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Martelly devant l’UNESCO

samedi 1er novembre 2014

Le Nouvelliste | Publié le : 31 octobre 2014

Pour les 70 ans de l’UNESCO, le président Michel Martelly a été invité à prendre la parole. Le Nouvelliste publie ci-après l’intégralité de son intervention du vendredi 31 octobre 2014.

Madame la Directrice générale de l’UNESCO,
Excellences,
Mesdames, Messieurs,

Je voudrais d’abord remercier la Directrice générale, Madame Irina Bokova, de m’avoir invité au lancement des célébrations marquant le 70ème anniversaire de notre Organisation.

J’en suis honoré.

Il m’est également agréable d’avoir été aussi intimement associé à un colloque en hommage à Nelson Mandela.

Considérant l’Homme et ses dimensions hautement humanistes, j’y vois une marque de grande considération pour le peuple haïtien.

Je saisis cette occasion pour réaffirmer l’engagement et l’attachement de la République d’Haïti aux valeurs et idéaux fondateurs de l’UNESCO, dont elle est membre depuis le 18 novembre 1946 :

« Respect universel de la justice, des droits de l’homme et des libertés fondamentales, sans distinctions de race, de sexe, de langue ou de religion »

Madame la Directrice générale de l’UNESCO,
Excellences,
Mesdames, Messieurs,

Aujourd’hui que la sécurité du monde est profondément menace, que les hommes de plus en plus se radicalisent, il nous faut d’autres Mandela pour nous aider à vaincre extrémisme et fanatisme. Sinon il n’y aura plus de retour possible.

Je veux le dire, c’est souvent au souvenir de ce prix Nobel de la Paix que je me réfère quand les clivages politiques ou les querelles de chapelles mettent en danger la bonne marche des institutions haïtiennes, quand nos différends avec d’autres Etats pourraient compromettre l’harmonie régionale.

Le souvenir de Madiba plus que jamais reste vivace car, très peu comme lui ont su relever tant de défis.

Je suis venu vous dire que le défi que moi, j’ai à relever pour engager l’avenir d’Haïti est de taille.

Jamais je ne me lasserai de répéter que la route la plus sûre à emprunter reste celle de l’éducation.

Je suis de ceux qui croient qu’il faut à notre jeunesse une éducation holistique qui inculque non seulement le socle des connaissances de base mais également qui enseigne les vertus, qui encourage l’audace, libère la créativité, renforce la volonté, le civisme, le sens de l’effort, l’empathie.

Je suis de ceux qui croient que la globalité souhaitable ne doit pas effacer nos spécificités culturelles.

Je suis de ceux qui croient que les progrès scientifiques et les nouvelles technologies constituent une chance inestimable pour un pays comme le mien.
J’en suis d’autant plus convaincu que chaque jour, je découvre avec émerveillement, le talent de nos jeunes dans ce domaine, apportant au programme adaptation et intégration à leurs besoins. Ils sont en cela soutenus par certaines écoles techniques pointues, je voulais encourager ce secteur.

Cette éducation aujourd’hui doit aussi prendre en compte les défis climatiques et environnementaux pour agir et garantir l’avenir des générations qui suivront. Je veille aussi à ce que ma politique de l’Education se préoccupe de la protection de la santé. Plus que jamais, la menace de pandémie nous rappelle ce que les frontières ne pourront pas arrêter.

C’est seulement à ce prix que nous transmettrons aux générations futures les chances de mener une vie meilleure. Un jour ce seront nos enfants qui seront assis à nos places, ce sont eux, les haïtiens responsables de leur destin, de leur influence dans la région Caraïbes, de leur place dans le continent, de leur posture dans le monde.

C’est autour de cette politique ambitieuse que j’ai articulé mon quinquennat, que j’ai investi avec vous tant d’efforts, coopéré dans tant de domaines, que d’autres politiques, un jour, ne viendront pas, je l’espère, infirmer.

Le véritable défi consiste à poser des actes au quotidien comme l’a fait Nelson Mandela, actes qui ont la force d’influencer les conditions matérielles et spirituelles d’existence de tous les membres de notre société.

Pour ma part, j’ai compris qu’il était possible, par le biais de l’éducation, de bâtir des géants, j’ai compris qu’à travers l’éducation l’émergence d’une autre Haïti, à la hauteur de son histoire, était possible.

C’est pour cela que dès mon accession au pouvoir, il y a plus de trois ans, mon administration a mis en place le Programme de scolarisation gratuite pour tous.

Nous avons augmenté de plus de 10 % le budget alloué au ministère de l’Education nationale. Notre objectif est de mettre chaque enfant à l’école, qu’il y reste et qu’il ait accès à une éducation de qualité.

Nous nous y consacrons parce que nous avons la conviction que l’éducation est le moyen par excellence de favoriser l’égalité entre les citoyens du monde, Nelson Mandela avait compris toute la puissance de l’éducation en affirmant : « l’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde »

Merci de votre attention.

Michel Joseph Martelly, Président de la République d’Haïti


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