Drôme : un adolescent de 14 ans écoule 9000 euros en faux billets
Un adolescent de 14 ans a inondé la commune de Montélimar de faux billets de 20 euros. Il s’agissait de fausses coupures échangées contre des données bancaires piratées sur Internet
C’est une affaire insolite qui débute dans la chambre d’un adolescent sans histoires à Montélimar, dans la Drôme.
Le jeune garçon est élève dans un collège de la ville et passionné de nouvelles technologies. Grand connaisseur d’Internet, il surfe allégrement et réussit à pirater un listing de plusieurs centaines d’adresses mail personnelles. Une trouvaille qu’il décide alors d’exploiter pour récupérer des coordonnées bancaires.
Selon le Dauphiné Libéré, qui révèle cette affaire dans son édition du 3 mars, l’adolescent envoie un mail à chacune de ces adresses, des abonnés de Netflix, le fournisseur de programmes sur Internet. Il prétexte une modification technique pour leur demander de renvoyer leurs coordonnées bancaires. Certains correspondants s’exécutent et donnent leurs numéros de comptes, ainsi que les codes qui vont avec.
Un échange sur le Darknet
Plutôt que d’utiliser lui-même ces données pour faire des achats en ligne, l’adolescent imagine alors un scénario plus complexe. En quelques clics, il bascule sur le Darknet, la face obscure du réseau mondial où les trafics illicites sont légion. Là, il négocie les données récupérées contre des " Bitcoins", monnaie virtuelle qui sert à ce commerce illégal. Ce pactole en "Bitcoins", il le réinvesti alors, toujours sur le Darknet, dans des faux billets de 20 euros qu’il se fait livrer tranquillement par la poste à son domicile. Les fausses coupures représentent au total un montant de 9000 euros.
Un adolescent trop bavard
Pendant quelques semaines, il écoule tranquillement son pactole dans les commerces de la ville. Mais l’adolescent, peut-être grisé par cet argent facile, ne parvient pas à garder son arnaque pour lui. Il en parle à certaines de ses connaissances. Erreur fatale, car ses "amis" ne vont pas hésiter à lui subtiliser le magot qu’il avait enterré dans les jardins d’un ancien couvent, et à le dépenser. L’affaire finit par s’ébruiter au sein du collège et arrive jusqu’aux oreilles de la police.
L’adolescent à l’origine du trafic a été arrêté et placé en garde à vue en début de semaine. Les policiers ont également entendu l’un de ceux qui ont dérobé la fausse monnaie. Tous les deux ont été remis en liberté, dans l’attente d’une décision sur d’éventuelles poursuites.
Les commerçants de la commune, informés de l’affaire scrutent de près les billets de 20 euros. Une partie de la fausse monnaie serait toujours en circulation, des contrefaçons de bonne facture selon les enquêteurs, probablement issues d’une filière basée dans le sud de l’Italie.
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