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Conflit israélo-palestinien : la solution à deux Etats est « la seule réponse » possible pour Joe Biden

dimanche 23 mai 2021 par Charles

Les affrontements entre Palestiniens et Israéliens doivent cesser à Jérusalem, a exhorté vendredi le président des Etats-Unis, en dénonçant les « extrémistes » des deux bords.

Le Monde avec AFP

Le président des Etats-Unis, Joe Biden, a profité de la visite à Washington, vendredi 21 mai, du président sud-coréen, Moon Jae-in, pour s’exprimer sur deux sujets sensibles de politique étrangère : la situation au Moyen-Orient et la dénucléarisation de la Corée du Nord.

Le nouveau locataire de la Maison Blanche a notamment affirmé, lors d’une conférence de presse, que la solution à deux Etats – une Palestine indépendante aux côtés d’Israël –, était « la seule réponse » possible au conflit israélo-palestinien. « Il n’y a pas de changement dans mon engagement pour la sécurité d’Israël, point à la ligne. Pas de changement du tout », a assuré M. Biden :

« Le changement est que nous avons toujours besoin d’une solution à deux Etats. C’est la seule solution. »

Ces déclarations surviennent au lendemain de l’annonce d’un fragile cessez-le-feu mettant fin temporairement à onze jours d’affrontements entre l’Etat hébreu et le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza.

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Aide financière « majeure » pour Gaza
Le président démocrate a aussi annoncé son intention de mettre en place une aide financière « majeure » avec l’aide de la communauté internationale, pour « reconstruire Gaza », mais « sans donner au Hamas l’opportunité de rebâtir son système d’armement ».

« J’ai fait savoir aux Israéliens que j’estimais très important qu’ils mettent fin à ces affrontements à Jérusalem entre communautés qui sont le fait d’extrémistes des deux bords », a par ailleurs ajouté M. Biden. Les violences qui ont éclaté dans des villes mixtes en Israël et à Jérusalem-Est sont dues principalement aux menaces d’expulsion de familles palestiniennes au profit de colons juifs.

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, se rendra au Moyen-Orient « dans les prochains jours », a annoncé jeudi le département d’Etat, après l’annonce du cessez-le-feu.

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Malgré la trêve, de nouveaux affrontements ont éclaté vendredi entre Palestiniens et policiers israéliens sur l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam, à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé par Israël, faisant une vingtaine de blessés parmi les Palestiniens. Depuis le 10 mai, les violences ont fait plus de 243 morts côté palestinien, dont 66 enfants, et 12 côté israélien, parmi lesquels un enfant israélien de 6 ans et une adolescente arabe israélienne de 16 ans et son père.

Une approche « pragmatique » face à la Corée du Nord
Concernant l’épineux dossier de la Corée du Nord, Joe Biden a plaidé pour une approche « pragmatique », tout en reconnaissant que les négociations sur la dénucléarisation du régime reclus seraient extrêmement délicates.

« Nous n’avons aucune illusion sur la difficulté de la tâche, absolument aucune. Les quatre dernières administrations n’ont pas atteint l’objectif. C’est un objectif incroyablement difficile », a-t-il déclaré aux côtés de son homologue sud-coréen.

Annonçant avoir nommé le diplomate chevronné Sung Kim comme émissaire spécial, le président américain n’a pas exclu de rencontrer un jour le leader nord-coréen, Kim Jong-un, mais il a rappelé qu’il ne le ferait pas sans engagements clairs de ce dernier.

Il a profité de l’occasion pour critiquer la démarche de son prédécesseur, Donald Trump, qui avait rencontré « Chairman Kim » à deux reprises – à Singapour en juin 2018 puis à Hanoï en février 2019 – sans aboutir à des résultats tangibles.

« Je ne lui offrirai pas une reconnaissance internationale [sans contreparties] », a insisté M. Biden, qui a déjà rejeté les approches de ses deux prédécesseurs directs : Donald Trump et sa recherche d’un « grand accord », et Baraka Obama, adepte de la « patience stratégique ». Mais il n’a pas dévoilé son jeu vendredi et s’est contenté de formules très générales, plaidant pour des avancées « pragmatiques » pour réduire les tensions et se rapprocher du « but ultime » : « La dénucléarisation de la Corée du Nord. »

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Rupture du dialogue
Le président sud-coréen, qui avait été l’artisan de la médiation entre Pyongyang et Washington sous la présidence Trump, espère mettre à profit la dernière année de son mandat pour enfin arriver à une « paix irréversible » dans la péninsule. Il a loué, vendredi, la « volonté de dialogue » de Washington. Mais comment faire revenir Pyongyang à la table des négociations alors que le dialogue est déjà rompu ? Le régime reclus a déjà dénoncé la diplomatie « hostile » et « fallacieuse » de la nouvelle administration.

Bien que frappé par de multiples sanctions internationales, Pyongyang a rapidement développé ces dernières années ses capacités militaires sous la direction de Kim Jong -un, procédant à plusieurs essais nucléaires et testant avec succès des missiles balistiques.

La Maison Blanche assure qu’elle veut s’appuyer, entre autres, sur la déclaration commune du sommet de Singapour, en 2018. Ce bref document évoquait la « dénucléarisation complète de la péninsule coréenne », mais cette formulation vague avait donné lieu à des interprétations très différentes de la part des deux parties.

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Preuve de l’importance de la région aux yeux de Washington, Moon Jae-in est seulement le deuxième dirigeant à être reçu en personne à la Maison Blanche après le premier ministre japonais, Yoshihide Suga.

Le Monde avec AFP


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