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Affaire russe, proches, responsables républicains : à la veille de Noël, Donald Trump gracie à tour de bras

samedi 26 décembre 2020 par Charles

Au total, le président américain a annulé ou réduit la peine de quarante-six personnes en deux jours, ignorant les critères habituels établis par le département de la justice. Et la liste pourrait s’allonger.

Par Corine Lesnes(San Francisco, correspondante)
Publié le 24 décembre 2020 à 05h32 - Mis à jour le 24 décembre 2020 à 10h10
Temps deLecture 4 min.

Comme si Robert Mueller avait travaillé pour rien. Avec la nouvelle série de grâces annoncées à la veille de Noël, Donald Trump a tiré d’affaire la quasi-totalité des proches ou intermédiaires qui avaient été condamnés dans le cadre de l’enquête du procureur spécial chargé des interférences russes dans l’élection présidentielle de 2016.

Robert Mueller avait mené vingt-deux mois d’enquête, qui ont abouti à un document d’accusation de 448 pages. Mais seuls deux accusés, côté américain, sont encore sous le coup de leur condamnation. Il s’agit des deux hommes qui ont coopéré avec les enquêteurs du FBI : Michael Cohen, l’avocat personnel de M. Trump, qui a témoigné sans mâcher ses mots contre son ancien patron devant le Congrès. Et Rick Gates, directeur adjoint de la campagne 2016, qui a plaidé coupable pour fraude et mensonge aux enquêteurs.

Mercredi 23 décembre, le président a gracié vingt-six personnes et commué la peine de trois autres. La veille, les bénéficiaires étaient au nombre de vingt, dont plus de la moitié, selon le New York Times, ne remplissaient pas les critères établis par le département de la justice pour solliciter une mesure de clémence. Selon le juriste et professeur à Harvard Jack Goldsmith, près de 90 % des mesures de clémence accordées par M. Trump ont bénéficié à des accusés ayant des liens familiaux, amicaux, professionnels, avec lui, ou ayant aidé à son élection.

Le portrait de Paul Manafort, un « Trump boy » au trouble passé ukrainien
Parmi les élus : l’ancien directeur de sa campagne Paul Manafort, 71 ans, condamné à sept ans et demi de prison ; libéré en mai en raison de la pandémie, il purge sa peine à domicile (il reste inculpé localement à New York) ; le flamboyant ami Roger Stone, 68 ans, dont la peine de quarante mois d’emprisonnement avait déjà été commuée en juillet, et n’a jamais paru avoir la moindre inquiétude sur son sort. George Papadopoulos, le conseiller diplomatique pendant la campagne 2016 : il avait reconnu avoir menti au FBI ; il a fait douze jours de prison et retiré de l’aventure un livre qu’il promeut dans les cercles conservateurs et qui explique comment il s’est retrouvé « mêlé au complot pour faire tomber Trump ». Alex van der Zwaan, un juriste néerlandais, collaborateur de Manafort dans les intérêts de celui-ci en Ukraine.

« Un par un, Trump veut assurer le silence »
Fin novembre, M. Trump avait déjà gracié Michael Flynn, son ancien conseiller à la sécurité nationale, lui aussi mis en cause pour avoir menti au sujet de ses contacts avec des officiels russes. « Un par un, Trump veut assurer le silence » de ceux qui seraient susceptibles d’être de nouveau questionnés si l’enquête était relancée après son départ de la Maison Blanche, a assuré la représentante démocrate Sheila Jackson Lee (Texas), interrogée par CNN.

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