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« La police ne peut pas se mettre face à la justice », dixit Godson Orélus

mardi 16 septembre 2014

« La police est le bras armé de la justice ; sans ce bras, la justice ne peut rien », c’est le chef de la police nationale, Godson Orélus, qui l’a dit dans une interview accordée, lundi, au Nouvelliste sur plusieurs points d’actualité, dont le rappel des agents de l’USGPN qui assuraient la sécurité de l’ancien président Aristide et le mandat d’amener dont fait l’objet ce dernier.

« La police n’a jamais dit qu’elle n’exécutera pas un ordre de la justice », a affirmé le directeur général de la police nationale. Interrogé par Le Nouvelliste sur la récente invitation du juge instructeur Lamarre Bélizaire relative à la non-exécution du mandat d’amener émis contre l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, Godson Orélus a indiqué que « la police ne peut pas se mettre face à la justice ».

Sur ce dossier, a-t-il précisé, il y avait des choses que le juge Lamarre Bélizaire n’avait pas comprises. « J’ai été lui parler sur l’avancement de plusieurs dossiers, il ne s’agissait pas uniquement du dossier du président Aristide », a-t-il dit, ne voulant pas donner plus de détails sur cette rencontre avec le juge Bélizaire.

Pourquoi avoir rappelé les agents de l’USGPN qui assuraient la sécurité d’Aristide ?

Au moment où les agents de l’USGPN qui assuraient la sécurité de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide ont été rappelés, Godson Orélus n’était pas au pays. Il l’a d’ailleurs souligné au Nouvelliste. Cependant, puisque l’USGPN est une unité spécialisée de la police nationale, le chef de la PNH, prudent sur le dossier, veut s’entretenir d’abord avec ses pairs dans la hiérarchie de l’institution policière avant d’en parler. « Je suis au courant, j’aurai des rencontres mardi avec les différents responsables concernés sur le dossier… », a-t-il annoncé.

Mais où étiez-vous DG ?

« J’étais à Managua, Nicaragua, où j’ai été participer à la 20e réunion annuelle des chefs de police de l’Amérique centrale, des Caraïbes, du Mexique et de la Colombie. Ensuite, j’ai été participer au 35e anniversaire de la police du Nicaragua », a expliqué Godson Orélus, qui a quitté le pays mardi dernier. Il a été décoré par le président du Nicaragua, Daniel Ortega

Le patron de la PNH a dénoncé des rumeurs laissant croire qu’il avait quitté le pays avec sa famille pour ne pas exécuter le mandat d’amener émis par le juge Lamarre Bélizaire contre l’ancien président Jean-Bertrand Aristide. Selon lui, c’est grave de faire circuler ce genre de rumeurs sur le chef de la police nationale qui est chargé de la sécurité de tout un pays. « C’est une forme de déstabilisation et vous savez que la question de sécurité est tellement importante pour nous autres, surtout après l’évasion à la prison de Croix-des-Bouquets », a-t-il critiqué, disant en riant et de façon ironique que ces rumeurs étaient son cadeau d’anniversaire puisqu’il fêtait son anniversaire de naissance le 10 septembre dernier.

Plus de 80 des évadés ont été capturés, a-t-il informé au journal tout en renouvelant la volonté et la détermination de la PNH de continuer à traquer les bandits jusqu’à leur dernier retranchement. « Les évadés qu’on a capturés sont de grands kidnappeurs », a-t-il dit avec satisfaction. Le chef de la police nationale s’est félicité également d’avoir considérablement diminué le taux de kidnapping dans le pays. « Dans seulement quarante-huit heures, tous ceux qui tenteraient de kidnapper quelqu’un seront rattrapés par la police », a-t-il dit avec autorité.

Godson Orélus a demandé aux politiques de laisser la PNH faire son travail. « La population a besoin de la sécurité et notre mission première c’est de sécuriser la population, permettre à tout un chacun de mener ses activités en toute quiétude, traquer les bandits, les envoyer en prison, démanteler les gangs … », a-t-il énuméré.

Une rentrée des classes réussie pour la PNH

« Nous avons fait une belle rentrée des classes cette année. Non seulement la circulation des véhicules, les policiers aident les enfants à traverser la rue… », Godson Orélus félicite et remercie ses troupes dans les rues qui ont permis aux élèves de reprendre le chemin de l’école en toute quiétude. Le patron de la PNH promet d’intensifier la présence de la police, soulignant que les forces de l’ordre ont dévié des tentatives visant à perturber la rentrée des classes.

Au début du mois d’octobre, la présence des policiers sera renforcée dans les rues, surtout dans la zone métropolitaine, a-t-il promis. Il y aura beaucoup de patrouilles grâce à de nouveaux véhicules que la Primature mettra à la disposition de la police, a-t-il dit.

Petit-Goâve, le dossier est sensible, mais la PNH promet de rétablir le calme

Avec l’implication des politiques dans la situation de tension qui sévit à Petit-Goâve depuis plusieurs semaines, le travail des policiers sur le terrain devient délicat et difficile. Ce n’est pas Godson Orélus qui dira le contraire. Il l’affirme : « C’est un dossier qui a une sensibilité, nous sommes obligés de le traiter avec beaucoup de professionnalisme pour avoir de meilleurs résultats », a-t-il dit.

Il a promis à la population de rétablir le calme dans le plus bref délai. Selon le rapport d’une enquête du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), « le 15 août 2014, lors d’un bal organisé au Lambi Night Club de Petit-Goâve par un entrepreneur de la zone, une vive discussion a éclaté autour d’une question relative à la réservation pour des officiels, d’une partie de la salle où devait performer le groupe musical Nu Look. Les agents de sécurité du député Jacques Stevenson Thimoléon et du député Jean René Lochard ainsi que plusieurs officiels présents au Night Club ont battu un agent de la PNH dont le RNDDH se garde de citer le nom, et l’ont dépossédé de son arme à feu et de son badge d’identification en raison du fait qu’il se trouvait dans l’espace réservé aux officiels. »

Après cet incident, la commune de Petit-Goâve allait vivre et vit encore un ensemble d’actes de violence où des gens gagnent les rues pour exiger la révocation de la mairesse.

En terminant l’interview, le chef de la police a appelé la population à ne faire aucun cas des rumeurs sur la police susceptibles de créer la panique dans le pays.


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