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Meurtre de Chloé : le suspect mis en examen et écroué, nouvelle marche blanche samedi

samedi 18 avril 2015

Le suspect polonais du meurtre de Chloé, neuf ans, tuée mercredi à Calais (Pas-de-Calais), a été mis en examen et écroué pour viol sur mineure de 15 ans et enlèvement suivi de mort, à la veille d’une nouvelle marche organisée samedi.

"Le juge d’instruction saisi a procédé à sa mise en examen pour les motifs suivants : viol sur mineure de quinze ans et enlèvement suivi de mort", indique le parquet de Boulogne-sur-mer dans un communiqué.

"Au cours de ses interrogatoires, le gardé à vue a reconnu son implication dans les crimes qui lui sont reprochés, sans parvenir toutefois à exprimer les raisons de son geste", ajoute le parquet.

Mais l’implication de ce Polonais âgé de 38 ans, avouée par ce dernier dès le début de sa garde à vue, a été "confirmée par les investigations médicales et scientifiques", selon le parquet.

"L’autopsie (...) confirme la commission d’abus sexuels ; le décès est consécutif à une strangulation", explique le parquet.

Conformément aux réquisitions, le mis en examen a été placé sous mandat de dépôt "dans un établissement pénitentiaire régional", précise le parquet.

"Il n’a pas parlé devant le juge d’instruction, comme il en a le droit", a indiqué son avocat, Antoine Deguines. Il a précisé que le meurtrier présumé parlait couramment français, mais qu’il était assisté d’un interprète.

"Je n’ai pas encore pu m’entretenir beaucoup avec lui, il ne parle pas beaucoup et est, semble-t-il, sous le choc de ce qui est arrivé. Il a du mal à aborder les faits", a déclaré Me Deguines, désigné vendredi par le bâtonnier de Boulogne-sur-mer car le meurtrier présumé n’avait pas réclamé la présence d’un avocat lors de sa garde à vue.

Preuve de l’émotion suscitée, après la marche blanche qui a rassemblé jeudi quelque 5.000 personnes, une nouvelle marche est organisée samedi après-midi à Calais. Les funérailles sont prévues mercredi matin en l’église Saint-Pierre de Calais.

- Polémique -

M. Huminski a raconté aux enquêteurs être arrivé à Calais mercredi matin pour se rendre en Angleterre voir sa soeur et s’être garé pour boire une bière, dans une rue où Chloé jouait. Elle s’est approchée de lui et l’a arrosé à l’aide d’un pistolet à eau. L’homme l’a alors empoignée et emmenée de force dans sa voiture.

Il a été interpellé quelques minutes après la découverte du corps dénudé de la fillette dans un bois, mercredi à 18H00.

Son lourd passé judiciaire a fait naître une polémique dans la classe politique.

L’UMP a fustigé jeudi "la politique de désarmement pénal" en matière de remise de peine, menée, selon elle, par le gouvernement. "Abaisser à ce point le débat, profiter de ce crime abominable, effroyable, abject pour s’en prendre à la politique pénale du gouvernement qui n’a rien à voir avec ce qui s’est passé, et pour s’en prendre de nouveau à la garde des Sceaux, c’est insupportable", a riposté vendredi Manuel Valls.

Le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer a condamné M. Huminski en 2004 à quatre ans de prison et en 2010 à six ans pour notamment des extorsions avec violence, des vols aggravés et une séquestration ou tentative de séquestration.

- "Arrêté d’expulsion" -

Le même tribunal a interdit M. Huminski de territoire en 2014. Mais cette interdiction n’était "pas applicable", selon le procureur de Boulogne-sur-Mer, Jean-Pierre Valensi. Seule une extorsion aggravée et non l’extorsion simple reprochée au suspect était passible d’interdiction, selon un expert.

Mais M. Huminski n’aurait même pas dû se retrouver en France en 2014 car il avait fait l’objet neuf ans auparavant "d’un arrêté préfectoral d’expulsion du territoire français le 14 septembre 2005, exécuté le 1er décembre 2005", selon la préfecture du Pas-de-Calais, qui a précisé que cet arrêté "vaut aussi interdiction de revenir en France".

La justice polonaise a exprimé vendredi ses regrets mais a décliné toute responsabilité dans le fait qu’il était en liberté malgré une condamnation à un an de prison le 18 novembre dernier pour tentative de cambriolage d’une voiture remontant à l’an 2000. Cette peine avait été confirmée en appel le 27 mars.

Le tribunal régional de Varsovie n’avait aucune raison de le faire arrêter, car il se présentait aux audiences et "une enquête de voisinage a montré qu’il avait un mode de vie stable, des relations familiales correctes et qu’il avait pris un emploi", a dit la porte-parole du tribunal régional Ewa Leszczynska-Furtak.


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