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Charles Aznavour émerveille Los Angeles et sa petite Arménie

dimanche 14 septembre 2014

A la belle étoile, le grand Charles Aznavour, en pleine forme malgré ses 90 ans, a émerveillé Los Angeles et surtout sa petite Arménie samedi soir.

Personnes âgées endimanchées, jeunes couples, familles au grand complet, jolies sosies de Kim Kardashian sur leur 31...

C’est une foule multi-générationnelle, un peu américaine, très française et surtout arménienne qui s’est précipitée pour applaudir le mythique chanteur aux 1.000 chansons et l’Arménien le plus connu du monde dans ce théâtre de plein air de la Cité des Anges, où vit l’une des plus importantes communautés arméniennes du monde.

"Je l’adore. Je l’écoute chez moi, dans ma voiture, au travail... Et mon fils le joue au piano", raconte Hasmik Karapogosian, 53 ans, avant de se précipiter vers l’amphithéâtre aux premières notes.

A 90 ans, celui que CNN avait qualifié de "chanteur de variété le plus important du 20e siècle" mène une tournée mondiale qui l’a mené à travers toute l’Europe, Israël, l’Arménie et maintenant l’Amérique du nord.

Sur la scène du Greek Theatre, en costume et chemises noirs, il chante en anglais, français, espagnol, fait rire la salle, et, malgré une démarche un peu hésitante, esquisse même quelques pas de danse.

Délaissant sa chaise noire, il passe la majeure partie d’une performance d’une heure et demie debout.

- Broadway et argot français -

Celui qui se produit toujours dorénavant avec des prompteurs s’amuse d’avoir oublié quatre lignes d’"I could never forget" ("Je ne pourrais jamais oublier") mais malgré ce petit trou de mémoire, sa voix est forte et son verbe vif. "Allez, on continue", intime-t-il à son orchestre.

Avant chaque chanson, il raconte une petite anecdote, comme pour "Sa Jeunesse". "Pour moi, une chanson, c’est avant tout des paroles. J’écris les paroles, puis vient la musique. Elle peut être classique, rumba, swing, n’importe, pourvu qu’elle soit bonne".

Et de déclamer en vers les paroles de cette chanson nostalgique : "Lorsque l’on tient entre ses mains cette richesse... Avoir vingt ans des lendemains pleins de promesses...".

Avant de reprendre accompagné du piano et en chanson cet air mélancolique, créant l’un des moments d’émotion de la soirée.

L’artiste aux 100 millions de disques vendus et aux 81 années de scène aura régalé le public avec une série de ses plus grands tubes : "Mourir d’aimer", "She", "What makes a man", "Désormais", "Yesterday when I was young", "Mon émouvant amour" ou "Je voyage", en duo avec sa fille Katia, sa choriste depuis près de 20 ans.

Le final du concert est un festival : la mélodie tsigane de "Deux guitares" fait taper dans les mains et se trémousser la foule, suivie par les airs de Broadway de "Mes amis, mes amours, mes emmerdes", ce qui lui donne l’occasion d’expliquer un peu d’argot français au public anglophone : "It’s when you’re in a shitty situation !" ("C’est quand vous êtes dans une situation un peu merdique").

Il enchaîne avec la poésie de "The old fashion way/Dansons joue contre joue" où le grand Charles s’enlace et mime la danse langoureuse d’un vieux couple.

Seule fausse note : quand un fan un peu trop enthousiaste tente de grimper sur scène pour l’embrasser aux premières notes de "La Bohème", il se fait recevoir vertement par le patriarche de la chanson française : "Retournez à votre place tout de suite. C’est pour le moins malpoli pour les gens qui sont là. Allez on reprend".

Il termine sur "La mamma".

A la sortie du concert, le public est conquis : "Il est incroyable", raconte Haley Dalwish, une franco-américaine venue avec sa mère qui l’a déjà vu trois fois : "Sa voix n’a pas bougé", assure-t-elle.

"Il est encore meilleur que j’imaginais. J’adore sa façon d’introduire chaque chanson, de captiver son audience. Il a su continuer après l’incident sur ’La bohème’", renchérit Kevin Sarkisyan. "S’il était plus jeune je pense qu’il lui aurait mis un coup de poing. Il aurait dû lui mettre un coup de poing", conclut-il.


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