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Crise ukrainienne : Joe Biden assure à Vladimir Poutine que les Etats-Unis répondront de « façon résolue » à toute invasion

vendredi 31 décembre 2021 par Charles Sterlin

Les deux dirigeants se sont entretenus au téléphone, jeudi. Le président américain a plaidé pour une désescalade en Ukraine. Son homologue russe a prévenu que des sanctions massives seraient une « erreur colossale ».

Le Monde avec AFP

Le président américain, Joe Biden, a plaidé jeudi 30 novembre pour une désescalade en Ukraine lors d’un entretien téléphonique avec son homologue russe, Vladimir Poutine, estimant qu’il s’agissait de la seule voie pour obtenir des avancées en vue d’une sortie de crise, a rapporté la Maison blanche.

Joe Biden a clairement fait savoir à Vladimir Poutine que les Etats-Unis et leurs alliés réagiraient avec fermeté si la Russie venait à décider d’envahir davantage l’Ukraine, a indiqué la présidence américaine dans un communiqué à l’issue de l’entretien, qui a duré cinquante minutes. Washington répondra de « façon résolue » à toute invasion russe en Ukraine, a dit Joe Biden à Vladimir Poutine.

De son côté, Vladimir Poutine, qui s’est dit « satisfait » de cet entretien, a mis en garde le président américain en cas de sanctions massives contre Moscou dans le dossier ukrainien. Il s’agirait d’une « erreur colossale », a indiqué le Kremlin. La discussion a été « franche » et « concrète », a déclaré à la presse le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov.

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Les deux dirigeants s’entretenaient pour la deuxième fois ce mois-ci, sur fond de tensions accrues entre Washington et Moscou à propos du déploiement massif de soldats russes à la frontière avec l’Ukraine. La Russie dément menacer son voisin, dont elle a pourtant déjà annexé une partie du territoire, la Crimée, en 2014, et affirme devoir se protéger face à l’hostilité des Occidentaux qui soutiennent Kiev, notamment dans son conflit avec des séparatistes prorusses. Ces derniers, malgré les dénégations russes, sont largement considérés comme étant sous les ordres du Kremlin.

Des pourparlers à Genève le 10 janvier
Lors de son échange avec Joe Biden, Vladimir Poutine a exigé des « résultats » sur ses demandes de « garanties » de sécurité : la négociation de deux traités redéfinissant l’équilibre et l’architecture sécuritaires de l’Europe qui seront prochainement évoqués lors de pourparlers russo-américains, le 10 janvier à Genève.
Pour le Kremlin, la sécurité de la Russie passe par l’interdiction de tout élargissement de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et la fin des activités militaires occidentales à proximité des frontières russes, zone que Moscou considère comme relevant de son aire d’influence.

Selon les Russes, ces exigences sont seules à même de contenir l’aggravation des tensions : la Russie considère le soutien des Etats-Unis, de l’OTAN et de l’Union européenne à l’Ukraine comme une menace directe à sa sécurité et ses intérêts.

Les Etats-Unis, accusés de mener certains dossiers internationaux sans trop d’égards pour leurs alliés, insistent sur une étroite coordination avec les Européens et les Ukrainiens.

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a d’ailleurs pris soin de s’entretenir mercredi avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, d’une part, et ses homologues français, allemand et britannique, d’autre part. Le président ukrainien a dit avoir reçu l’assurance d’un « plein soutien américain » pour « contrer une attaque russe ».

Lors de sa première allocution du Nouvel An en tant que chancelier allemand, Olaf Scholz a, de son côté, apporté vendredi son soutien à l’Ukraine, insistant sur « l’inviolabilité » des frontières européennes.

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Des menaces de sanctions
Lors d’un précédent entretien téléphonique au début de décembre entre Joe Biden et Vladimir Poutine, le président américain avait menacé son homologue russe de sanctions « comme il n’en a jamais vu » en cas d’attaque contre l’Ukraine. Les Occidentaux ont jusqu’ici exclu une réponse militaire à une éventuelle invasion russe.

Selon un communiqué du Kremlin publié après ce nouvel appel, Joe Biden a souligné que Washington ne déploierait pas « d’armes offensives » en Ukraine. La Maison Blanche a minimisé ces propos, assurant qu’il ne s’agissait là que d’une simple confirmation de la politique en cours. « Il ne s’agissait pas d’un nouvel engagement », a balayé auprès de l’AFP un responsable américain.

La Russie et son élite font déjà l’objet de multiples représailles économiques à cause du dossier ukrainien et de la répression dans le pays, mais aucune de ces mesures n’a fait changer le Kremlin de ligne.

Signe que les pourparlers du 10 janvier à Genève sur l’Ukraine mais aussi la stabilité stratégique seront âpres, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a exclu toute « concession ». Les Etats-Unis avaient auparavant prévenu que certaines requêtes russes étaient « inacceptables ».
Ces discussions, menées par la vice-secrétaire d’Etat américaine, Wendy Sherman, et son homologue russe, Sergueï Riabkov, seront suivies, le 12 janvier, d’une rencontre Russie-OTAN, puis, le 13 janvier, d’une réunion dans le cadre de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).


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