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Enfin, l’opposition radicale accepte de rencontrer Martelly

mercredi 17 décembre 2014

Le chef de l’Etat rencontre ce mercredi cinq des six partis et regroupements politiques de l’aile dure de l’opposition dans un hôtel à Pétion-Ville. Plusieurs de ces organisations politiques qui, pendant trois fois, avaient boudé une invitation de Michel Martelly ont confirmé leur présence à cette rencontre, a confié au Nouvelliste le porte-parole de la présidence. Lucien Jura a fait savoir au Nouvelliste que Fanmi Lavalas a souhaiter rencontré le président seul à seul.

Cette invitation est en droite ligne avec l’application des recommandations de la Commission consultative visant à résoudre la crise politique, a indiqué au Nouvelliste le porte-parole de la présidence. A 10 heures du matin, à l’hôtel Kinam à Pétion-Ville, Michel Martelly va s’entretenir avec quatre des six partis et regroupements de l’aile dure de l’opposition. Il s’agit de la Fusion, de INITE, de Ayiti pou Ayisyen, de Kontrapepla. Dans l’après-midi de la même journée, le chef de l’Etat rencontrera les dirigeants de Fanmi Lavalas, a confié au journal Lucien Jura.

Le parti de Jean-Bertrand Aristide a lui-même demandé de rencontrer le chef de l’Etat seul, a souligné au journal M. Jura. « Pourquoi ? », lui a demandé le journal. « Par convenance », a-t-il répondu.

La coordonnatrice de Fanmi Lavalas, Maryse Narcisse, était injoignable mardi soir. Toutefois, le Dr Louis Gérald Gilles avait indiqué au journal la semaine dernière que Fanmi Lavalas a toujours exigé les principales recommandations de la Commission consultative comme la démission du Premier ministre Laurent Lamothe, la libération des prisonniers politiques et la formation d’un Conseil électoral provisoire à la lumière de l’article 289 de la Constitution.

M. Jura a fait savoir au journal que la plupart des organisations politiques de l’opposition ont confirmé leur présence à cette quatrième invitation du chef de l’Etat pour cette année. Le président Martelly, a-t-il ajouté, entend par là entamer le processus de négociations avec l’opposition. « Si cela dépendait uniquement du président les discussions auraient commencé depuis longtemps. Mais, à chaque fois, il y a toujours eu des irritants qui ont empêché la rencontre entre le chef de l’Etat et les six partis politiques. Peut-être qu’aujourd’hui ils ont estimé que l’atmosphère politique est plus détendue et ont accepté de répondre à cette invitation », a expliqué le porte-parole du président de la République.

Dans la correspondance du chef de l’Etat envoyée aux six entités politiques de l’opposition, dont Le Nouvelliste a eu copie en exclusivité, nous lisons : « Dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de la Commission consultative présidentielle adoptées par le président de la République, son Excellence Michel Joseph Martelly, comme son plan de sortie de crise, il m’a chargé de vous adresser la présente invitation en vue de s’entretenir avec vous, le mercredi 17 octobre 2014, à 10 :00 a.m… »

Cette correspondance porte la signature du secrétaire général du palais national, Yves Germain Joseph, et est datée du 15 décembre 2014.

Contacté par le Nouvelliste mardi soir, le vice-président de la Fusion a confirmé la participation de son parti politique à la rencontre. Selon Alix Richard, la Fusion est pour des négociations et l’observation d’une trêve pour éviter le chaos. « Nous souhaitons qu’il y ait un dialogue franc, sincère et ouvert », a-t-il dit, une façon pour lui de confirmer que la Fusion répondra à l’invitation du chef de l’Etat.

Parce que le chef de l’Etat a répondu à certaines de « nos exigences, on ne pouvait ne pas répondre, nous aussi, à cette quatrième invitation », a indiqué au Nouvelliste un autre responsable de parti politique membre du groupe des six de l’opposition. « Il faut aussi éviter de perdre la faveur de l’opinion publique », a-t-il dit, confirmant ainsi sa participation à la rencontre.

En revanche, encore une fois, le MOPOD a décidé de bouder cette quatrième invitation du président de la République. Me André Michel a confirmé que le regroupement politique ne participera pas à cette rencontre et a appelé la population à gagner les rues le jeudi 18 décembre pour continuer d’exiger le départ du chef de l’Etat. Il a cependant confirmé que le MOPOD a bien reçu l’invitation du président de la République.

Dans la logique de l’application des recommandations de la Commission consultative tant adulées par la communauté internationale, Martelly a déjà rencontré les présidents des deux branches du Parlement, les membres du Conseil électoral provisoire qui ont promis de démissionner et le président du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire dont la démission est aussi recommandée par la Commission présidentielle.

Pour le moment, les tractations s’intensifient pour la désignation du successeur de Laurent Lamothe à la Primature. Ce dernier, qui n’entend pas liquider les affaires courantes, devrait être remplacé provisoirement par un ministre.

AUTEUR

Robenson Geffrard

rgeffrard@lenouvelliste.com


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