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Les ONG doivent fonctionner dans une perspective haïtienne, selon Michèle Duvivier Pierre-Louis

mercredi 1er octobre 2014

À l’initiative du Cadre liaison inter ONG (CLIO), Michèle Duvivier Pierre-Louis a présenté, jeudi, lors d’une conférence – débat, son analyse de la situation des ONG en Haïti.

Articulée autour du thème « ONG en Haïti, une perspective haïtienne », l’intervention de l’ex-premier ministre haïtien lui a permis de démontrer que les organisations non gouvernementales doivent avoir un ancrage national pour que l’aide au développement serve finalement à quelque chose.

L’aide au développement n’a pas résolu les problèmes parce que les ONG n’ont pas un ancrage national. C’est ce qu’a fait comprendre jeudi la directrice exécutive de la Fondation connaissance et liberté (FOKAL), Michèle Duvivier Pierre-Louis lors d’une conférence- débat à l’hôtel Le Plaza. Selon elles, les « grands défis de la reconstruction post-séisme restent encore entiers. »

L’ex-premier ministre haïtien dit croire qu’il est possible aux ONG, dans une perspective haïtienne, de construire un tissu social alternatif. La directrice de la FOKAL explique par là que « les organisations non gouvernementales doivent s’investir dans une gestion de proximité et dans la durée en vue de construire une confiance, une citoyenneté. Ces organisations doivent valoriser les savoirs locaux et sortir de l’exclusivité », a soutenu Mme Pierre-Louis en faisant savoir que dans cette perspective les ONG ne sont pas les seuls protagonistes de transformation.

Une perspective haïtienne exige, selon la professeure, de définir une position par rapport à l’Etat. « Pendant longtemps, les ONG étaient en opposition à l’Etat. Maintenant, elles doivent définir une collaboration, jouer le rôle d’interface entre les instances publiques et les communautés pour la participation et l’élaboration à même des politiques publiques », a-t-elle estimé avant de préciser : « De même que l’Etat peut définir des priorités pour la communauté, les associations d’organisations peuvent tout aussi bien le faire. »

En mettant l’Etat haïtien à l’index pour son laxisme, surtout en ce qui concerne la coordination des plans d’action des ONG, Mme Pierre-Louis explique qu’il revient à l’Etat, comme cela doit se faire, de proposer aux ONG les champs d’interventions prioritaires du gouvernement. De surcroît, ajoute-t-elle, il faut qu’on sorte de la vision que les ONG sont venues pour supplanter et même se substituer à l’Etat.

Sans citer de nom, Mme Duvivier Pierre-Louis dit croire qu’il existe certaines ONG qui ont pu définir un ancrage national, par leur mission, leur choix d’intervention dans une perspective d’émancipation.

Edrid St Juste
edrid@lenouvelliste.com


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