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Le Premier ministre Paul en désaccord avec le président Privert

vendredi 26 février 2016

« PM KP sa w gen ak prezidan Privert ? « Non…non, je n’ai rien contre le président Privert », s’empresse de répondre le Premier ministre Évans Paul surpris par Roberson Alphonse, présentateur de panel Magik. C’est quelqu’un de très courtois. Nous ne sommes pas les meilleurs amis, mais ces derniers jours nous nous sommes beaucoup côtoyés pour travailler ensemble. Sincèrement, je n’ai rien contre le président Privert, menm jan mwen pa gen anyen ak pèsonn sou latè », a laissé entendre le Premier ministre invité jeudi matin sur Magik 9. « La pire des choses qui puisse arriver au pays maintenant serait de voir une personne comme moi entrer en polémique avec un président provisoire à peine arrivé, ki poko menm byen chita sou chèz la, lâche Konpè Plim, maître de la parole codée. Monsieur Privert vient d’arriver intelligemment au pouvoir à partir de sa façon de faire, de sa lecture et de son exploitation de la conjoncture, c’est extraordinaire », a martelé le Premier ministre, d’un ton ironique. En arrivant au pouvoir ainsi, le président Privert a-t-il déjoué les ambitions de Evans Paul de rester comme le seul chef de la transition ? demande le journaliste au PM. « Je ne dirais pas ça », répond le Premier ministre qui a été l’une des premières personnes à avoir remis en question l’accord du 6 février, se présentant comme l’alternative, le soir même du départ de monsieur Martelly dans une adresse à la nation. Tout allait bien entre les deux têtes de l’exécutif jusqu’à la sortie du président Privert vendredi dernier. Lors de sa première conférence de presse, le chef de l’Etat a laissé éclater ses inquiétudes sur l’état des finances publiques. Ce qui visiblement n’est pas du goût du Premier ministre. S’en suit la semaine médiatique de Evans Paul qui ne ménage pas les efforts pour sauver la réputation de son gouvernement. Et parfois c’est le président Privert qui en fait les frais. Les violons ne s’accordent pas entre la Primature et la présidence. Qui dirige le pays dans ce contexte ? « Le pays est politiquement géré par Jocelerme Privert mais administrativement par Evans Paul qui est encore Premier ministre et c’est ce que dit la Constitution, ce qui ne veut pas dire que j’ai le plein contrôle de ce qui se passe au sein de l’administration », reconnaît le Premier ministre, qui avoue ne pas détenir toutes les latitudes. Interrogé sur Vision 2000 sur le cri d’alarme du chef de l’Etat sur l’état des finances publiques, le Premier ministre a répondu que « Monsieur Privert avait été opérateur de l’Etat, un ancien directeur de la DGI, président du Sénat, ancien ministre de l’Intérieur, c’est-à-dire comme moi, il a une certaine responsabilité dans l’évolution de la situation du pays ces dernières années. En ce sens nous sommes coresponsables de la situation ». Selon Evans Paul, les propos du président Privert sont inscrits dans une stratégie de combat politique. « Très souvent, nous choisissons la mauvaise voie politique. Mais les questions techniques ne se débattent pas sur la place publique. On peut venir aussi avec des chiffres pour montrer que la situation n’est pas pire que cela », a ajouté un Konpè Plim sur pied de guerre. Sur les nombreuses nominations effectuées dans l’administration publique ces dernières semaines, le chef de la Primature affirme que la majorité des gens qui sont nommés sont de souche parlementaire. « Ce sont des proches des députés et des sénateurs. Des gens de monsieur Privert pour la plupart, a révélé Evans Paul avant de préciser que les nominations concernent surtout les Affaires étrangères. Il faut que je vous dise qu’au niveau de la diplomatie, il a y un problème, il y a trop de personnes. Et certaines ne sont pas qualifiées. Mais peu importe, qu’elles soient qualifiées ou pas, elles sont trop nombreuses. J’en ai parlé en Conseil des ministres, pour chercher la main forte ». Le Premier ministre en a profité pour envoyer un message clair au président à qui il demande de respecter ses engagements inscrits dans l’accord du six février. « Le président Privert a des prérogatives que lui donne la Constitution, mais il a également des engagements qu’il a pris. Il a aussi une responsabilité morale et politique dans ce qui se passe en tant que le principal rédacteur de l’accord », a lancé le chef du gouvernement qui pense à écrire un livre sur les dessous de l’arrivée au pouvoir de monsieur Privert dont il a salué l’intelligence.
Louis-Joseph Olivier
ljolivier@lenouvelliste.com


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