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Yémen : opération d’envergure des forces gouvernementales à Aden

mardi 14 juillet 2015

Les forces progouvernementales ont indiqué mardi avoir repris aux rebelles Houthis l’aéroport d’Aden (sud), au début d’une opération destinée à reconquérir la deuxième ville du Yémen avec le soutien de l’aviation de la coalition arabe conduite par l’Arabie saoudite.

La reprise de l’aéroport marque la première opération d’envergure des forces favorables au président en exil Abd Rabbo Mansour Hadi depuis l’entrée fin mars dans Aden de ces rebelles soutenus par l’Iran.

Des secteurs du quartier de Khor Maksar, dans le centre d’Aden, où est situé l’aéroport, ont également été reconquis par les forces pro-Hadi, soutenues par l’aviation de la coalition et ses navires de guerre croisant au large la ville, ont indiqué des sources militaires.

Ces forces équipées de véhicules militaires et de blindés fournis par la coalition ont obligé les rebelles à battre en retraite dans l’est de Khor Maksar, selon les mêmes sources.

Le chef du cabinet présidentiel, Mohamed Marem, présent à Aden, a annoncé que l’offensive baptisée "Flèche d’Or pour la libération d’Aden" était "supervisée directement par le président Hadi" depuis Ryad.

Des troupes yéménites, formées récemment en Arabie saoudite, ont participé, aux côtés des forces progouvernementales, aux combats à Khor Maksar, selon les sources militaires.

Les soldats de la 39e brigade blindée, dont le commandement était resté fidèle à l’ex-président Ali Abdallah Saleh, avaient pris l’aéroport d’Aden le 25 mars après avoir prêté allégeance aux Houthis.

- Afflux de réfugiés africains -

Partis l’an dernier de Saada, leur fief dans le nord, les Houthis ont lancé une offensive qui leur a permis, avec l’aide des militaires fidèles à M. Saleh, de prendre de vastes territoires, dont la capitale, avant d’avancer vers Aden.

L’Arabie saoudite, poids lourd de la région et pays frontalier du Yémen, a alors pris la tête d’une coalition arabe, qui mène depuis le 26 mars des frappes aériennes contre les rebelles pour les empêcher de prendre tout le Yémen.

Ces frappes ont touché mardi différentes positions rebelles autour de Sanaa mais également à Saada, fief des Houthis, et dans la région de Hijja, dans le nord du pays, selon des habitants.

Une trêve humanitaire, annoncée par l’ONU pour six jours à partir de samedi dernier, ne s’est jamais matérialisée sur le terrain.

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon est "très déçu" de l’échec de la trêve, a déclaré lundi son porte-parole Stéphane Dujarric, ajoutant que des contacts étaient en cours pour "une pause humanitaire sans condition". "Nous n’avons pas perdu espoir", a-t-il assuré.

Dans la province de Lahj, dix rebelles ont été tués dans la nuit dans une embuscade alors qu’un civil a trouvé la mort dans une attaque de drone contre une ferme agricole, selon des responsables locaux et des proches des victimes.

Les attaques de drones américains au Yémen ciblent généralement des membres présumés du réseau Al-Qaïda, bien implanté dans le sud et le sud-est de ce pays.

En outre, les équipes de la défense civile poursuivaient mardi leurs efforts, sans succès jusqu’à présent, pour contenir l’incendie qui s’était déclaré lundi soir sur le site de la raffinerie d’Aden.

Le feu faisait rage dans les canaux de distribution de la raffinerie et risquait de s’étendre aux "réservoirs proches où sont stockées 1,2 million de tonnes de produits pétroliers", a déclaré à l’AFP un porte-parole de la raffinerie, Nasser al-Chaëf.

L’incendie a été provoqué par les rebelles qui ont tiré en direction de la raffinerie "quatre roquettes Katioucha, dont l’une a touché les canaux de distribution", a-t-il ajouté.

Les Houthis ont, en revanche, accusé l’aviation de la coalition d’avoir provoqué l’incendie dans la raffinerie, selon l’agence de presse Saba proche des rebelles chiites.

En dépit du conflit, les réfugiés en provenance de la Corne de l’Afrique continuent d’affluer au Yémen, a indiqué à Genève le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

Le HCR dénombre "37.000 nouvelles arrivées depuis le 1er janvier cette année, mais sur ces 37.000, 10.000 sont arrivés depuis le 26 mars, soit un tiers depuis l’escalade du conflit", a déclaré aux médias le représentant de l’organisation, Johannes Van Der Klaauw.


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