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Fellation, cunnilingus : comment combiner la joie de recevoir avec le plaisir d’offrir ?

mercredi 30 décembre 2020 par Charles

Pratiquer le sexe oral pour son propre plaisir en utilisant une riche palette de techniques, d’émotions et d’interactions permet d’entrer dans une logique d’échange, rappelle la chroniqueuse de « La Matinale », Maïa Mazaurette.

LE SEXE SELON MAÏA
En 2005, Arte Radio inventait la suçothérapie : une fellation tous les deux jours, pendant deux mois, pour sauver sa relation. Rebelote en 2013, quand le magazine Elle comparait la fellation au « ciment du couple ». Impossible de ne pas comprendre le message : le sexe oral constitue un sacerdoce conjugal archi-sérieux, relevant plus de la maçonnerie que de l’érotisme. Sans surprise, on n’a pas entendu parler de cunnithérapie. Personne n’a comparé le vibromasseur au « compte joint du foyer » ou au « mur porteur de Notre-Dame » (oups).

Bien sûr, tout le monde ne pratique pas le sexe oral à reculons ni ne le considère comme un passage obligé. Certains d’entre nous en tirent le plus intense plaisir, égoïste et/ou altruiste. Et pourtant… Internet bruisse d’internautes cherchant désespérément à échapper à cette corvée, se plaignant des odeurs, du manque d’envie, de crampes aux mâchoires ou de partenaires trop « lents » (au regard de quelle norme ? On ne saura pas).

Le discours sexuel ne rassure pas les réfractaires. Non seulement la relégation du sexe oral dans le champ des préliminaires diminue leur importance (ces pratiques ne feraient pas partie du « vrai sexe »), mais elles restent étroitement codifiées : un/e partenaire donne, un/e partenaire reçoit, les choses sont réglées comme des Colissimo.

Le sexe oral n’est pourtant pas intrinsèquement ennuyeux, ni même répétitif. Si certains d’entre nous atteignent des états euphoriques en pratiquant le tricot ou la menuiserie, si d’autres aiment émincer les carottes autant qu’ils aiment les manger, on devrait pouvoir s’en sortir.

Minimalisme paresseux
A ce titre, le plus simple consiste encore à contourner l’aspect purement mécanique de cette pratique, en subvertissant la conception que nous en avons. La préconception basique (sexe + bouche = excitation + peut-être orgasme) constitue une merveille de rationalité, certes. Mais l’équation ressemble trop souvent à du minimalisme paresseux : comment investir un minimum de temps et d’énergie pour obtenir un résultat passable.

Cette question du résultat constitue le plus gros obstacle à la satisfaction des donneurs puisque la motivation porte entièrement sur la fin du processus. Un peu comme si le cinéma consistait à « tenir » 90 minutes avant d’atteindre le générique final, et tant pis pour le contexte, les personnages et la montée en puissance du scénario.

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