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L’Iran rassure après une opération de l’ayatollah Khamenei

lundi 8 septembre 2014

Le guide suprême a été opéré de la prostate et avait assuré qu’il n’y avait "pas d’inquiétude à avoir". Âgé de 75 ans, il dirige l’Iran depuis 25 ans.

L’ayatollah Ali Khamenei, qui dirige l’Iran depuis un quart de siècle, a été opéré lundi "avec succès" de la prostate, une rare information officielle sur l’état de santé du guide suprême âgé de 75 ans qui fait l’objet de multiples rumeurs.

"L’opération a eu lieu avec succès", a affirmé l’agence officielle Irna en annonçant la nouvelle. Un peu plus tard, la télévision d’État a diffusé un court entretien avec le guide enregistré avant son admission. "Je me rends à l’hôpital pour subir une opération. Il n’y a pas d’inquiétude à avoir", a-t-il déclaré, affirmant qu’il s’agissait d’une "opération normale". C’est la première fois qu’une information officielle est donnée sur la santé du numéro un iranien. Ces dernières années, des rumeurs largement alimentées par les médias étrangers avaient circulé, évoquant notamment un possible cancer de la prostate de l’ayatollah. Ces rumeurs se propagent surtout lorsque le guide suprême reste silencieux dans les médias pendant plusieurs semaines. Mais il est apparu régulièrement au long de l’été, pour commenter les négociations nucléaires en cours avec les grandes puissances et condamner l’opération israélienne à Gaza.
"Baisser son rythme de travail"

Les médias officiels ont tout fait pour rassurer sur l’état de santé du dirigeant de la République islamique, notamment en diffusant des photos le montrant après l’opération. Sur l’une d’elles, on voit le président Hassan Rohani embrasser le front du numéro un iranien en lui souhaitant un bon rétablissement et une bonne santé. Le docteur Alireza Marandi, qui dirige l’équipe médicale, a expliqué à la télévision d’État que le guide suprême n’avait subi qu’une anesthésie locale pour cette opération qui a duré une demi-heure. "Le guide m’a demandé d’informer la population sur son état", a-t-il dit. "Son état de santé est totalement bon", a assuré le médecin, ajoutant que l’ayatollah Khamenei devrait rester "entre trois et cinq jours à l’hôpital".

Le docteur Alireza Marandi a précisé que, "pendant plusieurs semaines, il devra également baisser son rythme de travail". L’état général du numéro un iranien "est très bon, il est plein de fraîcheur et de vitalité", a affirmé le président Rohani, cité par l’agence Mehr. Il a toutefois fait allusion à des "complications postopératoires" qui sont, selon lui, "naturelles".

Chef et arbitre

L’ayatollah Khamenei dirige l’Iran depuis vingt-cinq ans, à la suite de sa désignation comme guide suprême après la mort, en 1989, de l’imam Rouhollah Khomeiny, le fondateur de la République islamique. Cet érudit cultivé et conservateur, qui porte le turban noir signe des descendants du Prophète, a forgé son expérience politique durant la lutte du clergé contre le chah à partir des années 1960. Il a ensuite servi comme ministre de la Défense puis président de la République entre 1979 et 1989, période marquée par huit années d’une guerre sanglante contre l’Irak. En 1981, un attentat des Moudjahidine du peuple lui avait fait perdre en partie l’usage de son bras droit.

Principal dirigeant du pays, le guide suprême arbitre la vie politique iranienne. Il est chargé, selon la Constitution, de définir et superviser les grandes orientations stratégiques de l’Iran, notamment le dossier nucléaire. Il a le dernier mot pour toutes les décisions diplomatiques ou militaires, et détient la haute main sur l’appareil de propagande du régime à travers le contrôle direct de la télévision et la radio d’État. Ses pouvoirs dans le domaine militaire sont particulièrement importants puisqu’il peut déclarer la paix ou la guerre, décréter la mobilisation générale et contrôler les forces armées.

Son action est supervisée par l’Assemblée des experts, composée de 86 religieux élus au suffrage universel pour huit ans, qui nomme et peut démettre le guide suprême. Cette instance est elle-même dirigée par l’ayatollah Mohammad Reza Mahdavi Khani, âgé de 83 ans et qui se trouve dans le coma depuis début juin après une crise cardiaque. Son proche collaborateur, Mostapha Mirlohi, a démenti lundi des informations sur sa mort


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