En Arabie saoudite, le coup de force du roi Salman
Dans ses relations avec les Etats de la péninsule Arabique, le sens du timing de François Hollande s’améliore. En juin 2013, il avait débarqué au Qatar complètement à contretemps, quarante-huit heures avant l’abdication de l’émir Hamad et son remplacement par son jeune fils Tamim. Lundi 4 mai, en revanche, M. Hollande atterrira à Riyad à un moment particulièrement opportun. Invité d’honneur du Conseil de coopération du Golfe, le club des pétromonarques arabes, qui tient son sommet ce jour-là et le suivant dans la capitale saoudienne, le chef d’Etat français sera le premier visiteur occidental à poser le pied dans un royaume profondément transformé.
La batterie de décrets signés du roi Salman et publiés au beau milieu de la nuit du mercredi 29 avril a en effet bouleversé l’équilibre des forces au sein de la monarchie. Alors que celle-ci fonctionnait traditionnellement sur un mode collégial, le roi devant composer avec ses frères et demi-frères issus de lignées concurrentes, les décisions du nouveau souverain, au pouvoir depuis seulement trois mois, accouchent d’un exécutif beaucoup plus restreint, en plus d’être rajeuni.
« C’est un coup de force qui a été facilité par les roulements de tambour de la guerre au Yémen, analyse Stéphane Lacroix, professeur à Sciences Po et spécialiste de l’Arabie saoudite. Une faction s’impose aux dépens des autres, ce qui constitue une rupture avec la règle du consensus et du compromis chère à Abdelaziz [le roi fondateur de l’Etat saoudien moderne, mort en 1953]. » Derrière la figure tutélaire...
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