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Vol MH370 : le débris découvert à La Réunion est arrivé à Toulouse

samedi 1er août 2015

Le débris d’avion retrouvé à La Réunion est arrivé samedi au laboratoire d’analyses techniques de Toulouse. Il doit être expertisé dans les prochains jours.

Le fragment d’aile découvert sur l’île de La Réunion est arrivé samedi au laboratoire d’analyses techniques de Toulouse. Le convoi, escorté par la gendarmerie, est arrivé vers 17 h 30 au siège de la DGA-TA, escorté de deux motards et de deux voitures encadrant un fourgon banalisé blanc contenant la pièce, qui sera expertisée à partir de mercredi. Le débris, un flaperon d’aile de deux mètres, venait de l’aéroport parisien d’Orly où il était arrivé le matin à bord d’un avion régulier en provenance de l’île française.

Les experts cherchent à déterminer s’il s’agit bien d’un débris du vol MH370 disparu depuis mars 2014. Emballé dans une caisse, ce fragment avait été retrouvé mercredi sur une plage de l’île française, dans l’ouest de l’océan Indien. Des morceaux d’une valise retrouvés jeudi à proximité du débris d’avion seront également expertisés dans un laboratoire de la gendarmerie près de Paris, selon le parquet. La durée de ces expertises n’a pas été précisée.

Lundi, un des trois magistrats français chargés de l’enquête, un représentant des autorités judiciaires malaisiennes, un autre du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), des gendarmes français et des experts malaisiens se réuniront à Paris. La justice française s’est saisie, car 4 des 239 victimes de la catastrophe du 8 mars 2014 sont françaises. L’avionneur américain Boeing a annoncé vendredi qu’il allait dépêcher une équipe « technique » en France pour prendre part à l’expertise. Selon une source proche du dossier, les autorités malaisiennes doivent officialiser dans les jours à venir une demande d’entraide judiciaire à la France. Une vaste coopération internationale a été mise en oeuvre depuis près d’un an et demi pour tenter de retrouver la trace du MH370, associant notamment la Chine, la Malaisie et les États-Unis et l’Australie.

« Une preuve convaincante »

Le vice-ministre malaisien des Transports a estimé vendredi qu’un « numéro partiel » sur le débris « confirme qu’il provient d’un avion Boeing 777 ». « Je crois que nous nous rapprochons du règlement du mystère du MH370. Cela pourrait être une preuve convaincante que le MH370 s’est abîmé dans l’océan Indien », a ajouté Abdul Aziz Kaprawi. Martin Dolan, directeur du bureau australien de la sécurité des transports, qui dirige les opérations de recherche du MH370 dans l’océan Indien, s’est de son côté dit « de plus en plus convaincu que les débris sont ceux du MH370 ». La ministre australienne des Affaires étrangères, Julie Bishop, a aussi salué samedi un « premier signe positif » d’une découverte d’une partie de l’appareil.

Des experts estiment que le fragment pourrait correspondre à un flaperon de B777, un volet bordant les ailes d’avion que les pilotes actionnent au décollage ou à l’atterrissage. Or aucun accident aérien dans cette région du monde n’a impliqué de Boeing 777. Selon l’océanographe français Joël Sudre, des débris de l’appareil ont pu dériver de l’ouest de l’Australie jusqu’à La Réunion au gré du courant équatorial sud (SEC). Dans un tel scénario, des images satellites de ce courant maritime peu profond pourraient permettre de localiser « en quelques jours » la zone du crash. Mais le ministre des Transports australien Warren Truss a jugé « presque impossible » de retrouver l’épave principale à partir de cet élément.

D’autres débris retrouvés

Sur l’île de La Réunion, la mer a rejeté d’autres débris sur la plage, où une association de nettoyage a trouvé le fragment d’aile. La zone, qui n’a pas été sécurisée par les enquêteurs, était envahie vendredi par des dizaines de badauds et de journalistes venus du monde entier. Plusieurs bouteilles ont notamment été remises aux gendarmes. « Je suis venu ce matin pour voir les équipes de nettoyage et j’ai retrouvé cette bouteille » de détergent, a notamment expliqué Philippe Sidam, président de l’association 3E. « Sur la bouteille, il y a écrit Indonesia Jakarta. Je me suis dit que peut-être que ça fait partie de l’avion. »

Aucune trace du MH370 n’a été retrouvée depuis le 8 mars 2014, en dépit d’intenses recherches dirigées par l’Australie dans le sud de l’océan Indien, où des satellites ont « accroché » pour la dernière fois les systèmes de communication de l’appareil. L’explication la plus crédible, selon les responsables de l’enquête, est qu’une brusque chute du niveau d’oxygène dans l’appareil a rendu l’équipage et les passagers inconscients. L’avion aurait alors volé en pilote automatique, jusqu’à sa chute en mer, faute de carburant.

Un drame mystérieux

Après plusieurs fausses alertes qui ont plongé les familles des disparus dans un grand désarroi et suscité leur méfiance vis-à-vis des autorités des pays concernés, le ministre australien des Transports a martelé vendredi que la zone de recherches circonscrite était la bonne. « Nous restons convaincus de chercher au bon endroit », a-t-il dit. Le Français Ghyslain Wattrelos, époux et père de trois passagers du vol, a déclaré espérer la fin de « l’omerta ».

« Je suis très content que ces débris soient retrouvés en France parce qu’au moins je pense que mon pays ne fait pas partie de cette omerta et de cette désinformation qui est organisée depuis 14 mois », a déclaré Ghyslain Wattrelos. Les spéculations demeurent principalement concentrées autour d’une défaillance mécanique ou structurelle, ou un acte terroriste, mais rien n’est jusqu’alors venu étayer l’un ou l’autre scénario, et le mystère autour de ce drame a alimenté les théories complotistes. Le 29 janvier, la Malaisie a officiellement déclaré que cette disparition était un accident et que les passagers et l’équipage étaient présumés morts, provoquant la colère des familles.


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