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192 organisations politiques inscrites au CEP

La présidence salue la sagesse de l’opposition radicale

mardi 24 mars 2015

MOPOD, Fanmi Lavalas et Pitit Dessalines, les trois partis et regroupements politiques les plus hostiles au pouvoir en place sont parmi les 192 structures politiques qui se sont fait inscrire au CEP en vue de prendre part aux prochaines élections. « C’est une attitude de sagesse politique et démocratique », a estimé la présidence. Le Conseil électoral provisoire a annoncé pour cette semaine la liste définitive des partis et regroupements politiques habilités à prendre part aux prochaines élections.

« Dans un Etat démocratique, la prise du pouvoir ne peut être conçue autrement que par les urnes », a indiqué au Nouvelliste le porte-parole du chef de l’Etat comme une satisfaction après l’inscription des organisations politiques hostiles au pouvoir et qui réclamaient la démission du président Martelly. « Peut-être que beaucoup de nos compatriotes ne l’ont pas toujours compris de cette façon. Ils ont fini par se rendre à l’évidence qu’il n’est jamais trop tard pour se ressaisir et c’est tant mieux pour la démocratie et l’Etat de droit », a ajouté Lucien Jura.

Selon M. Jura, son patron salue l’engouement des partis politiques à prendre part aux élections. Pour lui, cela prouve que les élections sont les bienvenues dans le pays. Il a dit espérer maintenant que les acteurs politiques vont tout mettre en œuvre afin de permettre l’aboutissement du processus dans les meilleures conditions. Il a promis que le gouvernement ne va pas interférer dans le travail du CEP.

Parallèlement, l’ex-sénateur Moïse Jean-Charles a dit dévier le plan de Michel Martelly visant à isoler l’opposition radicale. Réagissant au moment de l’inscription de la plateforme Pitit Dessalines au CEP vendredi dernier, l’opposant farouche au pouvoir s’est félicité d’avoir contraint le chef de l’Etat à former un CEP selon l’esprit de l’article 289 de la Constitution. En revanche, l’ex-parlementaire continue de dénoncer le calendrier électoral.

Alors que Moïse Jean-Charles avait toujours dit qu’il n’irait pas aux élections avec Michel Martelly à la tête du pays, il se voit déjà vainqueur des prochaines compétitions électorales. Il a annoncé qu’après les élections quels que soient les résultats lui et ses partisans seront dans les rues.

Le Conseil électoral provisoire a confirmé que 192 partis et regroupements politiques se sont inscrits du 16 au 20 mars au Conseil électoral provisoire. Cette étape du processus électoral sera suivie de la publication de la liste des partis et groupements habilités à participer aux prochaines élections, ce en conformité avec l’article 102 du décret électoral, a fait savoir le CEP dans un communiqué.

La prochaine activité inscrite au calendrier électoral sera le dépôt de candidature pour les législatives qui se fera du 6 au 19 avril, de 8 h a.m. à 4 h p.m., au niveau des différents BED du pays, a souligné le communiqué du Conseil électoral provisoire, rappelant que la période de contestation des candidatures s’étendra du 22 au 25 avril inclusivement. La liste des candidats agréés sera affichée à partir du 1er mai dans tous les BED.

Intervenant lundi sur les ondes de Radio Magik 9, le conseiller électoral Ricardo Augustin a estimé que c’est « une bonne chose » que tous ces partis se soient inscrits pour les prochaines élections. Surpris de la quantité des inscrits, le trésorier du CEP a expliqué que cela signifie que tous ont compris que « les élections sont importantes pour le pays » et acceptent d’y participer en vue de légitimer le processus.

Le conseiller électoral a indiqué que ces chiffres vont les aider désormais à avoir une idée beaucoup plus claire en ce qui a trait au budget pour le processus qui se fait encore attendre. Confirmant que c’est le service juridique du CEP qui se charge de l’analyse du dossier des partis politiques et non les conseillers, Ricardo Augustin a annoncé pour cette semaine la publication de la liste définitive des partis politiques retenus pour les prochaines joutes.

Il a aussi annoncé pour cette semaine la publication du rapport des conseillers concernant l’évaluation des Bureaux électoraux départementaux (BED) et des Bureaux électoraux communaux (BEC). Parallèlement au processus d’inscription des partis politiques, les conseillers électoraux se trouvaient dans plusieurs régions du pays en vue d’évaluer les BED et BEC, très contestés par les partis politiques. « Les conseillers sont déjà de retour, a-t-il dit. On a une réunion mardi en vue de traiter au cas par cas les contestations. Chaque conseiller va soumettre son rapport avec des recommandations. »

Pour le moment, aucune hypothèse n’est à écarter sur l’avenir des membres des BED et des BEC, a-t-il dit. « En vue de remplacer les membres des BED et BEC contestés, nous avons la possibilité de choisir sur la liste des inscrits dans le cadre du concours ceux qui sont les mieux placés. Nous allons analyser également la possibilité de reprendre tout le processus dans les zones pour lesquelles il y a eu des contestations », a souligné le conseiller Ricardo Augustin, qui ne sous-estime pas les conséquences que le deuxième choix pourrait avoir sur le processus électoral.

Le conseiller en a profité pour justifier le calendrier très critiqué par de nombreux responsables de partis politiques. « Nous avons été contraints d’organiser toutes les élections en 2015, c’est la raison pour laquelle le calendrier est aussi rigide », a expliqué Ricardo Augustin appelant les acteurs politiques à laisser le CEP faire son travail, qui est technique et non politique.

AUTEUR

Robenson Geffrard et Danio Darius

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