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Agence Nationale d’Intelligence… encore des critiques

dimanche 13 décembre 2020 par Charles

Agence Nationale d’Intelligence… encore des critiques

L’agence nationale d’Intelligence (ANI) créée le 26 novembre dernier n’a décidemment pas fini de susciter les critiques. Ce mercredi, le colonel Himmler Rébu et le sociologue Daniel Supplice ont ajouté les leurs au lot déjà important de réprobations diverses exprimées ces derniers jours.
L’ancien secrétaire d’état à la sécurité publique distingue deux faiblesses principales à la nouvelle agence qu’il juge mal montée :
« Comment subordonner deux institution prévues par la constitution, telles que l’armée et la police à une agence qui n’existe pas d’un point de vue constitutionnel. Il y a la un problème de hiérarchie des normes. Par ailleurs le texte créant cette entité n’établit pas de séparation claire entre sécurité intérieure et extérieure. » déplore-t-il.
Dans ce qu’il qualifie de montage désordonné, Himmler Rébu dit discerner une tentative de manipulation politique. La création d’une agence centrale de renseignement haïtienne est nécessaire et cela doit être fait, mais bien fait, insiste l’ancien militaire.
Pour sa part le sociologue Daniel Supplice dit discerner une analogie entre la nouvelle structure d’intelligence créée par le président Jovenel Moïse et la police politique des Duvalier qui était, rappelle-t-il, un organe à caractère répressif. « Le pouvoir conféré par le décret présidentiel aux agents de l’ANI est incompatible avec la démocratie, fait remarquer le sociologue. »
Estimant également que les rédacteurs du décret créant l’agence de renseignement, s’y sont très mal pris au niveau du texte qui contient selon lui, beaucoup d’éléments illégaux et inconstitutionnels, Daniel Supplice préconise une remise à plat totale du système de renseignement haïtien et une réactivation du 2e bureau de l’armée pour remplir la missions de renseignement. Les missions extérieures seraient confiées à des antennes mises en place au niveau des ambassades et des consulats à l’étranger.
« Un pays ne peut exister sans service de renseignement, mais Haïti n’a plus besoin d’une police répressive » a-t-il lâché en conclusion de son intervention ce mercredi, pendant le journal du matin de Radio Métropole…

AL / radio Métropole Haïti


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