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En France, plus de 20 000 médecins ont été diplômés à l’étranger

jeudi 27 novembre 2014

L’Ordre des médecins note une hausse de 60 % depuis 2007 des praticiens diplômés hors de France, ce qui reste insuffisant pour repeupler les déserts médicaux.

Sur près de 270 000 médecins recensés en France (dont 61 000 retraités), 22 568 sont titulaires d’un diplôme étranger, soit une augmentation de 60,2 % de 2007 à 2014, selon une étude dévoilée jeudi par le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) sur "les flux migratoires et trajectoires des médecins". Parmi eux, 19 044 sont dits "en activité régulière", c’est-à-dire exerçant au même endroit, hors remplaçants ou temporairement sans activité.

Un peu plus de la moitié (55,6 %) ont obtenu leur diplôme en dehors de l’Union européenne, essentiellement en Algérie. En effet, 39,7 % des diplômes obtenus en dehors de l’Europe l’ont été en Algérie. En 2e position viennent les diplômes obtenus en Syrie (10,6 %) devant le Maroc (10,1 %). De 2007 à 2014, 375 médecins titulaires d’un diplôme syrien supplémentaires ont été recensés en France, soit une hausse de 554 % des effectifs, un phénomène lié à la guerre civile qui ravage la Syrie depuis plus de trois ans, relève le Cnom. Le contexte géopolitique permet également d’expliquer la forte augmentation des médecins titulaires de diplômes roumains (+ 520 %) depuis 2007. Ces derniers composent 40,9 % des titulaires de diplômes obtenus dans l’UE (hors de France), devant les titulaires de diplômes belges (19,1 %) et italiens (11,5 %). L’étude ne précise pas la part de médecins français, nés en France, qui partent étudier à l’étranger pour contourner le numerus clausus.

Si l’Ordre enregistre, "chaque année parmi les nouveaux inscrits, 1 675 médecins" diplômés hors de France, "ces populations nouvelles ne suffisent pas à résoudre la problématique de l’accessibilité aux soins de premier recours et en accès direct", notamment le déficit de médecins généralistes dans certaines régions, assure le Cnom. "En effet, 62,4 % de ces médecins privilégient l’exercice salarié", très majoritairement dans le service public hospitalier, explique le Cnom, ce qui signifie qu’une majorité d’entre eux n’ouvrent pas de cabinet en libéral. Par exemple, en Ile-de-France, région "en tension démographique pour la médecine générale, seulement 23 % d’entre eux exercent en libéral". Enfin, ce sont les régions à forte densité médicale qui séduisent le plus les titulaires de diplômes étrangers, à savoir l’Ile-de-France, les régions Rhône-Alpes et Paca. Le Cnom ne dispose pas de chiffres sur les médecins étrangers travaillant dans des hôpitaux français sans être inscrits à l’Ordre.

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