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Soyez à la hauteur, Messieurs

vendredi 17 octobre 2014

Deux manifestations sont prévues ce 17 octobre. L’opposition dite radicale et le gouvernement seront sur le béton. Le président Michel Martelly et le Premier ministre Laurent Lamothe sont annoncés. Du côté des anti-Martelly, le sénateur Moïse Jean-Charles et Me André Michel seront les porte-étendards de la contestation.
Les opposants projettent de faire la tournée des rues jusqu’à emmener Dessalines voir Pétion, c’est-à-dire un parcours qui leur permettra de sillonner la région métropolitaine du boulevard Jean-Jacques Dessalines jusqu’à Pétion-Ville. Pour le gouvernement c’est à quelques mètres du Pont-Rouge, là où Dessalines a été assassiné en 1806, qu’un grand rassemblement sera tenu. Si le gouvernement profitera pour organiser un concours de bandes de rara et un grand concert avec les plus grands orchestres du pays, il est de coutume que l’opposition se fasse accompagner de chars musicaux et de bandes à pied dans ses pérégrinations. Les politiciens haïtiens savent tous que pour faire marcher le peuple haïtien, il n’y a pas mieux que la musique. Un 17 octobre politique mais aussi festif est annoncé à Port-au-Prince.
Dessalines ne servira que de prétexte aux deux camps. L’opposition veut frapper un grand coup. Le gouvernement ne veut pas laisser le champ libre ni abandonner le terrain par forfait.
Manifester est un droit en démocratie. Tout le monde peut manifester. Comme à chaque fois que le gouvernement panique, il y a un communiqué du ministère de la Justice. Cette fois, le communiqué stipule que le ministère « tient à rappeler à tous, principalement aux organisateurs de manifestations sur la voie publique, que de telles activités se doivent d’être essentiellement pacifiques. L’Etat de droit que nous voulons tous préserver ne saurait, en aucun cas, tolérer que des individus, se présentant comme des manifestants, imposent leur règle de violence à la société, mettant ainsi en danger à la fois la vie et les biens de paisibles citoyens. »
« Au cas où ces manifestations prendraient une allure de casse et de violence, les organisateurs seront appréhendés et déférés à la justice. Quant à ceux-là qui se permettent de proférer des menaces et qui incitent à la violence, qu’ils prennent garde ! Les autorités policières ont été instruites de prendre toutes les dispositions afin que l’ordre et la paix publics soient préservés », poursuit la note signée du ministre Jean-Renel Sanon.
Comment va-t-on faire pour départager qui est qui, si les choses se gâtent ce 17 octobre avec deux camps antagoniques dans nos rues aux mêmes heures ? Gouvernement et opposition risquent-ils de finir en cellule ?
Pendant que nos problèmes politiques se lavent en public, des anti-Haïtiens en République dominicaine ont empêché des étudiants haïtiens de célébrer la mort de l’Empereur et fondateur de la nation haïtienne à l’Université autonome de Santo Domingo.
Une cérémonie planifiée à l’initiative de la Fédération Haïtienne des Associations et Organisations de la République dominicaine (FEDAYODEH-RD), en vue de rendre un hommage au héros de l’indépendance haïtienne Jean-Jacques Dessalines, à l’occasion de la célébration du 208e anniversaire de son assassinat, n’a pas pu se dérouler comme prévu le jeudi 16 octobre à l’auditorium Manuel del Cabral de l’Université autonome de Santo Domingo (UASD), a appris Le Nouvelliste.
Les chanteurs invites, Joël Lorquet et Marjorie Cajuste, en provenance d’Haïti, n’ont donc pas pu offrir le spectacle prévu.
Un groupe de Dominicains notamment de la Fuerza Nacional Progresista/ Force nationale progressiste (FNP) se sont présentés avec des drapeaux et pancartes en main. et ont organisé une manifestation devant l’endroit où devait se dérouler la cérémonie en signe d’opposition à cette commémoration de la mort d’un héros haïtien sur le sol dominicain, rapporte un des chanteurs.
Qui du gouvernement ou de l’opposition défendra Dessalines ? Qui sera à la hauteur ?


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