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Dans l’Univers, de mystérieux alignements de quasars

mardi 25 novembre 2014

À des années-lumière les uns des autres, les axes de rotation de ces noyaux de galaxie au trou noir très actif semblent obéir à une même loi...

Par Chloé Durand-Parenti

C’est une découverte absolument fascinante. En étudiant un échantillon de quatre-vingt-treize quasars, situés à plus de 9 milliards d’années-lumière de la Terre grâce au Very Large Telescope (VLT), une équipe d’astronomes européens ont observé un phénomène vraiment très intrigant. Les axes de rotation de certains de ces quasars - de lointains noyaux de galaxie extrêmement lumineux possédant en leur centre un trou noir très actif - se sont révélés parfaitement parallèles, voire carrément alignés, les uns par rapport aux autres. Comme s’ils étaient intimement liés en dépit d’années-lumière de distance !

Peut-il s’agir là d’un simple hasard ? D’après les calculs réalisés par l’équipe de Damien Hutsemékers de l’université de Liège qui publie cette étude dans la revue Astronomy & Astrophysics, la
probabilité que cette configuration se réalise de manière aléatoire est de seulement 1 %. Autrement dit, ce n’est pas impossible, mais cela demeure très peu vraisemblable. Les chercheurs ont alors l’intuition que ces alignements peuvent être en rapport avec des structures cosmiques à une plus grande échelle. En effet, dans notre Univers, la matière et les galaxies ne sont pas distribuées de manière uniforme. Au contraire, elles forment des amas reliés entre eux par un réseau de filaments dessinant en creux de grands vides. Et, vérification faite, il y avait bien un lien.

Modèles incomplets

Il semble que les axes de rotation des quasars soient quasi systématiquement parallèles aux structures à grande échelle auxquelles ils appartiennent. Ainsi, si un groupe de quasars est distribué le long d’un filament de la toile cosmique, alors les axes de rotation de ces quasars s’alignent parallèlement à ce filament et se retrouvent donc alignés entre eux en dépit des années-lumière qui les séparent.

Bien sûr, l’étude ne dit pas pourquoi il en est ainsi et pour cause... "L’existence de tels alignements, à des échelles bien plus vastes qu’envisagé par les simulations actuelles, laisse entrevoir la possibilité que nos modèles d’Univers actuels soient incomplets", conclut Dominique Sluse, l’un des auteurs de l’étude. Nul doute cependant qu’il y aura des scientifiques pour tenter de répondre à cette brûlante question sans réponse.


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