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Gaza : "On fête la victoire, mais certains ont le coeur lourd"

dimanche 31 août 2014

L’accord sur un cessez-le-feu permanent intervenu entre Israël et les Palestiniens après 50 jours de combats est respecté, a indiqué mercredi 27 août matin une porte-parole militaire israélienne à l’AFP.

"Il n’y a eu aucun tir de roquette vers le territoire israélien et aucune attaque aérienne israélienne dans la bande de Gaza depuis mardi soir", a affirmé la porte-parole.

Accord pour un cessez-le-feu permanent

Israël et les Palestiniens ont annoncé mardi un accord pour un cessez-le-feu permanent après une guerre qui a fait 2.143 morts palestiniens, 70 côté israélien, et dévasté la bande de Gaza.

L’accord prévoit, selon le médiateur égyptien, un allègement du blocus imposé depuis 2006 par Israël et qui asphyxie l’enclave où habitent 1,8 million de Palestiniens.

Le chef de la délégation palestinienne au Caire, Azzam al-Ahmed, a indiqué qu’un des principaux points de l’accord était "l’ouverture des passages pour des besoins humanitaires et des vivres, pour du matériel médical et tout ce qui va permettre de réparer les systèmes d’eau, d’électricité et de téléphonie mobile".

Si ce cessez-le-feu suscite de nombreux espoirs, les points de divergences entre Israéliens et Palestiniens sont loin d’avoir été surmontés et des pourparlers doivent reprendre au Caire dans un délai d’un mois. Israël exige la démilitarisation de la bande de Gaza, tandis que les Palestiniens demandent la réouverture de l’aéroport et du port maritime.

Première apparition publique des dirigeants du Hamas

Des dirigeants du Hamas, le mouvement qui contrôle la bande de Gaza, et du Djihad islamique, sont apparus mardi soir en public, pour la première fois depuis le début de la guerre avec Israël il y a 50 jours peu après la conclusion d’une trêve.

Parmi eux se trouvaient Mahmoud Zahar, un haut dirigeant de la branche politique du Hamas dans la bande de Gaza et Mohamed al-Hindi, un des dirigeant du Jihad, la deuxième force dans l’enclave palestinienne. Ce dernier a tenu un discours enthousiaste pour célébrer la victoire devant des milliers de personnes rassemblées sur une place dans le quartier de Rimal dans l’ouest de la ville de Gaza.

Les Palestiniens célèbrent la "victoire"

A peine le cessez-le-feu entré en vigueur, les habitants ont déferlé par milliers dans les rues dévastées de la bande de Gaza. Les Palestiniens célèbrent la "victoire" sous les tirs de joie, tout en promettant de ne pas oublier leurs "martyrs".

"Ce soir, je suis heureuse : la résistance a réussi à imposer nos conditions à l’occupant sioniste", lance Rawa, qui a perdu sa maison, écrasée sous les bombes israéliennes durant la dernière guerre à Gaza, la troisième en six ans, conclue mardi soir par un cessez-le-feu qui devrait être suivi, assurent les négociateurs palestiniens, d’un allègement du blocus israélien qui asphyxie l’enclave depuis 2006.

"Cette victoire nous fait oublier tous nos soucis, les destructions de nos maisons, notre condition de déplacé et venge le sang de nos martyrs", assure cette Gazaouie réfugiée avec une trentaine de proches dans une école de l’ONU de l’ouest de la ville deGaza.

Comme elle, ils sont des milliers, dont de nombreuses femmes et enfants, à parcourir joyeusement les rues de leur ville en reprenant des slogans glorifiant la "résistance" et la "victoire" après 50 jours de guerre.

Dans l’air résonnent les louanges à Dieu diffusées par les haut-parleurs des mosquées, mêlées au tirs de célébrations des combattants, soudainement de nouveau visibles dans les rues.

L’un d’eux, Ibrahim, kalachnikov à la main ne retient pas sa joie : "on a beaucoup gagné avec cette guerre", dit-il, "on a dominé sur le terrain et on a imposé nos conditions par la force à l’une des armées les plus fortes du monde". "Et on a encore la force et les capacités pour un nouveau round", promet-il.

"Nous n’oublions pas le sang des martyrs"

Des centaines de voitures défilent pour un concert de klaxons sous une nuée de drapeaux palestiniens ou des différents mouvements politiques et des feux d’artifice éclatent ici et là.

"On fête la victoire là, mais certains ont le coeur lourd", tempère Mohamed Badir, 20 ans. "Nous n’oublions pas le sang des martyrs, les blessés et les milliers de déplacés", promet-il

Selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), 475.000 Gazaouis ont été déplacés et près de 55.000 maisons ont été touchées par les frappes israéliennes.

Pour que tout cela n’ait pas servi à rien, Mohamed prévient : "on est prêts à être patients et à repartir dans une guerre si Israël ne répond pas à toutes nos exigences".

Oum Mohammed, 50 ans, dit, elle, "ne pas pouvoir décrire la joie" qui l’a envahie quand elle a appris "l’accord de cessez-le-feu et la fin de la guerre".


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