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Grèce : Alexis Tsipras confirme la fermeture des banques lundi

dimanche 28 juin 2015

Le Premier ministre grec a annoncé avoir redemandé dimanche à l’UE et à la BCE une extension du programme d’aide, qui lui avait été refusée samedi.

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a annoncé dimanche soir à la télévision la fermeture temporaire des banques grecques et l’instauration d’un contrôle des capitaux, tout en invitant la population au sang-froid. Le refus de l’Eurogroupe de prolonger le programme d’assistance à la Grèce au-delà du 30 juin "a conduit la BCE à ne pas augmenter la liquidité des banques grecques et a contraint la Banque de Grèce à activer les mesures de fermeture temporaire des banques et de limitation des retraits bancaires", a déclaré Alexis Tsipras, tout en assurant que "les dépôts des citoyens dans les banques grecques sont absolument garantis". Le Premier ministre n’a pas précisé la durée de ces mesures radicales mais les médias grecs tablaient sur leur maintien au moins jusqu’au référendum du 5 juillet.

Alexis Tsipras a également annoncé avoir reformulé dimanche à l’UE et la BCE la demande de la Grèce d’une extension du programme d’aide au pays. Cette extension avait été refusée samedi par l’Eurogroupe des ministres des Finances de la zone euro. Cette fois, la requête a été adressée au "président du Conseil européen et aux 18 dirigeants des Etats membres de la zone euro, ainsi qu’au président de la BCE, de la Commission et du Parlement européen. "J’attends leur réponse immédiate à cette requête démocratique de base", a-t-il ajouté lors de son allocution télévisée. "Ce sont les seuls qui peuvent le plus rapidement possible, et même ce soir, renverser la décision de l’Eurogroupe et donner la possibilité à la BCE de rétablir le flux des liquidités des banques", a appelé le Premier ministre.

"Chantage de la volonté du peuple grec"

Alexis Tsipras a assuré que "les dépôts des citoyens dans les banques grecques sont totalement garantis", tout comme le sont "le versement des salaires et des retraites". Il a appelé la population à "affronter la situation avec sang-froid et détermination", mettant de nouveau en cause, à travers les décisions de l’Eurogroupe et de la BCE, une tentative de "chantage de la volonté du peuple grec". Le refus de l’Eurogroupe, samedi, de prolonger le plan d’assistance à la Grèce le temps du référendum, "constitue, au regard des pratiques européennes, une remise en cause inédite du droit d’un peuple souverain au choix démocratique". En un moment "crucial" pour la Grèce, "notre seul peur est la peur. Nous ne la laisserons pas nous gagner", a conclu le Premier ministre grec de gauche radicale.

Les banques grecques s’attendaient à ces mesures de contrôle de capitaux pour maintenir en vie le système financier du pays, qui risque d’aller droit au défaut de paiement et à la panique bancaire, même si la Banque centrale européenne avait donné un peu de répit au pays en maintenant "le plafond de fourniture de liquidités d’urgence aux banques grecques au niveau décidé vendredi".

Les banquiers centraux ont ainsi pris au dépourvu les commentateurs qui s’attendaient à ce que la BCE coupe dès dimanche le robinet des prêts d’urgence ELA, seule source de financement des banques grecques et de toute l’économie du pays, au lendemain de l’échec retentissant des négociations entre la Grèce et ses créanciers (BCE, FMI, Commission européenne). Depuis cinq mois ils discutaient d’un renflouement du pays en échange de réformes et de coupes budgétaires.


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