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"Test de la mort" : la frousse aux trousses

vendredi 6 mars 2015

Des chercheurs européens ont mis au point une expérience permettant de prédire la venue de la Grande Faucheuse dans un laps de temps de cinq ans.

Par Clara Brunel

Serez-vous encore en vie en 2020 ? Des scientifiques estoniens et finlandais proposent de répondre à la question à l’aide d’une simple prise de sang. Ce test, baptisé "test de la mort", se fonde sur quatre biomarqueurs distincts : l’albumine, l’alpha-1-glycoprotéine acide, le citrate et la taille des lipoprotéines. Étudiés de façon coordonnée, ces paramètres permettent de déceler une fragilité générale de l’organisme et le risque d’être emporté par une maladie mortelle.

17 345 participants

Pendant des années, les créateurs du "test de la mort" ont traqué des volontaires. L’objectif ? Comparer les échantillons du sang de ceux qui auront passé l’arme à gauche au bout de cinq ans d’expérimentation. En Estonie, pas moins de 10 000 personnes ont servi de cobayes. L’expérience a été reproduite en Finlande. Au total, ce sont 17 345 personnes qui ont participé. Et le résultat est sans appel : les biomarqueurs des 684 défunts des deux pays affichaient des taux équivalents. Les conclusions se confirment même lorsque les recherches prennent en compte l’hygiène de vie des participants. Tabac, obésité, alcool, âge, pression artérielle ou cholestérol, autant de facteurs qui affectent la santé.

Un travail approfondi s’impose

Les scientifiques espèrent que leur découverte permettra à terme de dépister des maladies ignorées. Le chercheur Johannes Kettunen de l’Institut finlandais de médecine moléculaire (FIMM) abonde dans leur sens : "On pense que ces mesures pourront être utilisées à l’avenir pour identifier les personnes a priori en bonne santé mais qui sont en réalité atteintes de graves maladies sous-jacentes, et leur indiquer un traitement approprié." Mais il est probable qu’une grande majorité ne courra pas le risque d’apprendre que leur compte à rebours a déjà commencé.

À ce titre, Johannes Kettunen estime qu’un travail approfondi s’impose avant que le "test de la mort" puisse être largement diffusé. Sans compter la crainte d’inciter les assureurs à tirer profit de ces informations pour augmenter leurs primes, comme le fait remarquer le Daily Mail.


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