé de la PNH étaient remarqués au Bel-Air au moment de l’incident, révèle Jean Rebel Dorcénat. Ils se sont interposés entre les groupes et ont empêché qu’il y ait plus de victimes, rapporte Jean Rebel Dorcénat, qui ajoute que les policiers n’ont mené aucune opération.
Jean Rebel Dorcénat critique l’action des policiers de la ruelle Mayard. « Ils doivent changer de stratégie. Ils font partie d’un corps hiérarchisé qui a ses normes. Ils n’avaient pas reçu l’ordre d’aller mener une opération », rapporte Dorcénat.

Danio Darius
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