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Les jihadistes consolident leur emprise en Syrie et en Irak

vendredi 22 mai 2015

Les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont pris au régime syrien le dernier poste-frontière avec l’Irak, consolidant leur emprise sur une vaste zone transfrontalière après la conquête de Palmyre, dont les trésors archéologiques sont menacés.

Ils ont en outre revendiqué vendredi pour la première fois un attentat suicide en Arabie saoudite, pays pour le moment largement épargné par ses attaques. Selon le ministère saoudien de la Santé, cet attentat a fait 21 morts et 81 blessés dont 12 dans un état grave.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), l’EI contrôle désormais la moitié de la Syrie, ravagée depuis plus de quatre ans par une guerre civile.

Cette organisation extrémiste sunnite a réussi à prendre dimanche Ramadi, chef-lieu de la province irakienne d’Al-Anbar, puis jeudi Palmyre, dans le désert syrien frontalier de l’Irak, avant de progresser vers le sud syrien pour s’emparer du poste-frontière d’Al-Tanaf.

Désormais, les trois points de passage avec l’Irak échappent au régime de Bachar al-Assad : comme Al-Tanaf, celui de Boukamal est aux mains de l’EI, tandis que le poste de Yaaroubié, plus au nord, est contrôlé par les forces kurdes.

L’EI renforce ainsi son emprise sur une large bande territoriale transfrontalière qui lui permet d’étendre son "califat" proclamé en juin 2014, malgré les frappes menées depuis plus de neuf mois par une coalition internationale dirigée par les Etats-Unis et à laquelle participe notamment l’Arabie saoudite.

Dans le royaume sunnite, le groupe a revendiqué vendredi un attentat suicide contre une mosquée chiite à Koudeih (est) et a promis aux chiites "des jours sombres" jusqu’à ce que "les soldats de l’EI" les "chassent de la péninsule arabique".

Fort de dizaines de milliers d’hommes, ce groupe a profité de la guerre civile en Syrie pour y prendre des territoires dès 2013 et de l’instabilité en Irak pour étendre sa base.

La percée de l’EI en Irak et Syrie depuis une semaine a provoqué l’exode de plusieurs dizaines de milliers de civils. Pour la seule ville de Ramadi, l’ONU a fait état vendredi d’au moins 55.000 personnes ayant fui depuis la mi-mai.

- ’Menacer la Syrie profonde’ -

"Le fait que l’EI contrôle la moitié du territoire syrien (plus de 95.000 km2) signifie que le régime n’en détient plus que 22%", le reste étant aux mains d’autres groupes rebelles, a déclaré à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.

"Même si l’EI s’est emparé de régions peu peuplées, cela signifie qu’il contrôle désormais une étendue géographique très importante qui lui permettra de menacer la Syrie profonde comme Homs et Damas", deux bastions du régime, selon lui.

Véritable carrefour routier, Palmyre est située dans la province de Homs frontalière de celle d’Al-Anbar en Irak. Alors que l’EI a détruit plusieurs trésors archéologiques en Irak, la communauté internationale craint qu’il ne fasse de même à Palmyre, cité vieille de plus de 2.000 ans, réputée pour ses colonnades torsadées romaines, ses temples et tours funéraires.

L’Unesco a lancé un appel à l’aide à l’ONU, avertissant que "toute destruction" à Palmyre, inscrite au patrimoine mondial de l’humanité, "serait une énorme perte".

La bataille déclenchée le 13 mai a fait près de 500 morts. Des dizaines de victimes dont des civils ont été décapitées ou fusillées par l’EI, a indiqué l’OSDH.

Outre cette région, l’EI contrôle la majeure partie des provinces de Deir Ezzor et Raqa (nord), et a une forte présence dans les provinces de Hassaké (nord-est), d’Alep (nord), et de Hama (centre).

- Un prêtre enlevé -

Ailleurs en Syrie, les jihadistes d’Al-Qaïda et leurs alliés rebelles ont pris un hôpital de Jisr al-Choughour (nord-ouest) où étaient assiégés 150 soldats et leurs familles depuis près d’un mois, selon l’OSDH. "Des dizaines de soldats ont pris la fuite, d’autres ont été tués ou capturés".

En outre, le père Jacques Mourad, prêtre de l’Église syriaque catholique du diocèse de Homs, a été enlevé jeudi dans son monastère avec un de ses collaborateurs par des hommes armés, selon l’Oeuvre d’Orient.

De l’autre côté de la frontière, l’EI a poursuivi son offensive en prenant des positions gouvernementales à l’est de Ramadi.

La contre-offensive des forces de sécurité, aidées de milices chiites, pour reprendre Ramadi doit être lancée "dans les prochains jours", a indiqué vendredi un porte-parole d’une force paramilitaire.

La perte de cette capitale de la plus grande province d’Irak est un coup sévère pour Bagdad et son allié américain.


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