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Prix du pétrole en baisse

PetroCaribe : doit-on s’en inquiéter ?

dimanche 23 novembre 2014

Les prix des produits pétroliers sont en baisse sur le marché international. Ce qui ne fait pas l’affaire des pays producteurs et exportateurs de pétrole comme le Venezuela. Selon l’économiste Kesner Pharel, cela pourrait avoir des conséquences sur le programme PetroCaribe, fer de lance des programmes sociaux et infrastructurels du gouvernement Martelly-Lamothe.

En République dominicaine, bénéficiaire du programme PetroCaribe, on se pose déjà la question. Et si PetroCaribe ne pouvait plus tenir face à la chute des prix du pétrole sur le marché international ? Le PDG du Group Croissance, qui intervenait lundi matin sur Radio Magik 9, a fait savoir que les autorités de l’autre côté de l’île se sont déjà penchées sur la question et cherchent à trouver des alternatives au programme en cas de blocage.

« Supposons que le prix du baril du pétrole continuait de chuter au-dessus de 60 dollars, le Venezuela pourrait ne pas pouvoir continuer à aider Haïti », a prédit l’économiste Kesner Pharel. Ce qui représenterait un trou de 20 milliards de gourdes dans le budget du pays.

Selon le Premier ministre Laurent Lamothe, le pays n’a jamais eu autant de chantiers ouverts grâce au programme PetroCaribe. Au cours du 43e Conseil de gouvernement, mercredi, il a énuméré un ensemble de projets et de construction réalisés par ce fonds.

Il s’est vanté de la bonne gestion des fonds du programme par son gouvernement. « Le BMPAD gère ce fonds dans une transparence hors pair, a-t-il dit pour contrecarrer les critiques laissant croire que ce fonds est dilapidé par le gouvernement et détourné à d’autres fins. Le Venezuela classe Haïti parmi les pays où il y a plus de transparence dans la gestion de PetroCaribe. Le gouvernement vénézuélien a déjà fait deux audits sur ce fonds. »

Selon le Bureau de monétisation des programmes d’aide au développement (BMPAD), de l’entrée en vigueur de l’accord PetroCaribe au 31 octobre 2014, le montant total des importations d’environ 32,1 millions de barils de produits pétroliers pour le pays s’élève à 3 milliards 490 millions 651 mille 111,94 dollars américains.

La portion cash à payer est de 1 milliard 530 millions 803 mille 484,43 dollars américains. Il a été versé à PDVSA Petroleo S.A. 1 milliard 502 millions 154 milles 444,52 dollars américains.

Le BMPAD souligne que la dette à long terme cumulée au 31 octobre 2014, devant être payée sur une période de 25 ans, se chiffrerait à 1 milliard 959 millions 847 mille 627,51 dollars américains. « Cependant, à la suite du séisme dévastateur du 12 janvier 2010, la République bolivarienne du Venezuela a annulé officiellement 395 millions dollars de la dette de la République d’Haïti. Par conséquent, la dette effective d’Haïti au 31 octobre 2014 est de 1 milliard 564 millions 847 mille 627,51 dollars américains. »

« Les fonds de PetroCaribe accusent au 31 octobre 2014 des soldes bancaires de 21 millions 624 mille 303.80 dollars sur le compte en dollars américains logé à la BNC, de 2 milliards 468 millions 602 mille 338,95 gourdes sur le compte en gourdes logé à la BNC et de 1 milliard 020 millions 557 mille 837,04 gourde sur le compte en gourdes logé à la BRH », lit-on sur le site Internet du BMPAD.

Les autorités vénézuéliennes ont assuré que PetroCaribe va tenir ses engagements malgré la baisse des prix du pétrole sur le marché international. Au cours de la 14e réunion du Conseil des ministres de l’énergie des 18 pays membres de la coopération énergétique PetroCaribe, jeudi, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Rafael Ramirez, a souligné que sans PetroCaribe, les conditions de vie dans les pays les plus vulnérables de la Caraïbe et en Amérique centrale s’aggraveraient.

Le Venezuela, face à une grave crise économique marquée par une inflation galopante (60%) et des pénuries de produits de base, a une forte dépendance de l’exportation du pétrole pour générer environ 96% de ses revenus. La baisse des prix du pétrole sur le marché international, 79 dollars le baril, ne fait que compliquer la situation du pays de Hugo Chavez, le père du programme PetroCaribe. Haïti devrait-elle s’en inquiéter ? C’est la question que se pose plus d’un…

AUTEUR

Robenson Geffrard

rgeffrard@lenouvelliste.com


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