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Un millier de bourses d’excellence pour des jeunes

jeudi 22 octobre 2020 par Charles

Au début de l’année prochaine, les portes d’une dizaine d’institutions universitaires privées, membres de la Conférence des recteurs, présidents et dirigeants d’institutions d’enseignement supérieur haïtiennes (Corpuha) seront bientôt ouvertes à un millier de jeunes, issus de toutes les régions du pays, qui désirent poursuivre leurs études supérieures de premier cycle en Haïti. Un protocole d’accord signé, le lundi 12 octobre 2020, entre le Fonds national pour l’éducation (FNE) et la Corpuha, pour faciliter de jeunes talentueux des milieux socio-économiques vulnérables à travers les dix départements du pays à intégrer la communauté universitaire.
Publié le 2020-10-20 | Le Nouvelliste

Le programme, dont le coût est estimé à 360 millions de gourdes, sera financé par les deux parties à hauteur de 50% chacune 180 millions de gourdes seront versées annuellement, selon les informations rendues publiques par les dirigeants de la FNE. Dans le cadre de ces bourses, la priorité est accordée aux jeunes ayant un excellent parcours scolaire (du fondamental au secondaire), à ceux qui sont issus de familles à situation financière précaire. Ils comptent également appliquer le critère de l’équité de genre, pour, notamment, permettre aux jeunes filles pourvues du potentiel d’accéder à de sérieuses formations au même nombre que la jeunesse masculine.

En effet, des milliers de bacheliers qui espèrent atteindre le niveau supérieur de formation n’y parviennent pas, parce que, d’une part, les structures publiques d’enseignement supérieur ne permettent pas de répondre à la demande sur le marché, et, de l’autre, le secteur privé, en plus de sa capacité limitée, parait trop cher pour beaucoup, constate le professeur Jean-Robert Charles, actuel président de la Corpuha, qui salue cette action de l’État considérée comme un grand pas dans la bonne direction.

Les bénéficiaires de ces bourses étudieront dans les filières liées à l’éducation, l’informatique, la comptabilité, l’entrepreneuriat, la photovoltaïque, entre autres. « Nous n’allons pas former des jeunes pour le chômage. Nous voulons faire la promotion de l’employabilité. Les jeunes qui sortiront de ces formations universitaires pourront trouver un emploi sur le marché du travail, ou créer leur propre emploi. Nous nous orientons vers les nouveaux métiers du numérique, compte tenu du tournant actuel que prend le monde. Il faut qu’en Haïti, nous nous préparions en conséquence », précise Jean-Robert Charles, évoquant une volonté citoyenne des universités membres de la Corpuha et d’autres partenaires qui vont apporter leur soutien.

Dès la première semaine de novembre se déroulera le processus de recrutement des boursiers. Mais il faut attendre jusqu’au mois de janvier 2021 pour l’opérationnalisation de ces bourses d’excellence au sein des structures universitaires concernées. Il y aura un concours national pour recruter les mille bénéficiaires dont les noms seront publiés dans les médias traditionnels et médias en ligne.

L’accord signé entre la Corpuha et l’État, par le biais du Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), à travers le FNE, est renouvelable tous les quatre ans. L’État et les universités membres de la Corpuha partagent à part égale (soit à 50%) le financement de la formation des jeunes totalement pris en charge.

Le projet d’accorder des bourses d’excellence à des jeunes issus des familles à revenus économiques précaires remonte à 2017, lors d’une rencontre à laquelle la Corpuha était invitée au Palais national. Les dirigeants avaient proposé, dans le cadre des objectifs du millénaire (horizon 2030), que l’État puisse intervenir par rapport à la grande demande de la formation au niveau supérieur.

Les instituions privées membres de la Corpuha concernées par cette démarche sont : « Université Quisqueya, Université Notre Dame, Université Autonome d’Haïti, INUKA, École supérieure d’infotronique d’Haïti, Institut des Hautes études commerciales et économique, Université de Port-au-Prince, Université Caraïbes, Institut Universitaire des sciences de l’éducation, Université de la Renaissance d’Haïti et Université GOC ».

Worlgenson Noël
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