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Fritz Jean installé, les blocs politiques se positionnent à la Chambre basse

samedi 27 février 2016

Dans une lettre adressée au président Privert, le député Cholzer Chancy, président de la Chambre basse, informe avoir fait un petit rappel au chef de l’État concernant l’entente qui a été trouvée entre lui et les parlementaires notamment. « Nous avons commencé de faire le compromis, il faut le continuer. Et si on veut rester dans la Constitution, il ne faut pas en sortir », a dit Cholzer Chancy ce vendredi, moins de 24 heures après la nomination de Fritz Jean comme nouveau locataire de la Primature.« En son article 137, la Constitution indique que le président choisit son Premier ministre en consultation avec les présidents des deux chambres, précise-t-il. Ce afin de permettre au président d’avoir une idée de la configuration du Parlement. C’est-à-dire si l’énoncé de politique générale du Premier ministre choisi aura la chance de passer dans les deux chambres. » Au cours d’une conférence de presse donnée ce midi-là, le président de la Chambre basse affirmait que la Chambre des députés n’était pas encore informée officiellement de la nomination du nouveau Premier ministre. Mais il dit attendre cette correspondance pour savoir quoi faire. « L’article 157 de la Constitution fixe les conditions pour devenir Premier ministre. Et quelles que soient les conditions, l’intéressé doit venir faire le dépôt de ses pièces au Parlement qui statuera sur sa légitimité », indique-t-il informant qu’une commission va être formée pour analyser les pièces de M. Fritz Jean. Les blocs politiques à la Chambre basse se positionnent sur la nomination de l’ancien gouverneur de la Banque centrale comme le remplaçant d’Évans Paul. Selon le député Abel Descollines, membre du Groupe des parlementaires indépendants(GPI), les débats sur la nomination du Premier ministre sont mal engagés. « Car on est encore dans une zone de turbulence », explique l’élu de Mirebalais, soulignant que l’accord politique qui a accouché le président provisoire et le nouveau Premier ministre découle des manifestations de l’opposition ayant fait échec au processus électoral. Faisant office de premier secrétaire du bureau de la Chambre basse, Abel Descollines se félicite que le chef de l’État provisoire ait consulté tous les secteurs vitaux de la société avant de nommer le nouveau Premier ministre à même de former un gouvernement de consensus. « L’objectif est d’arriver à l’aboutissement du processus électoral, a-t-il ajouté, demandant à ses pairs de ne pas faire de surenchère politique dans l’état actuel des choses. Il faut éviter de tergiverser pour ne pas envoyer un message de désespoir à la population qui vit un moment difficile. » Sans langue de bois, l’élu du PHTK appelle les différents groupes politiques au Parlement « à chercher le compromis nécessaire au plus vite ». Pour lui, si le dossier du Premier ministre nommé est correct, il le votera sans faire de marchandage. Selon le député Smith Mathurin du Groupe des parlementaires à l’écoute du peuple (GPEP), il revient au chef de l’État de choisir son Premier ministre. Il se dit favorable à Fritz Jean moyennant un consensus politique. « Nul ne peut imposer au président un Premier ministre », a-t-il dit évoquant l’idée qu’on dirige mieux avec son ami comme pour affirmer qu’il est normal que le président choisisse la personne avec qui il se sent plus à l’aise. Il propose à ce dernier d’entrer au plus vite en négociation avec les différents groupes au Parlement afin de dégager une majorité. Le vice-président du bloc majoritaire Alliance parlementaire pour Haiti(APH), Jean-Berthol Bastien, dit craindre que le Premier ministre nommé ne se casse les dents au Parlement. Il dénonce la manière utilisée par le président provisoire pour le nommer. « Déjà, il y a des députés qui estiment que le choix devait se faire en tenant compte d’une large concertation réelle avec les présidents des deux chambres. Cela peut poser un problème », déclare le député du Parti haitien Tèt kale (PHTK). Il conseille au nouveau PM de dégager une majorité avant de se présenter au Parlement avec sa déclaration de politique générale. Il souligne que son bloc constitué de 48 députés est ouvert au dialogue, à la négociation. Son collègue Jean- Wilaire Jean indique que le groupe est en train de se concerter pour avoir une position commune sur la nomination de Fritz Jean. L’élu du KID, parti d’Evans Paul, dit souhaiter que le nouveau PM réponde aux exigences de la Constitution amendée. « Je suis un légaliste. On fera ce que de droit tout en veillant au respect de la Constitution », a-t-il conclu déplorant toutefois que le Parlement ait été relégué au second plan dans ce dossier.


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