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De retour devant un public, Donald Trump se présente comme l’avenir du Parti républicain

dimanche 11 avril 2021 par Charles

Pour la première fois depuis son départ de la Maison Blanche, l’ancien président a pris la parole, dimanche en Floride, devant un public conservateur acquis à sa cause. Il a fait allusion à une possible candidature pour 2024, en rejetant l’idée de créer un nouveau parti.

Le Monde avec AFP et Reuters

Près d’un mois et demi en retrait du pouvoir et des lumières ne l’ont pas changé. L’ancien président américain Donald Trump est apparu confiant et offensif, dimanche 28 février, lors d’un discours prononcé dans le cadre d’une conférence des conservateurs, – la Conservative Political Action Conference – à Orlando, en Floride, où il réside désormais.

« Je vous manque déjà ? », a entamé le 45e président des Etats-Unis, en clin d’œil à ses partisans qui ont scandé « We Love You », au beau milieu de son discours. « Notre mouvement de patriotes américains fiers et travailleurs ne fait que commencer et, à la fin, nous gagnerons », a assené l’ancien président républicain.

Refusant une nouvelle fois d’admettre sa défaite lors du scrutin du 3 novembre dernier, Donald Trump a laissé entendre qu’il pourrait à nouveau se porter candidat. « Ils viennent de perdre la Maison Blanche », a-t-il déclaré à propos de l’administration de Joe Biden.

« Avec votre aide, nous reprendrons la Chambre des représentants, nous reprendrons le Sénat et, ensuite, un président républicain fera un retour triomphant à la Maison Blanche. Qui, qui, qui sera-ce ? Je me demande… », a-t-il faussement lancé sous les acclamations. « Qui sait, je pourrais décider de les battre une troisième fois », a lancé l’homme d’affaires de 74 ans.

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Le Parti républicain « va être fort et uni comme jamais »
Ses tumultueuses dernières semaines au pouvoir ont été marquées par l’invasion du Capitole, le 6 janvier, par ses partisans qui refusaient de voir le Congrès confirmer la victoire de Joe Biden, que Donald Trump a lui-même faussement qualifié de frauduleuse.

C’est un ex-président marqué par le sceau infamant d’une procédure de destitution (impeachment), pour incitation à l’insurrection dans cette attaque du Capitole, qui s’exprimait. S’il a, finalement, été acquitté lors de son procès au Sénat, mi-février, sept républicains ont néanmoins voté en faveur de sa condamnation, un fait historique. Sans perdre de sa vindicte, l’ancien président a énuméré à la tribune les noms des dix-sept élus républicains qui ont voté sa mise en accusation à la Chambre et sa culpabilité au Sénat. « Débarrassez-vous en ! », a-t-il lâché.

Une guerre s’est déclarée au sein du Parti républicain autour de la personnalité de Donald Trump que certains, comme le chef de la minorité républicaine au Sénat Mitch McConnell, considèrent comme un homme du passé tandis que d’autres, à l’image du sénateur Lindsey Graham, veulent tirer parti de l’énergie de la base conservatrice pro-Trump.

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Donald Trump a assuré qu’il n’avait aucune intention de s’éloigner du Parti républicain et de former un nouveau parti, une idée dont l’ancien président avait discuté ces deux derniers mois avec des conseillers. « Nous n’allons pas créer de nouveaux partis, nous n’allons pas diviser notre pouvoir. Nous avons le Parti républicain. Il va être fort et uni comme jamais », a-t-il dit.

« Nous sommes engagés dans une lutte pour la survie de l’Amérique comme nous la connaissons », a déclaré le milliardaire américain à la toute fin d’un discours d’une heure et demie. « C’est une lutte. C’est une lutte terrible, terrible, douloureuse. (…) A la fin, nous gagnons toujours. »

Joe Biden sévèrement critiqué
Selon un sondage réalisé auprès de participants à la conférence, 55 % des personnes disent qu’elles voteraient pour Donald Trump lors de la course pour l’investiture républicaine à l’élection présidentielle de 2024. Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, est deuxième avec 21 %. Sans Trump, DeSantis arrive en tête avec 43 %.

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A la question de savoir si Trump doit se présenter à nouveau en 2024, 68 % des sondés se disent favorables et 32 % y sont opposés ou n’ont pas d’opinion.

Une statue dorée à l’effigie de Donald Trump, près du lieu où l’ancien président a tenu sa conférence auprès de militants conservateurs, dimanche 28 février, à Orlando (Floride).
Une statue dorée à l’effigie de Donald Trump, près du lieu où l’ancien président a tenu sa conférence auprès de militants conservateurs, dimanche 28 février, à Orlando (Floride). SAM THOMAS / ORLANDO SENTINEL VIA AP
La ferveur pro-Trump était palpable à Orlando, où a même été érigée une statue dorée de l’ancien président. Banni des réseaux sociaux, dont Twitter, son canal de communication favori, Donald Trump s’est affiché en sauveur de la culture et de l’identité américaines.

« Notre sécurité, notre prospérité et notre identité même d’Américains sont en jeu », a-t-il dit au cours d’un discours semé d’attaques contre les immigrants et les politiques de M. Biden sur le changement climatique, l’énergie, ou la lente réouverture des écoles fermées en raison de la pandémie de Covid-19, cherchant à s’ériger en premier opposant à l’actuel locataire de la Maison Blanche.

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« Joe Biden a connu le premier mois le plus désastreux de tous les présidents de l’histoire moderne », a dit Donald Trump, alors que les derniers sondages d’opinion sont, pourtant, plutôt favorables au nouveau président.

A Washington, l’administration Biden a clairement fait savoir qu’elle prévoyait d’ignorer le discours de Donald Trump. « Nous ne nous concentrons certainement pas sur ce que dit le président Trump », a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, à la presse la semaine dernière


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