MosaikHub Magazine

Dossier Jovenel Moïse Quand le RNDDH évoque les contacts téléphoniques entre Félix Joseph Badio, Léon Charles et Ariel Henry

samedi 8 janvier 2022 par Charles Sterlin

Le RNDDH, dans un rapport critique sur la stagnation de l’enquête, six mois après l’assassinat du président Jovenel Moïse, a évoqué les contacts téléphoniques entre Joseph Félix Badio, l’un des cerveaux présumés du crime, avec l’an chef de la police Léon Charles et le PM Ariel Henry. « L’ancien directeur général a.i. de la PNH Léon Charles s’étant entretenu à plusieurs reprises avec Joseph Félix Badio, plus que jamais, le RNDDH estime qu’il a pour obligation de fournir des informations sur ses liens avec ce dernier, d’autant plus qu’il figurait parmi les premières personnes contactées par Jovenel Moïse la nuit de son assassinat et qu’il avait décidé de ne pas lui porter assistance. Et, ce qui au début de l’enquête menée par la police judiciaire pouvait être considéré comme étant un intérêt pour l’avancement du dossier, doit être analysé à la lumière de ces probables liens avec Joseph Félix Badio et considérés comme étant une éventuelle manœuvre pour orienter l’enquête et éviter que son nom ne soit mentionné dans le rapport », a affirmé le rapport du RNDDH.

« L’attention du RNDDH a particulièrement été attirée par les milliers appels téléphoniques passés entre des personnes indexées dans la préparation et la perpétration de cet assassinat. Quelques-uns parmi ces appels croisés méritent d’être relatés.De janvier à juillet 2021, Joseph Félix Badio s’est entretenu avec :Cinéus Francis Alexis, Léon Charles, Reynaldo Covington, Marie Jude Gilbert Dragon, Ariel Henry, Harshcard Pierre Joseph, John Joël Joseph, Christian Emmanuel Sanon, James Solages, Wendell Coq Thelot », selon le rapport du RNDDH qui a évoqué le comportement du DG Léon Charles après l’assassinat du président.

« Lorsque l’ancien directeur général a.i. de la PNH Léon Charles était encore à la tête de l’institution policière, il exigeait qu’un rapport d’avancement de l’enquête lui soit fait chaque jour par la DCPJ. Ainsi, il restait informé de toutes les personnes auditionnées et/ou arrêtées, des perquisitions qui avaient été réalisées ainsi que des téléphones dont les appels avaient été analysés. De plus, en septembre 2021, les enquêteurs qui avaient travaillé sur l’enquête ont été convoqués par l’Inspection Générale de la PNH qui leur a posé des questions spécifiques relatives à leur travail, dans l’objectif évident de les intimider. Ces comportements constituaient en fait des actes de blocage, notamment lorsqu’on se rappelle que Léon Charles était lui-même en contact avec Joseph Félix Badio. Pourtant, même après le départ de l’ancien directeur a.i. Léon Charles, l’enquête n’a pas repris au niveau de la DCPJ. Ceci laisse supposer que l’ordre d’y statuer émane d’autorités plus haut placées », lit-on dans ce rapport du RNDDH qui est revenu sur lés contacts téléphoniques entre Joseph Félix Badio et le Premier ministre Ariel Henry.

« La nuit fatidique de cet assassinat, à partir d’une heure du matin, Joseph Félix Badio s’est entretenu avec Marie Jude Gilbert Dragon, John Joël Joseph, Marie Jude Jacques Nau alias Jacky Nau, Dimitri Hérard, Jude Laurent et Ariel Henry, l’actuel premier ministre. Et, alors que l’actuel premier ministre Ariel Henry affirme avoir oublié la teneur de ses discussions avec Joseph Félix Badio, il convient de noter qu’ils se sont entretenus au moins douze fois. Les deux derniers appels ont été passés entre eux la nuit-même de l’assassinat de la victime », selon le RNDDH. Selon le RNDDH, « Joseph Félix Badio était chargé de coordonner l’assassinat et de recevoir, en temps réel, les informations relatives aux faits et gestes du président Jovenel Moïse. En cavale, il fait l’objet, selon la DCPJ, d’un avis de recherche », a indiqué le RNDDH.

« Immédiatement après l’assassinat de Jovenel Moïse, Joseph Félix Badio arrivé sur les lieux à bord d’un pick-up, s’est introduit dans la résidence de la victime. Il a emporté des documents, une forte somme d’argent ainsi que les armes des policiers qui se trouvaient sur les lieux. Ces derniers se sont laissé faire sans protester. L’épouse du président défunt, Martine Moïse se trouvait encore dans la maison », lit-on dans ce rapport. M Charles n’est pas encore contacté par Le Nouvelliste et le Premier ministre Ariel Henry avait indiqué dans la presse ne se souvenir de la teneur de leurs conversations.

Mario Antonio Palacios Palacios, un acteur clé, selon le RNDDH

« Mario Antonio Palacios Palacios alias Floro a été présenté par ses compatriotes incarcérés en Haïti comme étant une des personnes à avoir su que le président Jovenel Moïse devait mourir. Et, tel que susmentionné, il faisait partie de l’unité Delta qui avait été chargée d’investir la résidence du président et de l’exécuter ».

« Il convient de rappeler, selon le RNDDH, que Mario Antonio Palacios Palacios alias Floro était entré en Haïti le 4 juin 2021. Après l’assassinat de Jovenel Moïse, il a passé plusieurs jours au pays avant de prendre la fuite. Un avis de recherche et un mandat d’amener respectivement de la DCPJ et du parquet près le Tribunal de première instance de Port-au-Prince ont été émis à son encontre. Le 21 octobre 2021, il a été arrêté à la Jamaïque. Pendant son incarcération, il a collaboré avec le Federal Bureau of Investigation (FBI) en fournissant des informations cruciales relatives à l’assassinat de Jovenel Moïse. Cependant, faute d’accord d’extradition entre Jamaïque et Haïti, il n’a pu être extradé vers le pays où il avait perpétré l’assassinat », lit-on dans ce rapport.

Au moins quarante-quatre individus ont été arrêtés au cours du mois de juillet 2021 par la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) parmi eux, dix-huit ressortissants Colombiens, trois Américains d’origine haïtienne, vingt agents de la PNH et trois autres individus dont les deux responsables de la Corvington Security S.A. ainsi que Marie Jude Gilbert Dragon. M. Dragon est mort après des problèmes respiratoires. Quatre policiers ont récemment été libérés provisoirement par le juge Orélien, lit-on dans le rapport du RNDDH


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie