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Crise politique/Recommandations

Primature, CEP, CSPJ, Martelly fait ses devoirs

mardi 16 décembre 2014

Le Nouvelliste
Il ne perd pas de temps. Comme promis, le chef de l’Etat a entamé lundi un ensemble de rencontres et de discussions visant à appliquer les recommandations de la Commission consultative. Tour à tour au palais national ce 15 décembre, Michel Martelly s’est entretenu avec les présidents des deux branches du Parlement, les membres du CEP et le président du CSPJ.

Désormais, Laurent Lamothe liquide les affaires courantes. Il est un Premier ministre démissionnaire. Selon le porte-parole de la présidence, la démission de Lamothe a été reçue et acceptée par le chef de l’Etat. Cependant, a-t-il souligné, Laurent Lamothe n’a pas encore indiqué au président Martelly qu’il n’avait pas l’intention de rester à son poste jusqu’à la désignation et la ratification de son successeur à la Primature. De ce fait, c’est encore lui qui gère le gouvernement et il était à son bureau le premier jour ouvrable après sa démission.

Lucien Jura, dans une conférence de presse bilan, lundi, sur la première journée de travail du président de la République sur l’application des recommandations de la Commission consultative, a souligné que Michel Martelly entendait respecter toutes les recommandations et que plusieurs points ont été déjà exécutés.

Alors que la présidence continue de nier l’existence de prisonniers politiques dans le pays, Lucien Jura a souligné, toutefois, que dans le cadre de l’application des recommandations de la Commission consultative présidentielle, « Ii y a la libération de certains prisonniers dits politiques ». Il y a aussi, a-t-il précisé, la démission du Premier ministre Laurent Lamothe dans le souci de sortir de la crise et d’aplanir le chantier conduisant aux élections.

Pour la première journée de travail du chef de l’Etat après la démission de son Premier ministre, Michel Martelly a rencontré, lundi au palais national, les neuf membres du Conseil électoral provisoire. Selon M. Jura, les conseillers électoraux ont promis au président Martelly de se retirer au CEP comme le recommande la Commission et favoriser du coup la nomination de neuf autres membres à la tête de l’institution électorale. Mais toujours est-il, ils n’ont pas encore remis leur démission. Avant la fin de cette semaine, ils devront le faire, a annoncé M. Jura.

Toujours dans la même journée du lundi 15 décembre, le chef de l’Etat s’est entretenu au palais national pendant quatre heures avec les présidents des deux branches du Parlement. Ils ont discuté, selon Lucien Jura, sur comment trouver une issue à la crise politique. Les questions relatives à la formation du prochain gouvernement et les amendements à la loi électorale, entre autres, étaient au centre des discussions. Toutefois, a précisé M. Jura, le chef de l’Etat et les deux parlementaires n’ont pas eu assez de temps pour épuiser le dossier de la désignation du nouveau Premier ministre.

Il faut souligner que Le Nouvelliste a tenté en vain d’entrer en contact avec les présidents du Sénat et de la Chambre des députés, respectivement Dieuseul Simon Desaras et Stevenson Jacques Timoléon. Cependant, dans une interview accordée à Radio Magik 9 avant sa rencontre avec le chef de l’Etat, le sénateur Desras a avoué qu’il ne savait pas d’avance l’objectif de cette rencontre. Selon le parlementaire, sa rencontre avec le chef de l’Etat est une « farce puisque le coordonnateur de la Commission consultative, Réginald Boulos, a laissé croire au président Martelly qu’il pouvait désigner un autre Premier ministre sans le Parlement… »

Aura-t-on un nouveau patron ou une nouvelle patronne à la tête de la Primature avant la fin de cette année ? Lucien Jura a avoué qu’il n’avait pas la réponse à cette question. Selon lui, si les autres acteurs ont la même volonté d’avancer que le chef de l’Etat, cette étape sera franchie « dans un délai record. »

Ensuite, le chef de l’Etat a rencontré le président du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ). Me Anel Alexis Joseph, dont la démission est fortement recommandée par la Commission consultative, a promis à Michel Martelly de réfléchir sur la question. « Il a été pris au dépourvu puisqu’il n’était pas au pays, a indiqué M. Jura. Il a promis au président de se pencher sur la question. »

Le porte-parole de la présidence a donné la garantie que son patron respectera à temps tous les points dans les recommandations qui le concernent personnellement. Cependant, s’agissant des recommandations qui impliquent la participation des autres acteurs politiques, il n’est que d’attendre.

M. Jura a dit espérer que les autres acteurs s’inspireront de la sagesse et de la volonté du chef de l’Etat à trouver un dénouement rapide à la crise préélectorale. Une façon pour lui, sans le dire directement, de s’adresser aux milliers de personnes qui gagnent les rues à l’appel des organisations politiques de l’opposition pour exiger le départ de Michel Martelly.

AUTEUR

Robenson Geffrard

rgeffrard@lenouvelliste.com


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