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Evalière Beauplan dénonce une « mafia au niveau du Parlement »

vendredi 2 février 2018

L’élu du NordOuest a beau se documenter pour étayer les conclusions du document. Mais, pris dans au piège de la stratégie de ses collègues du bloc majoritaire qui l’interrompaient à tout bout de champ, il est reparti sans avoir eu l’opportunité de défendre les accusations et les omissions du document. « C’est la mafia totale qui est au niveau du Parlement. L’un des plus grands réseaux de mafia du pays se trouve au Parlement », fustige-t-il, l’air déçu par rapport à l’attitude de ses pairs qui ont tenté de rejeter le rapport.

« Le Bicentenaire a prouvé encore une fois que le pays ne peut laisser son destin entre les mains de ces gens », assène le sénateur qui s’attendait à être assailli de questions de toutes parts sur le fond du rapport compte tenu du fait que les sénateurs avaient le document en leur possession depuis plusieurs semaines. Mais il n’y a eu rien de tout cela, déplore-t-il. Évalière Beauplan accuse le corps auquel il appartient d’être l’ « un des grands handicaps du pays ».

N’ayant pas eu l’occasion d’expliquer pourquoi l’enquête ne s’est pas étendue sur l’administration de Jocelerme Privert, le sénateur de souche Lavalas a précisé que la commission avait pour mission d’approfondir l’enquête réalisée par Youri Latortue. « L’enquête – de Youri Latortue - a été circonscrite dans la période Préval-Martelly », rappelle Evalière Beauplan, soulignant que quand son collègue avait initié l’enquête, Jocelerme Privert était encore sénateur de la République. Malgré tout, fait-il remarquer, la commission a enquêté sur une partie de l’administration de Jocelerme Privert, soit jusqu’au 30 septembre 2016 et a demandé au Sénat de statuer sur le reste du mandat du président provisoire qui avait dirigé le pays de 14 février 2016 au 7 février 2017. Evalière Beauplan, qui avait choisi de ne pas étendre l’enquête jusqu’en septembre 2017 pour couvrir l’année fiscale, question de ne pas se mettre en porte-à-faux vis-à-vis du groupe majoritaire sous prétexte de vouloir atteindre Jovenel Moïse, avait aussi suggéré au grand Corps d’adopter une résolution concernant le décaissement des trente-trois millions de dollars sous l’administration de Jocelerme Privert.

Contrairement à ce que veulent faire croire les sénateurs du bloc majoritaire, Evalière Beauplan confirme qu’il y a dans le rapport une « conclusion partielle » sur Patrick Noramé, l’ancien directeur général du BMPAD, pendant la transition qui aurait été, selon Carl Murat Cantave, proposé par Nènèl Cassy , membre de la commission. La commission a accusé le concerné d’avoir fait passer le fonds de gestion de l’institution à 437 millions de gourdes alors que de 2008 à 2015 ce fonds n’a jamais dépassé 131 millions de gourdes. « J’ai accusé Patrick Noramé sauf que la conclusion est partielle compte tenu du fait que nous n’avons pas enquêté de septembre 2016 à septembre 2017 », déclare le sénateur du NordOuest.

Le vote du Sénat ne vaudra plus grand-chose
À la suite d’une plainte déposée lundi au cabinet d’instruction par le citoyen Johnson Colin contre tous ceux dont les noms sont épinglés dans le rapport, Jean Renel Sénatus a lors de la séance appelé le Sénat à s’en dessaisir pour laisser à la justice le soin de poursuivre l’instruction. Un point de droit auquel souscrit Evalière Beauplan qui ne fait plus confiance à ses collègues du groupe majoritaire qui, selon lui, ne sont pas suffisamment « rationnels ». « Nous avons fait exactement ce que dit la loi puisque le Sénat ne s’est pas encore positionné », précise le président de la commission spéciale, arguant avoir fait un travail pour le pays. « Automatiquement que la justice s’en est saisie, a-t-il ajouté, le vote du Sénat ne vaudra plus grand-chose. »

Danio Darius
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