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Syrie : Obama envoie des militaires supplémentaires

lundi 25 avril 2016

Le président américain estime que la "menace la plus urgente" est l’Etat islamique et a annoncé l’envoi de 250 soldats pour les combattre.

Source AFP

Ce lundi, Barack Obama a qualifié le groupe djihadiste Etat islamique (EI) "de menace la plus urgente" pour la communauté internationale et annoncé l’envoi de 250 soldats américains supplémentaires en Syrie pour aider à le combattre, alors que le pays a replongé dans la guerre. "A l’heure actuelle, la menace la plus urgente pour nos nations, c’est l’EI et c’est la raison pour laquelle nous sommes unis dans notre détermination à le détruire", a déclaré Barack Obama lors d’une visite à Hanovre. "Un petit nombre de membres des opérations spéciales américaines au sol sont déjà présents en Syrie et leur expertise a été essentielle pour permettre aux forces locales d’exclure l’EI de certaines zones-clés", a estimé Barack Obama, s’appuyant sur ce "succès" pour justifier l’envoi de soldats supplémentaires. "J’ai approuvé le déploiement de jusqu’à 250 militaires américains supplémentaires, notamment des forces spéciales, en Syrie", a-t-il indiqué. Ils doivent participer à "l’entraînement et l’assistance des forces locales" contre l’EI.

Cette décision constitue un "bon pas", a salué Salem al-Meslet, porte-parole de la délégation du Haut comité des négociations (HCN - opposition) qui a suspendu sa participation "formelle" aux pourparlers de paix à Genève. Pour Barack Obama, la solution en Syrie passe par la négociation. "Ce serait une erreur" de la part des Etats-Unis, du Royaume-Uni ou de toute alliance de pays occidentaux "d’envoyer des troupes au sol et de renverser le régime d’Assad", a-t-il répété ce week-end.

Violations "dramatiques" de la trêve

La détérioration de la situation en Syrie a été au centre d’un mini-sommet dimanche à Hanovre entre Barack Obama, la chancelière allemande Angela Merkel, les chefs de gouvernement britannique et italien ainsi que le président français. Tous ont déploré les "violations dramatiques" du cessez-le-feu entre le régime et les rebelles modérés, huit semaines après son entrée en vigueur, et jugé que la "poursuite" des négociations à Genève était la seule "solution", selon les termes de Angela Merkel. "Le grand défi du combat contre l’EI demeure, même si nous engrangeons des succès" dans ce combat, a souligné la chancelière. Les dirigeants "ont appelé toutes les parties à respecter le trêve (...) et à contribuer au succès des accords de Genève", a souligne la Maison Blanche dans un communiqué. Selon Downing Street, ils ont insisté sur la nécessité de "soutenir les discussions politiques en vue de mettre fin à la guerre".

Sur le terrain, les violences ont repris. Au moins 19 personnes ont été tuées lundi dans des bombardements rebelles à Alep (nord) et au moins sept autres dans un attentat à la voiture piégée près d’un célèbre mausolée chiite au sud de Damas. Alep, où au moins 63 civils avaient déjà été tués depuis vendredi, vit de nouveau au rythme des raids aériens et des tirs d’obus après des semaines d’un calme relatif lié à la trêve entrée en vigueur à l’initiative des Etats-Unis et de la Russie le 27 février. Dans les zones rebelles d’Alep, les hôpitaux de campagne ont appelé à des dons de sang pour répondre à l’urgence et les écoles ont fermé jusqu’à nouvel ordre. La ville est divisée depuis juillet 2012 entre zones tenues par le régime à l’ouest et contrôlées par les rebelles à l’est.

"Négocier une transition"

Barack Obama a appelé dimanche à "rétablir" le cessez-le-feu, précisant s’être entretenu récemment à ce sujet avec son homologue russe Vladimir Poutine. "Nous pouvons faire pression, internationalement, sur toutes les parties en présence (...) pour qu’elles s’assoient à une table et tentent de négocier une transition", a estimé M. Obama, citant la Russie et l’Iran - principaux soutiens du Damas - ainsi que l’opposition modérée syrienne. A Genève, la délégation du HCN a réclamé le rétablissement du cessez-le-feu, accusant le pouvoir d’être responsable de sa rupture. L’émissaire spécial de l’ONU Staffan de Mistura rencontrait lundi la délégation du régime syrien, mais aucun progrès n’est à attendre dans les pourparlers de paix, le HCN ayant suspendu sa participation. "La situation des pourparlers pourrait être bien meilleure si l’une des délégations de l’opposition n’avait pas quitté temporairement Genève", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. La Syrie est déchirée depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 270.000 morts et poussé au moins la moitié de la population à quitter son foyer.


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