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Football : un mois de prison ferme pour Brandão

jeudi 27 novembre 2014

L’attaquant brésilien de Bastia a été condamné, au-delà des réquisitions, pour son coup de tête sur le joueur du PSG Thiago Motta.

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné jeudi le footballeur brésilien de Bastia Brandão à un mois d’emprisonnement ferme et 20 000 euros d’amende pour un coup de tête porté au milieu du PSG Thiago Motta. Les trois juges de la 30e chambre sont allés au-delà des réquisitions du parquet, qui avait demandé huit mois de prison avec sursis et 15 000 euros d’amende. Le président, Yves Madre, a néanmoins laissé entendre que le joueur de 34 ans pourrait bénéficier d’un aménagement de peine et ne pas séjourner en prison. Il a ainsi regretté l’absence à l’audience de Brandão, opéré jeudi de la cuisse droite après une blessure à l’entraînement, la semaine dernière. Cette absence ne permettait pas au tribunal de prononcer une peine alternative, tels des travaux d’intérêt général, a précisé Yves Madre.

Pour expliquer la sévérité du tribunal, qui a retenu la préméditation, le président a dit que les juges avaient pris "en compte le contexte et notamment les problèmes de violence dans les stades". "Un peu sonné", le conseil de Brandão, Olivier Martin, a estimé que cette décision était "dans la droite ligne de ce qui se passe depuis le début de ce dossier : on est dans la démesure".

Le 16 août, quelques instants après la fin de PSG-Bastia, comptant pour la 2e journée de Ligue 1, au Parc des princes, Brandão avait attendu Thiago Motta dans le couloir menant aux vestiaires. Sur les images de la vidéosurveillance, on le voit s’avancer vers lui et porter un bref coup de tête au visage du joueur du PSG avant de courir vers le vestiaire. Le geste a valu à Thiago Motta une fracture du nez sans déplacement, selon le PSG. Depuis, Evaeverson Lemos da Silva Brandão, de son vrai nom, a reconnu les faits, mais il a nié le caractère prémédité de l’agression. La préméditation est une circonstance aggravante qui rend ces faits passibles d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à trois ans, et non d’une simple amende, de 1 500 euros maximum.

Déjà suspendu six mois

Nous sommes face à "un comportement qui est pensé, qui est calculé (...), au-delà d’un comportement qui est simplement affligeant", a estimé jeudi à l’audience la représentante du ministère public. Elle a rappelé que la jurisprudence retenait la préméditation notamment lorsqu’il y avait eu menace "quelque temps avant". "Sur le terrain lors de notre échange, il m’a bien dit qu’il m’attendrait. J’étais loin d’imaginer qu’il le ferait vraiment", a déclaré Thiago Motta lors de son audition par les policiers. Brandão a lui-même reconnu avoir évoqué, lors de la rencontre, un rendez-vous après le match, mais pour s’"expliquer" avec l’international italien, né au Brésil, a rappelé son avocat. Dès lors, "son geste n’est pas prémédité", c’est un "acte irraisonné", une "impulsion subite", a-t-il plaidé.

Pour le conseil du joueur bastiais, les insultes proférées par Thiago Motta lors du match expliquent que Brandão ait "pété les plombs" après la rencontre. "La réalité, c’est que le coup a été porté parce que Thiago Motta" avait "pris un ascendant psychologique" sur Brandão, a insisté Me Martin. Pour lui, le footballeur de Bastia a "déjà payé cher sur le plan médiatique" et "sur le plan disciplinaire". La commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) a ainsi déjà sanctionné l’attaquant de six mois de suspension, décision confirmée en appel. Il ne pourra reprendre la compétition qu’à partir du 22 février.

Thiago Motta n’avait pas porté plainte contre Brandão, pas plus que son club. Les deux joueurs traînent tous deux de longue date une réputation sulfureuse, qui était néanmoins cantonnée jusque-là au seul terrain.


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