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Vingt-huit personnes ont participé à l’assassinat du président haïtien

lundi 19 juillet 2021 par Charles Sterlin

Le commando ayant assassiné le président Jovenel Moïse dans la nuit du 6 au 7 juillet était composé de 26 Colombiens, dont six auraient appartenu à l’armée, et de deux Américains d’origine haïtienne.

La traque des assassins du président Jovenel Moïse se poursuivait, jeudi 8 juillet, à Port-au-Prince. Le commando armé responsable de l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse, tué mercredi, était composé de 26 Colombiens et de deux Américains originaires d’Haïti, a déclaré dans la soirée le chef de la police du pays. « Il s’agissait d’un commando de 28 assaillants, dont 26 Colombiens qui ont mené l’opération pour assassiner le président », a indiqué Léon Charles, directeur général de la police haïtienne, lors d’une conférence de presse, précisant que les deux Américains et 15 Colombiens avaient été arrêtés, trois Colombiens tués et huit autres étaient toujours en fuite.

Selon le ministre de la défense colombien, au moins six mercenaires semblent être d’anciens militaires colombiens. « L’information initiale indique qu’il s’agit de ressortissants colombiens, d’anciens membres de l’armée. Nous avons donné des instructions (...) à la police et à l’armée pour qu’elles coopèrent immédiatement au développement de cette enquête pour clarifier ces faits », a déclaré le ministre Diego Molano dans une vidéo envoyée aux médias.

La foule encercle un commissarait de Petionville, jeudi 8 juillet, où sont détenus deux membres présumés du commando ayant tué le président Jovenel Moïse.
La foule encercle un commissarait de Petionville, jeudi 8 juillet, où sont détenus deux membres présumés du commando ayant tué le président Jovenel Moïse. VALERIE BAERISWYL / AFP
S’exprimant lors d’un point de presse télévisé un peu plus tôt, le chef de la police haïtienne avait appelé la population à coopérer avec les autorités et à ne pas provoquer de troubles, alors que des centaines de personnes s’étaient massées devant le siège de la police, où étaient détenus les suspects, pour demander que ces derniers soient « brûlés ». Un véhicule considéré comme appartenant aux assassins du chef de l’Etat a été incendié, selon des images diffusées par la presse locale.

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Deux premiers ministres
L’assassinat de Jovenel Moïse déstabilise encore davantage le pays le plus pauvre des Amériques et, aux questions sur la traque des auteurs de l’attaque, viennent s’ajouter celles sur l’avenir du pays, à commencer par sa gouvernance.

Deux hommes prétendent actuellement diriger la nation de 11 millions d’habitants, dont plus de la moitié a moins de 20 ans. L’un des derniers gestes politiques de M. Moïse avait en effet été de nommer lundi un nouveau premier ministre, Ariel Henry. Celui-ci n’avait pas encore pris ses fonctions. Mais, quelques heures après son assassinat, c’est le premier ministre par intérim, Claude Joseph, qui a décrété l’état de siège, octroyant des pouvoirs renforcés à l’exécutif. La mesure est censée durer quinze jours.

S’exprimant à l’issue d’une réunion d’urgence à huis clos du Conseil de sécurité, demandée par les Etats-Unis et le Mexique et qui aura duré à peine une heure, Helen La Lime a estimé que M. Joseph, représentait l’autorité responsable en Haïti tant que le nouveau premier ministre, Ariel Henry n’aurait pas prêté serment. Elle a évoqué l’article 149 de la Constitution haïtienne à ce sujet. Ariel Henry conteste le pouvoir revendiqué par Claude Joseph.

« S’il y a effectivement un changement dans cette procédure, il devrait être le résultat d’un accord politique entre les parties concernées », a estimé Helen La Lime, en ajoutant que Claude Joseph avait déclaré être « ouvert au dialogue ».

Elle a enfin fait savoir qu’au cours d’une entrevue mercredi avec ce dernier, Claude Joseph lui avait assuré ne pas remettre en question le calendrier électoral, avec un premier tour du scrutin présidentiel le 26 septembre et un second tour en novembre.

« Quand le premier ministre nous a rencontrés hier, il a dit qu’il tentait de maintenir ce calendrier », a précisé l’émissaire de l’ONU. « Il revient maintenant au gouvernement de Haïti et au peuple de travailler afin que ces élections puissent avoir lieu et que la population haïtienne soit en mesure de choisir ses dirigeants », a-t-elle fait valoir.


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