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Dialogue politique

Le Groupe des six dénonce une démarche « cosmétique »

mercredi 24 septembre 2014

24 heures après la série de consultations entamée par le président Martelly avec les différents secteurs, le groupe des six se montre encore sceptique quant à la bonne volonté de ce dernier de sortir le pays de l’impasse. Selon le sénateur Jean-Baptiste Bien-Aimé, le groupe des six sénateurs de l’opposition n’a reçu aucune lettre d’invitation pour participer à ces assises.

« Pour l’histoire et pour la vérité, le G6 n’a reçu aucune invitation ni du Sénat de la République ni du palais national, a déclaré le sénateur Bien-Aimé. J’ai laissé le Sénat vendredi à 18h, j’ai consulté les cinq autres membres du groupe et aucun n’avait reçu l’invitation. »

Cependant, l’élu du Nord-Est a souligné que même si le G6 avait reçu l’invitation, il n’aurait pas participé à la rencontre. « Car la date et le lieu de la rencontre ne conviennent pas », a-t-il précisé, ajoutant que les règles du jeu doivent être préalablement établies avant de rencontrer le chef de l’État.

Son collègue Westner Polycarpe affirme, en revanche, avoir été informé de la rencontre du lundi au Palais national. Ne partageant pas l’idée de s’asseoir avec le chef de l’État, le sénateur Polycarpe durcit le ton tout en recommandant l’application de la Constitution pour résoudre le problème politique. « Moi, personnellement, je ne participerai pas à ces rencontres, a affirmé catégoriquement Westner Polycarpe. Un sénateur ne doit pas entrer en négociation avec un président de la République sur quoi que ce soit. Notre rôle, c’est de contrôler le pouvoir exécutif, légiférer et travailler sur des conventions et des instruments internationaux. »

« Nous n’avons pas de problème à discuter avec le président mais nous ne voulions pas la date du 22 septembre, pour une raison symbolique et historique, a encore dit le parlementaire. Le 22 septembre c’est la consolidation du pouvoir dictatorial de Duvalier… Et nous étions clairs que nous n’irons pas au palais national en négociation avec le président, parce qu’il y a des antécédents », a-t-il expliqué avec un grand luxe de détails.

« Rien que pour la consommation internationale »

Jean-Baptiste Bien-Aimé qualifie l’initiative du président de consulter plusieurs secteurs de la vie nationale sur la crise juste avant de partir prendre la parole à la tribune des Nations unies de « bluff et de théâtre pour la consommation internationale ».

« Il y a deux semaines que le porte-parole de la présidence avait annoncé que c’est le premier octobre que le dialogue allait commencer, a-t-il argué. Et nous voyons que le président Martelly essaie de le faire avant son départ aux Nations unies. C’est un moyen pour lui d’avoir un bénéfice politique. Cela montre clairement que c’est du théâtre qui se joue. Le président n’a aucune volonté de dialoguer avec l’opposition en vue de trouver une sortie à cette crise et d’éviter que le deuxième lundi de janvier 2015 ne devienne un tsunami politique comme le pense plus d’un. »

Si les tenants du G6 se disent disposés à rencontrer le chef de l’État en vue d’une sortie de crise, ils restent mordicus accrochés à leur position d’exiger l’application de l’article 289 de la Constitution pour former le Conseil électoral provisoire (CEP).

« Ce n’est pas le problème de la loi électorale que nous avons, concède Bien-Aimé. Le groupe des six a déjà fini de travailler sur les amendements que nous aimerions apporter dans la loi électorale. Mais nous attendons qu’il y ait un CEP qui inspire confiance, qui se fait selon les prescrits de l’article 289 de la Constitution. Nous attendons ce CEP,… c’est lui qui enverra la loi électorale au Parlement et nous-mêmes nous statuerons là-dessus », a ajouté le sénateur.

Bertrand Mercéus
mbertrand@lenouvelliste.com


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