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Test : « L’Ombre du Mordor » : l’univers de Tolkien à la sauce « Assassin’s Creed »

lundi 6 octobre 2014

Disponible depuis ce week-end sur PC, Playstation 3, PS4, Xbox 360 et Xbox One, le jeu vidéo édité par Warner propose d’incarner un humain maudit perdu dans l’univers du « Seigneur des anneaux ».

Après Gardiens de la Terre du Milieu sorti en 2012 dans un enthousiasme mesuré, les développeurs de Monolith Productions remettent le couvert avec La Terre du Milieu : l’Ombre du Mordor. Disponible depuis ce week-end sur PC, Playstation 3, PS4, Xbox 360 et Xbox One, le jeu vidéo édité par Warner propose d’incarner un humain maudit perdu dans l’univers du Seigneur des anneaux pour y affronter les armées orques créées par Sauron, le grand méchant de la saga.

L’histoire

Dans Le Seigneur des anneaux, un groupe d’humains, d’elfes, de nains et de hobbits s’allient pour détruire l’anneau unique, un objet magique surpuissant que le grand méchant Sauron cherche à récupérer pour dominer le monde. Réfugié dans les montagnes du Mordor, il prépare depuis des siècles une armée d’orques et d’autres créatures maléfiques pour conquérir les Terres du Milieu...

L’Ombre du Mordor se déroule bien longtemps avant les événements décrits dans la trilogie de J. R. R. Tolkien. Le jeu démarre après la première défaite de Sauron, dont les armées, battues par une alliance des humains et des elfes, ont trouvé refuge dans le Mordor où elles sont prisonnières. Mais Sauron a récupéré suffisament de force pour nourrir de nouveau sa soif de conquête et de pouvoir. Les orques et autres créatures maléfiques se sont multipliées.

Talion, capitaine et gardien de la Porte noire va en faire les frais. Assassiné puis rejeté par la mort à cause d’une malédiction, il est renvoyé au Mordor, doté d’un dédoublement de personnalité spectral. Ce spectre, dont on ne connaîtra l’identité qu’à la fin de l’aventure, octroie à Talion des capacités plutôt chouettes : l’immortalité notamment. Un aspect rendu plutôt comique par les développeurs : si vous rencontrez un orque qui vous a déjà tué au cours de votre aventure, une mini scène cinématique s’enclenchera et l’orque se moquera de vous. Toujours est-il que ce spectre va nous guider à travers tout le Mordor pour retrouver (et tuer) le sous-fifre de Sauron responsable de notre mort.

L’univers

Après cette petite séquence d’introduction au cours de laquelle un tutoriel va nous permettre de nous familiariser avec les commandes, nous sommes directement transporté en plein cœur du Mordor, avec toutes ses joyeusetés et ses atrocités. A ce niveau, c’est indéniable, l’univers du jeu est fidèle à l’oeuvre de J. R. R. Tolkien. Le jeu regorge d’allusions et de références aux Temps Anciens, au Silmarillon et à des personnages connus seulement de ceux ayant lu l’intégralité des écrits de Tolkien. Les moins spécialistes noteront tout de même l’apparition éclair de certains personnages connus, comme Gollum ou encore Saroumane.
Pourtant, un détail choque. Tous ceux qui ont lu Le Seigneur des anneaux ou vu les films de Peter Jackson savent que le Mordor est une terre désolée, stérile et recouverte de cendres. Pourtant, les deux zones du jeu que nous pourrons parcourir librement sont chaleureuses, verdoyantes, limite accueillantes, à l’exception peut-être des créatures effrayantes qui les habitent.

Visuellement, le jeu n’est pas exceptionnel, par rapport à ce que propose par exemple Destiny. En termes d’ambiance sonore par contre, L’Ombre du Mordor s’en sort vraiment bien. Les bruitages sont particulièrement réussis, que ce soit les cris des orques qu’on étripe où le bruit métallique de l’épée qui sort de son fourreau pour trancher des têtes. Lorsque vous vous baladerez dans le Mordor, vous rencontrerez un peu partout des factions d’orques qui discutent entre eux. Les orques disposent d’une palette de discussions extrêmement riche puisqu’en près de trente heures de jeu, rares sont les fois où nous avons entendu le même dialogue plusieurs fois.

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Le principe

Dès les premières minutes de jeu, impossible de ne pas se faire la réflexion : L’Ombre du Mordor n’est rien d’autre qu’un Assassin’s Creed dans l’univers de Tolkien. Tout dans ce jeu emprunte à la licence phare d’Ubisoft, dans laquelle on incarne un assassin dans un monde semi-ouvert. A commencer par le système de progression en free running, avec les phases d’escalade qui vont avec. Autre point, les diverses zones de la carte se dévoilent après être monté au sommet d’une tour et le « saut de la foi » exécutée par le héros quand on saute de celle-ci témoigne de l’influence d’Assassin’s Creed. Enfin, le système de méfiance des ennemis rappelle lui aussi la licence d’Ubisoft : à mesure qu’on rentre dans leur champ de vision, ils arborent une icône jaune lorsqu’ils sont en état d’alerte et une icône rouge lorsqu’ils vous ont repéré.

En phase de combat, on retrouve le système – jouissif – instauré par la série des Batman Arkham : attaquez, parez, bloquez, contre-attaquez et achevez vos ennemis avec une exécution impressionnante. Les combats sont intenses et, au fil de votre progression, vous aurez accès à des combinaisons spéciales qui se débloqueront à mesure que vous engrangerez des points d’expérience.

Divers autres jeux tels que Tomb Raider, Castlevania : Lords of Shadow ou encore Far Cry figurent sur la liste des sources d’inspiration des développeurs. Les multiples quêtes annexes vous obligeront à parcourir chaque recoin des deux zones du jeu dans lesquelles vous aurez à ramasser des objets qui vous en apprendront plus sur l’histoire, et des missions spéciales qui vous feront gagner beaucoup de points d’expérience d’un coup. Notez que la puissance des ennemis en fin de jeu fait qu’il est assez difficile de parvenir à la fin sans avoir réalisé la moindre quête annexe.

La grande plus-value du jeu réside dans le « système Némésis », qui ajoute une dimension stratégique forte. Sur les deux zones de jeu, les orques sont organisés de façon militaire. Les cinq chefs de guerre commandent les vingt capitaines qui eux-mêmes commandent le reste de la troupe. Chaque chef orque est unique et peut être amené à voir son rang évoluer s’il vous tue. Si vous arrivez à annihiler un capitaine ou un chef de guerre, vous sèmerez le désordre dans les rangs. Néanmoins, un orque en chasse bien vite un autre et les défunts seront remplacés aussitôt par d’autres orques. Ne vous attendez donc pas à éliminer les troupes en tuant tous les capitaines.

Cependant, dans la seconde partie du jeu, Talion va acquérir le pouvoir d’asservir mentalement ses ennmis. En d’autres termes, vous aurez la possibilité de contrôler les capitaines de factions au lieu de les tuer pour que les régiments qu’ils dirigent soient à vos ordres. Un aspect très sympathique au début mais qui finit par trouver bien vite ses limites car l’intérêt, au-delà de celui de voir les orques se battre entre eux, est finalement limité.

L’avis de Pixels

On a aimé :

L’Ombre du Mordor est un jeu très agréable à parcourir car l’univers de Tolkien est vraiment bien retranscrit, l’univers est immersif et le dynamisme du système de combat fait qu’on pourrait passer des heures à simplement admirer Talion massacrer des orques. Même si vous ne connaissez rien au monde du Seigneur des anneaux, le jeu est tout à fait jouable « en tant que tel ».

On a moins aimé :

Malgré l’univers extrêmement fidèle à l’œuvre de J. R. R. Tolkien, L’Ombre du Mordor souffre d’un manque d’identité. Le titre emprunte à ce point à d’autres séries de jeux vidéo qu’on ressent L’Ombre du Mordor davantage comme un patchwork de plusieurs jeux plutôt qu’un titre à part entière. D’autant que l’histoire est finalement vite reléguée au second plan.

Vous aimerez ce jeu si…
◾vous appréciez l’univers de Tolkien ;
◾Assassin’s Creed et Batman Arkham font partie de vos licences préférées ;
◾vous cherchez juste un jeu sympa à faire pour passer le temps ;
◾Les jeux type action-aventure, c’est votre dada.

Vous n’aimerez probablement pas ce jeu si…
◾vous avez besoin d’un scénario profond pour apprécier un jeu ;
◾la répétitivité à la Assassin’s Creed vous fait horreur ;
◾vous êtes fan de l’univers de Tolkien et vous ne supportez pas les œuvres qui prennent des libertés vis-à-vis des ouvrages.

Notre note

Quatre anneaux des seigneurs nains dans leurs demeures de pierre sur 7.

Etienne Chaudagne (Journaliste)
Journaliste au Monde


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