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Salaire minimum, impôts, emploi... Biden martèle son agenda économique

mardi 17 novembre 2020 par Charles

Le président élu américain souligne la nécessité de voter "rapidement" un nouveau plan d’aide à une économie meurtrie par la crise. Source AFP

Dimanche 15 novembre, pour la première fois, Donald Trump a évoqué la victoire de Joe Biden. Mais, c’est seulement le 20 janvier prochain que la transition se fera à la Maison-Blanche. Le président élu ne semble pas vouloir perdre de temps. Il a souligné lundi la nécessité de voter "rapidement" un nouveau plan d’aide à une économie américaine toujours fragilisée par la pandémie de coronavirus. Il s’exprimait depuis sa ville de Wilmington, dans le Delaware, à l’issue d’une rencontre virtuelle avec des responsables syndicaux et des hauts dirigeants d’entreprise, dont la patronne du constructeur automobile General Motors, Mary Barra, et le dirigeant du géant informatique Microsoft, Satya Nadella. L’occasion de réitérer ses principaux objectifs de campagne, notamment la création de millions d’emplois "bien payés" et d’un salaire minimum.

C’était sa première intervention sur l’économie, une de ses priorités avec la lutte contre la pandémie de coronavirus. "Nous avons discuté de l’opportunité d’être (économiquement) plus forts, plus résilients que nous l’étions" avant la pandémie, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Il s’est dit "très encouragé" par les premiers échanges de lundi, non seulement avec les entreprises, mais aussi avec des responsables syndicaux, dont Richard Trumka, le président de l’AFL-CIO, principal syndicat des Etats-Unis. Le futur président, qui a prédit un "hiver sombre", a en outre martelé que la condition sine qua non pour une reprise économique était de contrôler le virus.

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"Des millions d’emplois bien payés"
Parallèlement, a-t-il relevé, le Congrès doit absolument voter "rapidement" un plan de "soutien immédiat" à l’économie, alors que les Américains font face à une résurgence du coronavirus à travers le pays, obligeant certaines autorités locales, comme à New York, à durcir leurs mesures pour endiguer la pandémie. "Notre plan est de créer des millions d’emplois bien payés dans l’industrie manufacturière, dans la construction de voitures, de produits, de technologies, dont nous aurons besoin dans le futur pour être compétitifs face au reste du monde", a-t-il déclaré.

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"Nous achèterons américain", a-t-il également promis, dans la continuité de ses discours de campagne. Le démocrate a également réaffirmé sa volonté de mettre en place une "fiscalité équitable" qui consistera à faire payer les grandes entreprises et les Américains les plus aisés une "part juste", prenant le contrepied de l’administration Trump, qui avait abaissé l’impôt sur les entreprises de 35 % à 21 %, et celui des foyers les plus aisés.

Vers un salaire minimum
Joe Biden compte aussi mettre en place un salaire minimum à 15 dollars de l’heure, une revendication syndicale, alors que nombre d’emplois, notamment dans le secteur de la restauration, ont un salaire fixe misérable (quelques dollars) et que les travailleurs comptent donc essentiellement sur les pourboires des clients pour obtenir une rémunération décente. Plus tôt, ses conseillers avaient indiqué que Joe Biden et sa vice-présidente élue Kamala Harris devaient rencontrer virtuellement les dirigeants syndicaux et les dirigeants "pour discuter de la manière dont, malgré nos perspectives différentes", ils pouvaient "travailler ensemble" pour atteindre des "objectifs communs". Selon les conseillers, Joe Biden entend "garantir" que travailleurs et entreprises vont pouvoir fonctionner en toute sécurité dans le contexte de la pandémie et "reconstruire l’économie pour qu’elle soit plus résiliente et inclusive".

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Au cours de sa conférence de presse, le démocrate a répété que la bonne santé de l’économie du pays était étroitement liée à l’évolution du virus. Pour lui, revitaliser l’économie passe par la maîtrise de la pandémie, une opinion partagée par le président de la Banque centrale américaine Jerome Powell. Le choix de la rencontre avec certains patrons tels que Mary Barra apparaît par ailleurs comme un signal de sa volonté de rétablir une bonne relation avec ceux qui ont été les cibles de Donald Trump. Tout au long de sa présidence, le président républicain avait en effet vertement critiqué les choix stratégiques de la PDG de GM, critiquant la fermeture d’une usine dans l’Ohio. M. Trump avait aussi forcé en mars dernier le groupe à produire des respirateurs artificiels pour les malades du Covid-19.


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