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Textile : plus d’emplois en vue, le coût élevé du travail de nuit revient sur le tapis

vendredi 27 mars 2015

Hae Min Je, patron de Yujin Apparel Co, a annoncé que sa filiale, H et H Textiles S.A, installée depuis deux ans dans la zone franche des Palmiers, à Carrefour, va plus que quadrupler le nombre de ses ouvriers d’ici à 2018 pendant son intervention au somment des affaires entre la Corée du Sud et l’Amérique latine et les Caraïbes à Busan, le jeudi 26 mars 2015. « Le nombre de nos ouvriers passera de 1 700 à 8 000 », a détaillé au journal Jay Jihoon Kim, directeur général de H et H Textiles S.A. en Haïti. Quatre immeubles de 4 000 m2 seront construits à Santo 17 pour faciliter l’expansion des opérations de cette entreprise spécialisée, entre autres, dans la fabrication de vêtements sportifs.

Le patron pays de cette entreprise coréenne, fier d’avoir montré que les Haïtiens, une fois entraînés, sont capables de produire comme n’importe quel ouvrier à travers le monde, compte beaucoup sur le renouvellement de Hope et de Help, des lois votées au Congrès américain qui permettent l’exportation hors taxes aux Etats-Unis de produits textiles en provenance d’Haïti. Ce programme et le potentiel en termes de main-d’œuvre ont encouragé la compagnie à investir et à étendre ses investissements en Haïti, a confié Jay Jihoon Kim. « Sans Hope, Help, il n’y a pas de raison pour nous d’investir en Haïti », a-t-il ajouté.

Norma Powell, responsable du Centre de facilitation des investissements (CFI), qui a présenté l’expérience des investisseurs sud-coréens en Haïti et fait le plaidoyer pour attirer plus d’investissements, s’est réjouie de la décision de H et H Textiles S.A. de renforcer ses opérations et d’augmenter le nombre de ses emplois d’ici à 2018. « H et H Textiles est un cas extraordinaire avec un mangement différent qui se propose d’augmenter ses opérations après 16 mois en Haïti », a indiqué Norma Powell, ex-présidente de l’Association des industries d’Haïti (ADIH).

Norma Powell veut plus. Des usines pour le lavage, la teinture, la production en Haïti de tissus. Cela demandera des investissements en termes d’infrastructures pour le traitement des eaux usées.., a expliqué le numéro un du CFI qui croit nécessaire, d’un autre côté, que le ministère des Affaires sociales relance la question du salaire de nuit, 50 % de plus que celui de jour. « C’est un frein à la création d’emplois », a affirmé Norma Powell, revenue sur les discussions il y a quelques années entre les syndicats et l’Adih autour de « l’amendement de cet article du code du travail, dépassé et désuet ».

Les investisseurs dans d’autres secteurs, comme l’hôtellerie, peinent à employer à cause de cette disposition sur le travail de nuit. Norma Powell, favorable à une harmonisation des coûts du travail, a cependant plaidé en faveur d’accompagnement en termes de transport, de restauration pour ceux et celles qui décideront de leur plein gré de travailler la nuit. La patronne du CFI a appris avec satisfaction la grande probabilité que la BID investisse 41 millions de dollars pour compléter la finalisation des opérations pour le Parc industriel de Caracol.

Le Parc industriel de Caracol devient plus robuste. Quelque 6 000 emplois ont été créés. D’ici fin 2015 le nombre passera à 9 000, a confié Mark D’Sa, conseiller senior à la Sonapi qui participe, lui aussi, au sommet des affaires entre la Corée du Sud et l’Amérique latine et les Caraïbes. Plus de 500 hommes, femmes d’affaires et officiels participent à cet évènement. Les échanges commerciaux entre la Corée du Sud et l’Amérique latine et les Caraïbes ont crû de 17 % sur les 25 dernières années pour atteindre 54 milliards de dollars américains en 2014. Selon une récente étude de la BID, les investissements coréens sont concentrés dans la manufacture.

Roberson Alphonse, Envoyé spécial à Busan, Corée du Sud

AUTEUR

Roberson Alphonse

robersonalphonse@lenouvelliste.com


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