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Bachar el-Assad : "L’Occident (...) soutient les terroristes"

mercredi 16 septembre 2015

Le président syrien Bachar el-Assad a accusé mercredi l’Occident de duplicité en pleurant sur le sort des réfugiés syriens tout en alimentant, selon lui, la guerre qui les pousse à l’exil. "C’est comme si l’Occident pleurait d’un oeil sur les réfugiés et du second les visait avec une arme", a déclaré le chef de l’État syrien lors d’un entretien à des médias russes diffusé mercredi. "L’Occident (...) soutient les terroristes depuis le début de la crise et (fait porter la responsabilité de ce qui se passe) sur le régime ou sur le président syrien", a-t-il souligné dans sa première réaction au drame des migrants.

Le régime de Damas désigne par le terme "terroristes" tous ses opposants : les dissidents politiques qui ont choisi la lutte pacifique, les rebelles qui ont pris les armes et les djihadistes dont ceux du groupe État islamique (EI). "Si l’Europe est tellement concernée par le sort des réfugiés, qu’elle arrête de soutenir le terrorisme", a martelé Bachar el-Assad. Nombre de pays européens soutiennent l’opposition "modérée" à Bachar el-Assad mais luttent en revanche contre les djihadistes de l’EI. Plus de 500 000 migrants ont traversé les frontières de l’Union européenne entre janvier et août de cette année, contre 280 000 en 2014, selon l’agence européenne Frontex. Une majorité vient de Syrie.

Prochaines frappes françaises

La guerre dans ce pays a débuté par des manifestations pacifiques de citoyens demandant davantage de démocratie en 2011. Réprimées dans le sang par le régime de Bachar el-Assad, elles ont dégénéré en rébellion armée puis en guerre civile. Plus de 240 000 personnes sont mortes en quatre ans et demi. La Syrie, pays riche d’une civilisation millénaire, connaît également un pillage "à l’échelle industrielle via des milliers de fouilles archéologiques illégales", s’est alarmée mercredi la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, détracteur de Bachar el-Assad, a estimé qu’un règlement "le plus vite possible" du conflit constituait la seule solution pour endiguer le flot de réfugiés.

La France, qui a mis en garde contre la progression de l’EI notamment dans la région d’Alep, effectuera "dans les prochaines semaines" ses premières frappes aériennes contre le groupe extrémiste en Syrie, a-t-elle annoncé mercredi. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), "de violents combats continuent dans la région d’Alep, à la périphérie de Marea et des cinq villages limitrophes contrôlés depuis la semaine dernière par l’EI", sans toutefois noter de progression djihadiste ces derniers jours. L’opposition en exil a affirmé que l’EI a attaqué à deux reprises Marea avec des armes chimiques. À Homs, troisième ville du pays (centre), 13 personnes ont été blessées dans un attentat à la voiture piégée dans un quartier à majorité alaouite, communauté à laquelle appartient le président Assad.

"Résultats modestes"

Sur le front diplomatique, l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, est attendu jeudi à Damas pour discuter d’un document de 60 pages présenté comme un "recueil d’idées" récoltées par l’émissaire auprès d’interlocuteurs rencontrés dans les rangs de l’opposition, du régime et de la société civile. D’autre part, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se rendra la semaine prochaine en Russie pour discuter avec le président Vladimir Poutine "du déploiement de forces militaires russes en Syrie" et "exposera les menaces pesant sur Israël". Le Pentagone et des sources américaines ont fait état du déploiement de l’artillerie et de chars russes sur un aéroport du nord de la Syrie ainsi que de la présence de plusieurs dizaines de troupes d’infanterie de marine.

La Russie a elle jugé mercredi "très modestes" les résultats de la coalition internationale dirigée par les États-Unis contre l’EI, affirmant que les frappes aériennes augmentaient le nombre de sympathisants du groupe djihadiste. Elle critique aussi le fait que la coalition soutienne "les groupes antigouvernementaux affrontant l’armée syrienne, qui est la principale force affrontant l’EI". Washington a de son côté reconnu mercredi que seul un "petit nombre" des 54 combattants formés par les États-Unis et qui avaient été attaqués par un groupe lié à Al-Qaïda dès leur entrée en Syrie, se battent aujourd’hui sur le terrain. Les États-Unis ont commencé au printemps dernier à former et à équiper des rebelles syriens soigneusement sélectionnés, pour qu’ils combattent le groupe État islamique en Syrie. Mais le programme, pour lequel le Congrès a débloqué 500 millions de dollars, n’a pas réussi à décoller avec 54 rebelles formés jusqu’à maintenant pour un objectif qui était de 5 000 par an.


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