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Le désengagement du pessimisme et l’urgence d’une entente

samedi 24 juillet 2021 par Charles Sterlin

Les temps sont durs, l’avenir pas clair, le présent inhabitable. Que répondre ou comment répondre à cela ?

Refuser le pessimisme petit-bourgeois qui ne bouge pas le petit doigt, s’arrange pour ne pas être en flagrant délit d’opinion, conclut que tout est mauvais, tous sont mauvais, fait ses petites affaires, évite toute prise de risque, toute mise en danger, se tient résolument en dehors.

J’en ai rencontré durant toute ma vie, des militants, mais au cours des trois dernières années ; j’ai fréquenté des gens de droite, de gauche qui ont dit non à cette folie qui a conduit Jovenel Moïse à cette fragilité dont les mythomanes ne prennent conscience que trop tard. Qui n’a pas de limites ? Qui peut prétendre, comme agent social, avoir toujours fait les choses dans le sens d’une transformation de la société ? J’ai trop de respect pour l’engagement pour prendre la posture pessimiste de qui ne fait rien, n’est contre rien, pour rien, peut vivre avec tout, sourire à tous, s’accommoder de tout et se permettre en plus de dévaloriser l’engagement des autres. Le pessimisme petit-bourgeois, c’est soit la tristesse du fatalisme : accommodement avec le pire puisqu’on le juge inévitable, soit le paravent de l’individualisme pour justifier son inaction il dit le pire inévitable.

Oui, des ruses inutiles, une part de sectarisme, des petites vanités, des faiblesses idéologiques, des lenteurs et des précipitations, même chez certains des intérêts privés qui se cachent dans la cause commune… Oui, tous les défauts des humains… Nous ne cessons pas d’en avoir par le seul fait d’être habités par une volonté de changement. Mais – et c’est dans ce mais que tiennent les grandes actions historiques – imaginez ce pays sans les discours revendicatifs, sans les organisations populaires, sans les voix qui se sont élevées contre la gestion politique des années PHTK. Si, dans la situation actuelle, nul, dans l’opposition et la société civile, ne peut se vanter d’avoir tout bien fait, si le devoir d’autocritique et l’obligation de mieux faire s’avèrent des évidences, le pessimisme petit-bourgeois ne peut produire ni une action politique ni une vérité historique.

Critiquer le pessimisme petit-bourgeois n’est pas conforter dans leurs erreurs et errements celles et ceux qui sont dans l’action. L’urgence est à une entente. Il y en sans doute trop qui veulent ménager la chèvre et le chou, qui jouent double ou triple jeu, qui pensent déjà trop partage de pouvoir. Il y a besoin d’une entente nationale pour arriver à une formule imparfaite mais viable pour assurer la mise en place d’un gouvernement de transition. Si cela continue, l’heure va bientôt arriver de dire qu’il bloque et ce qui bloque.


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