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Jovenel Moïse vu par son épouse, un fils et une sœur

samedi 24 juillet 2021 par Charles Sterlin

Les funérailles de Jovenel Moïse, 58e président de la République d’Haïti, assassiné le 7 juillet dernier, ont été chantées ce vendredi 23 juillet. La cérémonie a eu lieu dans une vaste propriété appartenant à la famille, dans la localité de Madeline.
L’oraison funèbre était exclusivement réservée aux membres de la famille du défunt. Tour à tour, une sœur, un fils et son épouse ont décrit le personnage sous leur prisme, et défendu son héritage.

Marielle Moïse, la sœur cadette du défunt, a été la première à prendre la parole. Selon elle, Jovenel Moïse, « Nènèl » pour la famille, était quelqu’un de sincère, d’honnête et de spécial. « Il ne se laissait pas vibrer par les propositions indécentes. C’est peut-être ce qui lui a valu cette mort tragique et crapuleuse. Je suis fier de mon frère. Jusqu’à ses derniers mots, son dernier soupir, il a tenu tête », a-t-elle soupiré.

Marielle Moïse affirme que le nom de son frère Jovenel Moïse s’écrira à l’encre indélébile dans l’histoire d’Haïti. « Toute la vie de mon frère Nènèl a été une dédicace à sa famille et aux plus faibles », a-t-elle dit, demandant au peuple haïtien de rendre justice à son frère.

Joverlain Moïse, fils du défunt président, s’est souvenu du jour où son papa lui avait fait part de son intention de briguer la présidence. « Tu étais plein d’enthousiasme. Ce jour-là, on a causé. Longtemps. Très longtemps. Tu m’as parlé de tes nombreux projets », se rappelle-t-il, alors qu’il se trouve à quelques pas de la dépouille de son père, cherchant peut-être un regard, un sourire, désespérément.

Joverlain Moïse a peint son père comme quelqu’un rempli d’amour, qui vivait parmi des méchants. « Il était un modèle. Il était honnête. Il était bon envers tout le monde. Il prônait le vivre ensemble quoiqu’il évoluait parmi les traîtres. Il avait beaucoup de compassion. Pour moi, mon père était un héros. Il était un vrai leader. Il vivait pour son peuple, il est mort pour son peuple », a déclaré Joverlain Moïse.

Le fils de Jovenel Moïse a laissé entendre que les idées de son père n’allaient pas disparaître. « Une idée peut être simple mais demeure éternelle », croit-il, égrenant plusieurs citations de son feu père. « Il a été assassiné à cause de ses idées. Cependant, il ne faut pas oublier qu’une idée est plus puissante qu’un simple individu. Les idées resteront éternelles si elles s’enracinent dans nos cœurs », soutient Joverlain Moïse.

Pour sa part, Martine Moïse a évoqué le début de son histoire avec celui qu’elle surnommait Jo, son mari. « Quand j’ai rencontré Jo, celui qui allait devenir mon mari, le père de mes enfants, j’ai vu en lui un esprit brillant, inventif et créatif. Un être passionné et déterminé. Une personne sympathique, enjouée, dotée d’un grand charisme, un jeune homme réservé mais tellement généreux. Il m’a charmée et m’a séduite », se souvient-elle.

La veuve de Moïse a rappelé que son feu mari « un entrepreneur à succès », a toujours cherché à faire plus et mieux. Pour le bien de la majorité. « Pour en avoir été longtemps une victime, il connaissait bien les vices de ce système pourri et injuste dont personne avant lui n’a voulu parler. Ce système auquel peu avant lui ont voulu s’attaquer. On a décidé de se lancer dans cette bataille pour le changement. Il s’est retrouvé du jour au lendemain avec tout le système en face de lui », s’est plaint Martine Moïse.

La veuve du 58e président de la République a avoué qu’elle n’était pas préparée à se séparer de son mari. « La famille savait que le combat de Jovenel Moïse nous vaudrait toutes les turpitudes. Ce à quoi nous n’étions pas préparés, ce à quoi je n’étais préparée c’est de me tenir debout aujourd’hui pour prononcer l’éloge funèbre de mon époux. C’est me réveiller un matin et ne pas voir Jovenel à mes côtés. Comment accepter l’idée de ne plus entendre ta voix, tes rires, de ne plus te toucher, de ne plus entrelacer mes doigts aux tiens ? Comment t’imaginer partir quelque part sans moi, sans tes enfants ? C’est un cauchemar dont je n’arrive pas encore à me réveiller ! C’est une situation à laquelle tu ne nous avais pas préparée ! Ta femme, tes enfants, tes petits enfants, tes sœurs, tes frères, tes neveux et nièces, cousins et cousines, tes amis, tes collaborateurs, ton peuple ! Nous sommes là ce matin à faire quoi ? Te rendre un dernier hommage ? Faire ton deuil ? Tu ne nous as pas préparé à cela. Je me souviens encore de toi me disant que tu veux partir les mains propres et pures. Mais tu ne pensais pas partir sans avoir pu nous faire tes adieux. Tu ne pensais pas partir mutilé, désarticulé », se plaint-elle, ajoutant que son mari a été abandonné et trahi.

Joverlain Moïse, le fils de Jovenel Moïse, et Martine Moïse ont esquissé un après Moïse. « On ne va pas commettre les mêmes erreurs. On va lutter certes mais avec sagesse et non avec la violence. J’espère que vos actions, vos décisions vont honorer la mémoire du président Moïse », a-t-il souhaiter. La première dame a demandé aux supporteurs du président de continuer la route qui leur a été indiqué par le président Moïse. « Pars en paix mon amour ! Pars avec le sentiment du devoir accompli ! Laisse ton âme reposer en paix ! Nous nous chargerons du reste », a-t-elle déclaré


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