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Décharge pour Laurent Lamothe, la drôle de demande de Riché

vendredi 30 janvier 2015

Alors que le sénateur Jean-Baptiste Bien-Aimé a fustigé son collègue Andris Riché dans les médias l’accusant de solliciter de la Cour des comptes décharge pour Laurent Salvador Lamothe, le président du Sénat de dix membres a confirmé ce jeudi avoir effectivement adressé la correspondance à la CSC/CA pour faire un audit de la gestion de l’ex-Premier ministre, forcé à la démission en décembre dernier.

« Laurent Lamothe a écrit au Sénat pour nous demander d’entreprendre des démarches en vue de lui octroyer décharge de sa gestion comme comptable des deniers publics. C’est mon droit et mon devoir, en tant que président du Sénat, d’écrire au président de la Cour supérieure des comptes et du Contentieux administratif pour faire le suivi du dossier », a justifié le sénateur Riché, précisant que le rôle du Sénat consiste à saisir la CSC/CA pour faire l’audit de la gestion d’un haut fonctionnaire de l’Etat avant de savoir si oui ou non il mérite décharge.

Pour répondre aux critiques de son collègue Bien-Aimé qui l’accuse d’être un « agent double de l’exécutif », un « espion », Andris Riché de retorquer : « Jean-Baptiste Bien-Aimé est un type qui dit ce qu’il veut avec sa bouche. Moi, je suis un homme indépendant qui peut dire et faire ce qu’il veut. Je mets quiconque au défi de dire qu’il a l’habitude de me voir avec des enveloppes en train de demander quelque chose… »

La lettre, poursuit le parlementaire, fait suite à une requête de l’ancien Premier ministre Laurent Salvador Lamothe ou adressée à l’ancien président du Sénat, Dieuseul Simon Desras. C’est dans le cadre de la continuité de l’Etat, enchaîne-t-il, que j’ai écrit au président de la Cour des comptes. « J’ai l’honneur de vous informer que, d’octobre 2011 à août 2012, j’ai exercé la fonction de ministre des Affaires étrangères et des Cultes et d’août 2012 à décembre 2014, celle de Premier ministre et de ministre de la Planification et de la Coopération externe », lit-on dans cette lettre datée du 30 décembre 2014 adressée au président du Sénat.

Toujours selon la lettre paraphée par l’ancien chef de la diplomatie haïtienne, ancien ministre de la Planification et ex-Premier ministre, l’exercice de ces deux dernières charges ayant pris fin avec sa lettre de démission en date du 13 décembre 2014 adressée au président de la République, Michel Martelly. « Je sollicite donc de la commission parlementaire, prévue à l’article 233 de la Constitution de 1987 amendée, décharge pleine et entière de ma gestion des différents ministères dont j’ai fait état précédemment. »

L’ex-PM dit espérer que « toutes les dispositions nécessaires seront prises afin de mettre en branle la procédure prévue en matière de décharge ».

C’est dans ce contexte que le sénateur Riché, en l’absence de Desras, a écrit à Fritz Robert St-Paul, président du CSC/CA, lui demandant de faire le suivi du dossier. La teneur de sa lettre datée du 21 janvier est la suivante : « Je vous présente mes compliments et vous informe avoir reçu de M. Laurent Salvador Lamothe une requête par laquelle il sollicite décharge pleine et entière de sa gestion en tant qu’ancien ministre des Affaires étrangères et des Cultes pour la période allant d’octobre 2011 à août 2012 et de Premier ministre d’août 2012 à décembre 2014.

Cependant, nuance Riché dans la lettre, la commission bicamérale du Parlement ne peut accorder suite à cette démarche que sur la base d’un rapport d’audit de la CSC/CA. « A cette fin, je vous saurais gré d’instruire les vérificateurs ou tous autres concernés de votre institution d’entreprendre une analyse exhaustive de la gestion de cet ordonnateur et comptable de deniers publics. »

AUTEUR

Yvince Hilaire

yvincehilaire@lenouvelliste.com


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