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Football - Ligue des champions : Paris naufragé

vendredi 10 mars 2017

C’est assurément l’une des soirées les plus pénibles que le PSG a vécues dans son histoire. Plus qu’une désillusion, c’est un séisme qui a frappé le club de la capitale ce mercredi. Certes, l’enfer lui était promis au Camp Nou face à un Barça qui avait fini par se persuader que l’impossible remontée était à sa portée. Mais, jusqu’à la 87e minute de ce huitième de finale retour insaisissable dans son scénario, Paris tenait sa qualification. Avant de tout perdre en une poignée de secondes. Trois buts, dont le dernier de Sergi Roberto à la 96e, ont transformé le rêve en cauchemar. La conséquence d’une rencontre que Paris a abordée à l’envers, payant au prix maximum chacune de ses insuffisances, présentes à tous les niveaux : technique, tactique, psychologique.

Plus qu’un coup d’arrêt, cette débâcle illustre la fragilité mentale et le complexe d’infériorité que nourrit un club en devenir comme Paris face à une institution comme le Barça. Quelle que soit l’issue de la saison parisienne sur le plan national, cette défaite laissera des traces. Peut-être même au-delà. Elle pose question sur la capacité de certains joueurs à gérer la pression, et sur leurs aptitudes à franchir un cap psychologique dont les grandes équipes doivent s’affranchir pour mener à bien une campagne de Ligue des champions. Ce soir, c’est avant tout dans la tête que les Parisiens ont failli.

Alors oui, la performance du match aller n’est pas à jeter et aurait pu constituer une base de travail plus que consistante pour la suite. Mais, avec ce retour de bâton spectaculaire, sa valeur a chuté en flèche. Mettre en relief l’échec parisien n’a de sens que si l’on met en avant la performance réussie par le Barça. Le club catalan a réussi ce qu’aucun club n’a jamais réussi en plusieurs décennies de Coupe d’Europe, remonter un 0-4. Le tout, au terme d’une rencontre où tout ou presque a tourné en sa faveur. Parce qu’il s’en est donné les moyens. Parce qu’il n’a (presque) jamais cessé d’y croire. Parce qu’il possède dans ses rangs les meilleurs joueurs du monde.

Paris, la peur au ventre

Son approche du match a été idéale. Le choix du 3-4-3, expérimenté depuis quelques semaines par Luis Enrique avec Messi dans une position reculée et le retour de Rakitic comme titulaire, a été payant. Après 50 minutes de jeu, les Catalans avaient plus qu’ouvert la voie à l’exploit en marquant trois fois. Suárez avait rapidement mis à jour le manque de sérénité de Trapp et de sa défense (1-0, 3e), une fragilité encore plus flagrante sur le but contre son camp de Kurzawa (2-0, 40e) tandis que le penalty de Messi (3-0, 50e) laissait penser qu’il serait alors très difficile à Paris de résister.

Mais Cavani, qui venait de trouver le poteau (52e), a repris son costume d’homme fort pour remettre son équipe en position de force (3-1, 61e). C’est un Barça abasourdi qui s’est alors remis à la tâche sans trop y croire. Jusqu’à ce coup franc de Neymar à l’entrée du temps additionnel (4-1, 89e). La furia s’est alors emparée du Camp Nou de la même façon que la peur a transpiré des pieds parisiens. Un nouveau penalty de Neymar pour une faute de Marquinhos sur Suárez (5-1, 90e) a laissé augurer le pire. C’est finalement Sergi Roberto, entré quelques instants auparavant, qui a fait basculer l’enceinte catalane dans la liesse (6-1, 90e) et Paris dans les ténèbres. Plus qu’une claque, plus qu’un camouflet, c’est un revers historique pour le PSG. Et nul ne sait à cette heure-ci quelles en seront les réelles conséquences, à court, moyen ou long terme.


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