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INTERNATIONAL DESTITUTION DE DONALD TRUMP Donald Trump acquitté à l’issue de son second procès en destitution

samedi 13 février 2021 par Charles

Le 45e président des Etats-Unis, qui a quitté la Maison Blanche le 20 janvier, était accusé d’« incitation à l’insurrection » après l’assaut de plusieurs de ses partisans sur le Capitole, le 6 janvier.

Le Monde avec AFP et AP

Les procureurs démocrates, dirigés par le député Jamie Raskin (au centre), quittent le Sénat à l’issue du deuxième procès en destitution de Donald Trump, le 13 février à Washington, DC. WIN MCNAMEE / AFP
Son cas est unique dans l’histoire des Etats-Unis. Donald Trump a été acquitté, samedi 13 février, pour la deuxième fois en autant de procédures de destitution. L’ancien président, qui a quitté la Maison Blanche le 20 janvier, était jugé depuis mardi par le Sénat pour « incitation à l’insurrection » après l’assaut de plusieurs de ses partisans sur le Capitole, le 6 janvier.

Cinquante-sept sénateurs ont voté pour un verdict de culpabilité et quarante-trois contre. La majorité des deux-tiers nécessaire à la condamnation n’a pas été atteinte ; les démocrates n’ont pas réussi à obtenir le soutien de dix-sept élus de l’opposition.

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Acquitté mais « responsable »
« Notre mouvement magnifique, historique et patriotique, “Make America Great Again” [rendre sa grandeur à l’Amérique], ne fait que commencer », a réagi Donald Trump saluant la fin d’une « chasse aux sorcières », à peine le verdict connu. « Dans les mois à venir, j’aurai beaucoup de choses à partager avec vous et suis impatient de continuer notre incroyable aventure. »

Remerciant tous les sénateurs « qui ont fièrement défendu la Constitution », il a dénoncé un procès en destitution qui n’était à ses yeux qu’« une nouvelle phase de la plus grande chasse aux sorcières de l’histoire ». « Aucun président n’a jamais été traité de la sorte », a-t-il martelé, reprenant une formule régulièrement utilisée tout au long de son mandat.

Les démocrates espéraient que l’ancien président soit reconnu coupable, pour qu’il puisse, dans un second temps, être rendu inéligible. A leurs yeux, il est le principal responsable des événements du 6 janvier, lorsqu’une foule de ses partisans en colère avait envahi le Capitole au moment où le Congrès s’apprêtait à confirmer sa défaite à l’élection du 3 novembre. Cinq personnes avaient perdu la vie lors de ces violences. Bien qu’acquitté, Donald Trump reste « responsable » de l’assaut du Capitole, a fait valoir le président des Etats-Unis, Joe Biden, après l’annonce du verdict.

« Il n’y a aucun doute, aucun, que le président Trump est, dans les faits et moralement, responsable d’avoir provoqué les événements de cette journée » du 6 janvier, a déclaré le chef des sénateurs républicains, Mitch McConnell. Les émeutiers ont agi ainsi « car l’homme le plus puissant de la planète les avait nourris de mensonges », en refusant sa défaite, a-t-il asséné. L’influent sénateur du Kentucky a pourtant voté en faveur de l’acquittement, justifiant sa décision par le fait que le Sénat n’est pas compétent pour juger un ex-président.

Des habits d’« incitateur-en-chef »
Pendant plus de deux heures, samedi matin, une grande confusion avait régné au Sénat, après un vote surprise autorisant la convocation de témoins, une décision qui aurait pu grandement retarder le verdict. Le chef des procureurs démocrates, Jamie Raskin avait fait part de sa volonté d’entendre Jaime Herrera Beutler, élue républicaine à la Chambre des représentants.

Cette dernière, qui compte parmi les dix élus du Grand Old Party (sur 211) à avoir voté en faveur de la mise en accusation de Donald Trump, le 13 janvier, a rapporté un vif échange entre ce dernier et le chef des républicains à la Chambre, Kevin McCarthy, le 6 janvier. Sa déposition a finalement été versée au dossier.

Mêlant des vidéos choc des violences et des extraits choisis des diatribes présidentielles, les démocrates ont, depuis le début du procès, accusé Donald Trump d’avoir renoncé à son rôle de « commandant-en-chef » pour revêtir des habits d’« incitateur-en-chef ».

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« Il est désormais évident, sans l’ombre d’un doute, que Trump a soutenu les actes de la foule hargneuse et il doit donc être condamné. C’est aussi simple que cela », avait ainsi lancé Jamie Raskin pendant son dernier réquisitoire devant le Sénat, samedi.

Vendredi, les avocats du 45e locataire de la Maison Blanche avaient contre-attaqué dans un argumentaire concis – trois heures – et musclé. Selon eux, l’attaque était « horrible » mais le procès est « injuste » : c’est un acte « de vengeance politique ».

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Dégainant à leur tour des vidéos soigneusement éditées, ils ont assuré que le champ lexical combatif de Donald Trump s’inscrivait dans une « rhétorique politique ordinaire », protégée par le Premier amendement de la Constitution, qui garantit la liberté d’expression. Selon la défense, il est « absurde » de lier les violences au discours du 6 janvier, Donald Trump ayant appelé ses partisans à marcher « de manière pacifique et patriote » sur le Capitole.

Le Monde avec AFP et AP


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