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Asile de Snowden : Obama a menacé l’Allemagne

vendredi 20 mars 2015

L’administration américaine a menacé de stopper toute coopération antiterroriste avec Berlin si elle accueillait le lanceur d’alertes, selon The Intercept.

Par Guerric Poncet

Si vous pensez que Barack Obama n’a qu’un visage, celui du Prix Nobel de la paix, ravisez-vous. Le président américain a donné l’ordre de menacer l’Allemagne dans le cas où elle aurait accepté la demande d’asile d’Edward Snowden en 2013. Selon The Intercept, Washington a promis à Berlin que la coopération antiterroriste serait stoppée si le pays acceptait d’accueillir le lanceur d’alertes. The Intercept est le média fondé par Glenn Greenwald, l’ancien journaliste du Guardian qui a publié la plupart des révélations de Snowden.

Glenn Greenwald s’est exprimé cette semaine dans une conférence à Hombourg (Sarre) aux côtés du vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel. En marge de débats, le journaliste a interrogé l’homme politique allemand, qui est aussi ministre de l’Économie et de l’Énergie, et lui a demandé pourquoi il avait dans son discours salué l’action de Snowden, alors que le pays ne l’avait pas accueilli. "Ils [les États-Unis, NDLR] nous ont dit qu’ils arrêteraient de partager avec nous les menaces d’attentats et d’autres renseignements", a expliqué Sigmar Gabriel à Glenn Greenwald, selon ce dernier.

La chancellerie refuse de commenter

L’Allemagne aurait ainsi été "exclue" du partage d’informations sur les menaces terroristes, toujours selon les dires du ministre, rapportés par le média en ligne. Cela serait revenu à "laisser la population allemande être exposée à une attaque découverte par les services américains", commente Glenn Greenwald.

La situation d’Edward Snowden avait été au centre d’un débat très nourri en Allemagne, et de nombreux élus s’étaient prononcés pour lui accorder l’asile, contrairement aux autorités françaises, qui lui avaient immédiatement opposé une fin de non-recevoir. Les révélations d’Edward Snowden avaient par ailleurs eu un retentissement particulier outre-Rhin, où les plus hautes personnalités de l’État avaient officiellement dénoncé leur mise sur écoute par l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA), là encore à l’opposé des réactions françaises, discrètes ou inexistantes.

Contacté vendredi matin, le service de presse d’Angela Merkel a refusé de commenter, de confirmer ou de démentir les faits auprès du Point.fr. La chancellerie nous a renvoyés vers les services de Sigmar Gabriel, que nous avions aussi contactés, mais qui n’ont pas encore répondu à nos demandes.


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