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Les drapeaux en berne après la mort dE Gourdel, frappes françaises en Irak

samedi 27 septembre 2014

La France a mené de nouvelles frappes aériennes jeudi en Irak au lendemain de l’annonce de la décapitation en Algérie par ses ravisseurs jihadistes de l’otage français Hervé Gourdel, en mémoire duquel les drapeaux seront mis en berne pendant trois jours.

François Hollande a présidé jeudi pendant plus d’une heure un Conseil de défense. Y participaient notamment, autour de M. Hollande et du Premier ministre, Manuel Valls, Jean-Yves Le Drian (Défense) et Bernard Cazeneuve (Intérieur), ainsi que le directeur général de la sécurité extérieure (DGSE), Bernard Bajolet, et le chef d’état-major des armées, Pierre de Villiers.

La question d’éventuelles frappes françaises en Syrie, écartée la semaine dernière par le chef de l’Etat mais évoquée depuis par le ministre de la Défense, devait notamment y être abordée, selon le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll.

Des députés UMP ont d’ores et déjà mis en garde le gouvernement contre d’éventuelles frappes en Syrie sans aval onusien.

Les avions français ont procédé jeudi matin à de nouvelles frappes en Irak, selon M. Le Foll. Leur localisation n’a pas été précisée.

Les Rafale français conduisent depuis une semaine des missions de reconnaissance au-dessus de l’Irak, mais n’avaient jusqu’ici officiellement frappé qu’une fois, vendredi, détruisant un dépôt logistique des jihadistes.

Au lendemain de l’annonce de la mort d’Hervé Gourdel, le président de la République a décidé la mise en berne pendant trois jours -vendredi, samedi et dimanche- des drapeaux en mémoire d’Hervé Gourdel.

A Nice, où vivait ce guide de haute montagne de 55 ans, les drapeaux ont d’ores et déjà été abaissés comme dans d’autres villes. Et dans le village de Saint-Martin-Vésubie (Alpes-maritimes), où Hervé Gourdel avait créé un bureau des guides, les habitants ont prévu un hommage jeudi en fin d’après-midi. Le maire, Henri Giuge, s’est dit "choqué, abattu".

Ses proches insistent sur les passions de cet homme "ouvert" et "curieux des gens" pour l’escalade, la montagne et le Maghreb, qui l’ont conduit dans le parc national du Djurdjura en Kabylie (est de l’Algérie), devenu sanctuaire de groupes islamistes.

Le gouvernement "respectera les volontés de la famille" du défunt quant à la présence de membres de l’exécutif à la cérémonie d’hommage prévue à Saint-Martin-Vésubie, a dit le porte-parole. Le président du Conseil français du culte musulman(CFCM), Dalil Boubakeur, a appelé jeudi "les musulmans et leurs amis" à se rassembler vendredi devant la Mosquée de Paris en hommage à l’otage assassiné.

Dans une vidéo mise en ligne mercredi, Jund al-Khilafa, groupe lié à l’organisation Etat islamique (EI), a annoncé et montré la décapitation d’Hervé Gourdel, qui avait été enlevé dimanche en Kabylie. La vidéo, postée sur des sites jihadistes, était intitulée "Message de sang pour le gouvernement français".

Hervé Gourdel a été "lâchement, cruellement, honteusement" exécuté, a dénoncé François Hollande depuis New York, où il assistait à l’Assemblée générale des Nations unies.

Le chef de l’Etat, qui avait rejeté l’ultimatum des ravisseurs exigeant la fin des frappes françaises visant l’EI en Irak, a souligné que cet assassinat renforçait sa "détermination" et que Paris ne "céd(ait) jamais devant le chantage".

L’ancien Premier ministre, François Fillon (UMP), a estimé pour sa part que pour "détruire l’Etat islamique", la coalition ne pourrait pas "s’arrêter à la frontière" syrienne et qu’il fallait donc "mettre pour le moment de côté la question de Bachar al-Assad".

- Condamnations internationales -

Selon le président Hollande, le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, a affirmé que l’Algérie continuerait à mobiliser "toutes les forces possibles" pour retrouver les assassins du guide et récupérer son corps. L’Algérie avait déployé ces deux derniers jours quelque 1.500 soldats en Kabylie pour tenter de le retrouver.

De son côté, l’Union européenne a condamné un "assassinat barbare", se disant "plus que jamais unie" pour soutenir la lutte contre les "groupes terroristes". Le président américain, Barack Obama, a exprimé la solidarité de son pays avec la France.

Dans un tweet, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a témoigné de sa solidarité avec Laurent Fabius. "Condoléances & tristesse pr vous et le peuple fçais suite à la mort de M. Gourdel. L’Amérique connaît trop cette douleur", a-t-il écrit.

Jeudi matin, Manuel Valls a souligné la nécessité de "rassemblement" et de "vigilance". "On cherche à semer la terreur", mais "la France doit être capable de se rassembler", a-t-il déclaré lors d’une cérémonie d’hommage aux harkis à Paris.


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