MosaikHub Magazine

Ce qu’un simple coup d’oeil sur votre visage permet d’apprendre de vous (à vos cache cols ?)

lundi 13 avril 2015

Le visage humain est une addition de nombreuses informations visuelles, il nous renseigne à la fois sur l’âge, la race, le sexe, les émotions, et éventuellement le niveau de fiabilité que l’on peut percevoir chez une personne.

epuis la nuit des temps, il a toujours été primordial de pouvoir se faire une idée précise et rapide des personnes susceptibles de nous aider, de nous faire du mal, de celles qui semblent dignes de confiance, ou nous inspirent la méfiance.

Une large part de ce processus de perception repose sur l’observation du visage humain.

Comme pour de nombreuses tâches essentielles à la survie de l’homme, notre cerveau comprend une zone entièrement dévolue à cette fonction. Il s’agit de l’aire fusiforme des visages, en anglais "Fusiform Face Area" ou FFA. La FFA se situe dans une région des voies visuelles du cerveau, et entre en activité dès que nous tentons d’analyser des informations relatives à l’observation d’un visage.

Aujourd’hui, la toile recèle des centaines de théories sur l’idée que l’on peut se faire d’un individu en seulement quelques secondes. A l’heure où les applications de rencontres sur smartphones explosent, les individus sont poussés à faire des choix toujours plus rapides en un balayement du pouce sur leur écran tactile, notamment à la simple observation d’un visage. Celui-ci est avant tout une addition de nombreuses informations visuelles, et nous renseigne à la fois sur l’âge, la race, le sexe, les émotions, et éventuellement le niveau de fiabilité que l’on peut percevoir chez une personne.

Dans un entretien accordé au site LaLibre.be, le chercheur Bruno Rossion évoquait déjà en 2011 ce processus de notre cerveau : "En réalité, les visages sont des images très complexes et, finalement, toutes très similaires. Il est très difficile de les différencier et, cependant, le cerveau humain s’avère particulièrement efficace pour faire la différence entre plusieurs visages et les encoder en mémoire (…) On ne sait pas pourquoi le cerveau est à ce point efficace, mais il s’agit de quelque chose d’extrêmement important et donc, il n’a pas le choix. Pour pouvoir fonctionner normalement, il a dû développer des stratégies. On sait que le cerveau consacre beaucoup de ressources pour cette tâche et que les régions du cerveau impliquées dans la reconnaissance du visage sont nombreuses. Ainsi, dans la région de la vision, il y a une partie spécifique non négligeable qui s’occupe exclusivement de la reconnaissance du visage".

Certains chercheurs sont parvenus à prouver que la FFA peut être activée par des tâches visuelles qui n’ont pas de lien direct avec un visage humain, mais il ce phénomène peut varier d’un individu à l’autre. Un vaste débat divise le monde scientifique sur l’utilisation potentielle de cette puissante région de notre cerveau pour des taches autrement plus variées.

Dans certains cas, la FFA est sollicitée pour l’observation d’animaux ou de machines, et parfois même quand le sujet observe un jeu de société. S’il s’agit de tâches bien différentes les unes des autres, toutes nécessitent une fonction commune, qui est celle de l’expertise

‹ précédent
1
2

Lorsque les chercheurs ont demandé à des volontaires d’identifier des espèces d’oiseaux et des modèles de voitures, tous ont utilisé le centre visuel du cerveau. D’autres chercheurs ont analysé le cerveau de volontaires confrontés à l’image d’un visage pendant seulement 33 millisecondes. Il s’agit d’une durée plus rapide que celle d’un battement de cil, mais aussi plus rapide que l’information visuelle qui peut être consciemment analysé par le cerveau de beaucoup d’individus. Ce phénomène signifie qu’une autre zone du cerveau, l’amygdale, est impliquée dans le processus d’identification, sur la base d’une réaction émotionnelle, et parfois sans activer la FFA.

Une telle rapidité d’analyse peut se révéler efficace, mais également manquer de précision. Si notre amygdale peut impressionner par sa rapidité, il faut cependant savoir qu’un jugement naturellement émis en un clin d’œil peut altérer notre perception postérieure d’un visage, car ce processus résulte plus souvent d’un réflexe émotionnel que d’une information visuelle.


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie