MosaikHub Magazine

25 janvier 1979. Dans une usine Ford du Michigan, le premier meurtre d’un homme par un robot

dimanche 25 janvier 2015

La victime, un ouvrier de 25 ans nommé Robert Williams, l’avait bien cherché, en voulant piquer le boulot du brave robot.

Par Frédéric Lewino et Gwendoline Dos Santos


Un jour, quand les robots seront les maîtres de la Terre, ils célébreront probablement la date du 25 janvier 1979 comme leur "14 juillet 1789". Le jour où le premier d’entre eux a osé se rebeller contre l’espèce humaine. Effectivement, ce jour-là, un robot programmé par l’usine Ford de Flat Rock (Michigan) pour collecter des pièces dans un entrepôt tue un de ses collègues humains. Robert Williams est la première victime d’une machine intelligente.

Pour être tout de même honnête, il faut dire que le meurtre n’est pas prémédité. C’est plutôt un accident. Williams, un ouvrier de 25 ans, regarde le robot travailler. Il s’impatiente devant sa lenteur qui rendrait dingue un escargot neurasthénique. Le jeune homme n’y tient plus, il se précipite pour attraper une pièce à la place de son "collègue". Tournant le dos au robot, il ne voit pas celui-ci tendre son bras métallique qui lui heurte l’occiput. La tête du malheureux Williams explose comme une pastèque trop mûre. L’ouvrier s’effondre sur le sol, mort sur le coup. Insensible à la mort d’un homme, ce salaud de robot poursuit sa tâche. Après une demi-heure, les collègues de Williams, s’inquiétant de sa disparition, finissent par le découvrir, gisant sur le sol. L’assassin est aussitôt débranché. Mais il est trop tard. Le premier attentat d’un robot contre un homme a eu lieu.

Lois fondamentales

Les dirigeants de l’usine, eux, n’y voient qu’un accident industriel de plus. Pas de quoi s’alarmer. Tout juste s’ils grimacent quand un tribunal les condamne à verser dix millions de dollars à la famille de Robert Williams. Tout le monde oublie bien vite le drame, sauf quelques auteurs de science-fiction qui trouvent là la confirmation de l’un de leurs fantasmes préférés : la révolte des robots. Ils sont nombreux à imaginer une armée de machines prenant le pouvoir sur Terre après l’élimination de la race humaine. Le plus célèbre d’entre eux est certainement Isaac Asimov. Encore que dans la saga qu’il consacre aux androïdes ceux-ci ne peuvent pas se rebeller, car ils sont programmés pour respecter les trois lois fondamentales de la robotique :

1. Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger.

2. Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la première loi.

3. Un robot doit protéger son existence, dans la mesure où cette protection n’entre pas en contradiction avec la première ou la deuxième loi.

Ces règles de roman n’empêchèrent pas un deuxième meurtre de se dérouler, cette fois au Japon. Le 4 juillet 1981, un robot d’une usine Kawasaki tombe en panne. L’ingénieur de maintenance, Kenji Urada, 37 ans, se précipite pour ausculter le malade quand, sans crier gare, un bras hydraulique s’anime. Il pousse le malheureux ingénieur incapable de fuir vers une broyeuse mécanique qui, elle, fonctionne à merveille. En quelques minutes, le Japonais est transformé en sushis. Ceci fut le deuxième acte de révolte d’un robot. De nombreux autres ont suivi...
C’est également arrivé un 25 janvier

1988 Sur CBS, Dan Rather interroge le vice-président George Bush sur son rôle dans l’Irangate.

1983 Klaus Barbie est interpellé en Bolivie.

1981 La veuve de Mao Jiang Qing est condamnée à mort pour ses crimes durant la Révolution culturelle.

1971 Charles Manson est déclaré coupable du meurtre de Sharon Tate commis en 1969.

1971 Coup d’État d’Idi Amin Dada en Ouganda.

1961 Première conférence de presse télévisée du président John Kennedy.

1947 Al Capone meurt chez lui d’une crise cardiaque.

1921 Première de la pièce dans laquelle le Tchèque Karel Capek invente le mot de robot.

1515 Sacre de François Ier à Reims.

41 Claude devient le quatrième empereur romain.


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie